Ilan Pappé: Les 10 mythes d’Israël

Les 10 mythes d’Israël
Ilan Pappé, CJPMO, novembre 2012

Toute tentative de résoudre un conflit doit s’attaquer aux racines de celui-ci, et les racines d’un conflit se trouvent généralement dans son histoire. La distorsion et la manipulation des faits historiques expliquent très souvent l’incapacité de le résoudre. À l’inverse, une approche plus exhaustive et véridique du passé permettra de trouver une solution et d’accéder plus facilement à une paix durable. Une histoire déformée peut en fait faire plus de tort, comme le démontre le cas du conflit israélo-palestinien : elle peut justifier l’oppression, la colonisation, et l’occupation.

L’acceptation généralisée de l’histoire du sionisme est fondée sur un ensemble de mythes qui mettent en doute le droit moral des Palestiniens, remettent en cause la nécessité d’adopter un comportement éthique, et compromettent les chances d’en arriver à une paix juste dans l’avenir. Ces mythes sont largement répandus car ils sont relayés par nos médias de masse occidentaux et par nos élites politiques qui, après les avoir érigés en vérité, s’en servent pour justifier pas tant la politique israélienne, comme plutôt l’ingérence de l’Occident dans cette région du monde. Voici les dix mythes les plus répandus qui, sous le couvert de l’immunité, ont justifié l’impunité et les actes inhumains commis en Palestine.

1 Premier mythe : La Palestine était une terre sans peuple, prête à accueillir un peuple sans terre.

Le premier mythe est de nous faire croire que la Palestine était une terre inhabitée, prête à accueillir un peuple sans terre. Plusieurs historiens très compétents ont déjà démontré que c’était faux. Ils ont en effet démontré qu’avant même l’arrivée des premiers sionistes, la Palestine était une société prospère, surtout rurale, mais dotée d’un centre urbain particulièrement dynamique. Comme la plupart des pays arabes environnants, la Palestine était sous la domination de l’Empire ottoman. Mais l’émergence du mouvement nationaliste naissant aurait tôt fait de transformer la Palestine en État-nation comme ce fut le cas pour l’Iraq et la Syrie, si cela n’avait été de l’arrivée des sionistes.

La seconde partie de ce mythe est tout aussi douteuse, mais moins importante. De nombreux intellectuels, notamment israéliens, ont remis en doute l’existence d’un lien génétique entre les colons sionistes et les juifs qui vivaient en Palestine à l’époque romaine avant d’être exilés. Il ne faut pas accorder trop d’importance à ce détail, car quoi qu’il en soit, de nombreux mouvements nationalistes créent de toutes pièces la genèse de leur histoire et la situent dans un passé très lointain. Ce qui compte vraiment, c’est de savoir ce qu’on fait au nom de cette histoire : sert-elle à justifier la colonisation, l’expulsion et les tueries ou est-elle le point de départ de la paix et de la réconciliation? Peu importe que cela soit vrai ou faux, si en définitive elle ne sert qu’à justifier le fait de coloniser, de déposséder et même dans certains cas de procéder au génocide d’une population autochtone tout entière.

2 Deuxième mythe : Les Palestiniens ont réagi à l’arrivée des premiers colons juifs par une campagne de terreur, avant même la création de l’État d’Israël

Le deuxième mythe fondateur consistait à nous faire croire que la population palestinienne a réagi à l’arrivée des premiers colons par une campagne de terreur antisémite jusqu’à la création de l’État d’Israël. Comme le démontrent les journaux intimes des premiers sionistes, ils ont au contraire été très bien accueillis par les Palestiniens, qui leur ont offert le gîte et leur ont appris à cultiver leurs terres. Ce n’est que lorsqu’il est devenu évident que ces colons étaient venus remplacer la population autochtone et non cohabiter avec elle que la résistance palestinienne a commencé, résistance qui n’était du reste pas différente des autres luttes anticolonialistes.

3 Troisième mythe : Les mensonges entourant la création de l’État d’Israël

Le troisième mythe est en fait une série d’histoires à dormir debout au sujet de la guerre de 1948. Elles sont au nombre de quatre.

3.1 Les Palestiniens ne peuvent s’en prendre qu’à eux même pour tout ce qui leur arrive, car ils ont rejeté le plan de partage de l’ONU de 1947

La première consiste à dire que les Palestiniens ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes pour ce qui leur est arrivé en raison de leur refus du plan de partage de l’ONU en novembre 1947. Cette allégation passe sous silence la nature colonialiste du mouvement sioniste. Il aurait été très improbable, par exemple, que les Algériens acceptent de céder la moitié du pays aux colons français. Un tel refus ne serait pas qualifié d’irraisonnable ou d’irrationnel. Ce qui est parfaitement clair, c’est qu’une telle objection de la part d’un autre pays arabe n’aurait pas justifié le nettoyage ethnique dont sont victimes les Palestiniens comme « punition » lorsqu’ils acceptent ou rejettent un plan de paix de l’ONU mis au point sans qu’ils soient consultés.

3.2 Les Palestiniens ont évacué leurs maisons suite à un appel de leurs dirigeants

Certains ont même suggéré que les Palestiniens auraient volontairement abandonné leurs maisons, en réponse à l’appel des dirigeants arabes qui leur auraient supposément demandé de laisser la voie libre aux armées venues libérer leurs terres. Il s’agit en fait d’une invention du ministre des Affaires étrangères israélien de l’époque (début des années 50). Un peu plus tard, de nombreux historiens israéliens ont modifié cette histoire, et soutenu que les Palestiniens sont partis afin de fuir la guerre. La vérité, c’est que la moitié des Palestiniens devenus réfugiés en 1948 ont été expulsés avant même que la guerre ne débute, le 15 mai 1948.

3.3 Israël était un David qui combattait le Goliath arabe

Les études ont démontré que les Palestiniens ne disposaient d’aucune force militaire. Elles ont également démontré que les troupes envoyées par les pays arabes étaient inférieures en nombre, moins bien équipées et moins bien entraînées que les troupes israéliennes. De plus, il est encore plus important de noter que les troupes arabes ont été envoyées en Palestine après le 15 mai 1948, date de création de l’État d’Israël. Elles agissaient en réaction au nettoyage ethnique entrepris par les troupes sionistes à partir de février 1948.

3.4 Après la guerre qui a mené à sa création, Israël a tendu la main aux Palestiniens et à ses voisins arabes.

Pour ce qui de la main tendue d’Israël, les documents de l’époque montrent clairement que les dirigeants israéliens étaient particulièrement intransigeants et refusaient catégoriquement d’engager des discussions au sujet de l’avenir de la Palestine postmandat ou du droit de retour des réfugiés qui avaient fui la guerre. Alors les gouvernements arabes et les Palestiniens étaient désireux de participer à un nouveau processus de paix de l’ONU plus raisonnable, les Israéliens ont assassiné l’envoyé des Nations unies, le Comte Bernadotte, et rejetés la proposition de la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine (PCC) de rouvrir les négociations. Comme l’a illustré Avi Shlaim dans son livre The Iron Wall, contrairement à l’idée répandue selon laquelle les Palestiniens auraient raté toutes les occasions de faire la paix, ce sont en fait les Israéliens qui ont systématiquement rejeté toutes les offres déposées sur la table des négociations.

4 Quatrième mythe : Avant 1967, Israël était un état bienveillant et démocratique

La quatrième idée reçue, c’est qu’Israël est un état démocratique et bienveillant, qui cherchait à faire la paix avec ses voisins et dont les citoyens étaient tous égaux, jusqu’à la guerre de juin 1967. C’est un mythe qui a malheureusement été relayé par un certain nombre d’intellectuels palestiniens et pro-palestiniens reconnus, mais qui n’a en fait aucun fondement historique. Un cinquième des citoyens israéliens tombait sous le coup d’une loi martiale impitoyable, fondée sur les principes de l’état d’urgence du mandat britannique, et qui niait leurs droits les plus élémentaires. Durant cette période, plus de cinquante citoyens palestiniens ont été tués par les forces de sécurité israéliennes. Parallèlement, Israël poursuit sa politique agressive à l’endroit des pays arabes voisins, en les attaquant pour avoir osé aider les réfugiées à revenir ou à récupérer les biens et les troupeaux qu’ils avaient perdus. C’est sans compter son implication aux côtés des Français et des Britanniques lors de la tentative de renversement du gouvernement légitime de Gamal Abdul Nasser en Égypte.

5 Cinquième mythe : Le seul objectif du combat mené par les Palestiniens est de semer la terreur

Le cinquième mythe consiste à nous faire croire que la lutte palestinienne n’est en fait rien d’autre que du terrorisme. Le combat mené par l’OLP était en fait une guerre de libération, opposée à un projet colonial. Apparemment, il devient difficile d’accorder une légitimité à une lutte anticoloniale quand l’oppresseur est juif, et l’oppressé (majoritairement) musulman.

6 Sixième mythe : Israël s’est vu obliger d’occuper la Cisjordanie et la bande de Gaza en 1967 et de garder ces territoires jusqu’à ce que les Palestiniens soient disposés à faire la paix.

Le sixième mythe: Israël a été forcé d’occuper et de garder la Cisjordanie et la bande de Gaza jusqu’à ce que les Palestiniens et le monde arabe acceptent de faire la paix avec l’État hébreu. L’élite politique et militaire israélienne considère la guerre de 1948 comme une occasion manquée : il s’agissait d’une occasion unique d’occuper toute la Palestine historique (du Jourdain jusqu’à la mer Méditerranée). La seule chose qui les en a empêchés était l’accord tacite avec le Royaume hachémite de Jordanie qui prévoyait que ce dernier limiterait sa participation à l’effort de guerre arabe en échange d’une annexion de la Cisjordanie. Depuis 1948, cette élite israélienne cherchait une occasion de se reprendre et a commencé vers le milieu des années 60 à se donner les moyens de ses ambitions.

La conjoncture historique leur a fourni plusieurs occasions d’exécuter leur plan, mais ils ont souvent reculé au tout dernier moment. En 1958 et 1960 par exemple, le premier ministre israélien David Ben-Gourion a interrompu au dernier moment le plan d’expansion par crainte de la réaction internationale, et à cause du problème démographique qui se poserait inévitablement (il pensait qu’Israël ne serait pas en mesure d’assimiler un nombre aussi important de Palestiniens). La meilleure occasion se présenta en 1967 : bien que les Israéliens prétendaient ne pas vouloir entrer en guerre avec la Jordanie, mais y être contraints après l’attaque de cette dernière, les Israéliens n’étaient absolument pas obligés d’occuper la Cisjordanie, surtout qu’il ne s’agissait que d’une escarmouche de plus entre les deux pays. Annexer la Cisjordanie et la bande de Gaza faisait partie des plans d’Israël depuis 1948, et 1967 fut l’occasion de mettre ce plan à exécution.

7 Septième mythe : Israël avait l’intention d’occuper pacifiquement la Palestine, mais a été forcé de répondre à la violence des Palestiniens.

Le septième mythe: Israël avait l’intention d’occuper pacifiquement la Palestine, mais a été forcé d’adopter une position plus dure à cause des actes de violence des Palestiniens. Depuis le début de l’occupation, tout acte de résistance, qu’il soit pacifique ou violent, a été considéré comme du terrorisme et brutalement réprimé en punissant collectivement la population.

En fait, les Palestiniens ont dû choisir entre: 1)accepter de vivre dans une prison à ciel ouvert israélienne avec une autonomie très limitée, et servir de main-d’œuvre bon marché dénuée de droit, ou 2) résister ne serait-ce que modérément et finir dans une prison à sécurité maximale en étant exposé à des punitions collectives telles que les démolitions de maisons, les détentions sans procès, les expulsions, et trop souvent, les assassinats et les meurtres.

Le principal changement que les Palestiniens ont dû accepter – ou la punition qu’ils ont dû supporter – était qu’Israël déciderait de manière unilatérale quelle partie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza il leur enlèverait et annexerait. En fin de compte, plus de la moitié de la Cisjordanie a été annexée d’une façon ou d’une autre, tandis que la bande de Gaza deviendra éventuellement une région sur laquelle Israël exercera un contrôle direct.

Ce mythe a été entretenu en partie par l’allégation selon laquelle les sionistes libéraux aux États-Unis, et en Israël, partageaient avec le reste des forces politiques israéliennes la même opinion au sujet de la lutte menée par l’OLP, à savoir que l’OLP – à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine – semait la terreur pour la terreur. Malheureusement, cette diabolisation est encore très présente dans les pays occidentaux, et s’est accentuée après 2001 en tentant de faire l’amalgame entre l’Islam, le terrorisme et la Palestine. L’OLP a en fait été reconnue comme le seul représentant légitime du people palestinien par un plus grand nombre d’États que ceux qui ont reconnu Israël. Il importe de souligner que cette diabolisation s’est poursuivie même après les Accords d’Oslo de 1993 en vertu desquels Israël a prétendument reconnu cette organisation comme un partenaire légitime. Même l’Autorité palestinienne est encore décrite de nos jours par Israël comme une marionnette qui encourage la terreur. La pire forme de diabolisation, qui a convaincu l’Occident de recourir au boycottage politique, était dirigée contre le Hamas. Alors que les sociétés civiles à l’échelle mondiale contestent cette diabolisation, les médias de masse et les politiciens, eux, tombent encore dans le piège.

8 Huitième mythe : Les Accords d’Oslo sont le reflet d’une volonté de paix des deux parties.

Le huitième mythe est de croire que les Accords d’Oslo étaient un processus de paix né du désir de chacune des parties de trouver une solution au conflit. Le projet de partage de la Palestine qui remonte aux années 1930 était en fait un concept sioniste que les Palestiniens ont rejeté jusqu’à la fin des années 1980. Entre-temps, la portion des terres que les Israéliens étaient disposés à leur céder est passée de 50 % à 15 %. La volonté d’appeler cette parcelle de terre un État ne peut pas masquer le fait que le processus d’Oslo, conçu uniquement par les Israéliens, n’offrait aux Palestiniens qu’un « bantoustan » fragmenté, et reléguait aux oubliettes le « droit de retour » des réfugiés palestiniens ou toute autre solution à ce problème.

Les Accords d’Oslo sont le résultat d’une combinaison de facteurs qui a miné le pouvoir de l’OLP et de son dirigeant, Yasser Arafat, à tel point que, contre l’avis de ses meilleurs amis, il a adhéré au processus d’Oslo dans l’espoir d’obtenir une indépendance même partielle de la Palestine. Cela s’est soldé par la destruction quasi totale de la Palestine et des Palestiniens.

9 Neuvième mythe : La deuxième Intifada était une campagne de terreur orchestrée par Arafat.

Le neuvième mythe était que la seconde Intifada était une attaque terroriste d’envergure parrainée et, dans une certaine mesure, planifiée par Arafat. Il s’agissait, en fait, d’une manifestation de masse démontrant l’insatisfaction éprouvée à l’égard des Accords d’Oslo perçus comme une trahison et exacerbée par les mesures de provocation adoptées par Ariel Sharon et son entourage au sujet des lieux saints de l’Islam en Palestine. Cette protestation non violente a été brutalement réprimée par Israël et a donné lieu à une réaction encore plus désespérée – la multiplication des attentats-suicides comme dernier recours face à la puissance militaire la plus importante de la région. Il existe des preuves flagrantes de la façon dont les rapports des correspondants des journaux israéliens, qui ont couvert les premiers stades de l’Intifada – laquelle a été qualifiée de mouvement non violent qui a été violemment réprimé – ont été mis de côté par les rédacteurs en chef afin de se conformer à la version du gouvernement.

La version voulant que les Palestiniens aient fait avorter le processus de paix par la force et réaffirmant par le fait même qu’Israël n’a jamais raté une occasion de conclure un accord de paix, contrairement à l’idée répandue selon laquelle les Palestiniens auraient raté toutes les occasions de faire la paix, mais qu’il n’y avait personne avec qui négocier du côté palestinien est particulièrement cynique. Le gouvernement israélien et l’armée ont tenté d’imposer par la force leur propre version des Accords d’Oslo – soit perpétuer l’occupation pour toujours, mais avec le consentement des Palestiniens – et Arafat, même s’il était affaibli, ne pouvait pas l’accepter. Arafat et d’autres dirigeants qui auraient pu favoriser la réconciliation de leurs peuples ont été ciblés par les Israéliens; la plupart d’entre eux, et probablement Arafat lui-même, ont été assassinés.

10 Dixième mythe : Le règlement du conflit israélo-palestinien est proche.

Le dixième et dernier mythe est que la solution pour Israël et la Palestine est à portée de la main : la solution à deux États s’imposera d’elle-même et le problème sera presque résolu. Cette solution n’est définitivement pas sur cette terre, elle se trouve peut-être quelque part dans l’univers. La réalité sur le terrain qui consiste en une colonisation massive et en une annexion directe d’une grande partie de la Cisjordanie par Israël fera en sorte que tout État sera réduit à n’être qu’un misérable « bantoustan ». Si un accord devait être conclu à cet effet, cet état ne disposerait pas d’une souveraineté qui lui est propre. Pire encore, la Palestine ne correspondrait qu’à 20 % du territoire qu’elle devrait occuper, et le peuple palestinien ne se limiterait qu’aux gens vivant actuellement en Cisjordanie (il semble que la bande de Gaza soit exclue de toute discussion ultérieure et qu’une bonne partie de Jérusalem ne fera pas partie non plus de l’État envisagé).

La solution à « deux États », comme nous l’avons évoqué auparavant, est une invention israélienne destinée à lui permettre de réaliser la quadrature du cercle – ou comment inclure la Cisjordanie sous contrôle israélien sans incorporer la population qui y vit. On a suggéré ainsi qu’une partie de la Cisjordanie pourrait être autonome, et même devenir un « État », à condition que les Palestiniens abandonnent tout espoir de retour des réfugiés, qu’ils renoncent à l’égalité des droits pour les Palestiniens qui vivent en Israël, abandonnent Jérusalem à son sort et oublient à tout jamais l’idée de mener une vie normale en tant qu’êtres humains sur leur terre natale.

Toute critique de cette mythologie est aussitôt qualifiée d’antisémite. En fait, cette politique et cette mythologie expliquent pourquoi l’antisémitisme est encore vivant. Israël réitère que ce qu’il fait, il le fait au nom du judaïsme – soit l’association dans les esprits les plus retors entre la colonisation sioniste et la religion juive. Cette association doit être rejetée au nom du judaïsme.

Au des valeurs universelles, le droit de toute personne qui vit dans cette partie du monde (ou qui en a été expulsé) doit être respecté. Israéliens et Palestiniens devraient vivre ensemble sur un pied d’égalité, et ce devrait être le principal objectif à l’ordre du jour pour la paix et la réconciliation dans la région.

Source: CJPMO , Original en anglais: CJPME

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