Comment le mouvement pour la Palestine m’a appris à faire face à l’antisémitisme

Par Tom Pessah – +972 – le 4 mars 2018

Sur les campus des universités américaines, les militants pro-palestiniens sont couramment traités d’antisémites cherchant à détruire Israël. Mais, contrairement à ce que prétendent les militants pro-israéliens, le mouvement BDS a contribué à la lutte contre l’antisémitisme à gauche.

Des étudiants de l’université californienne de Berkeley manifestent après que le conseil des étudiants ait échoué à renverser un veto sur un projet de loi qui voulait provoquer le désinvestissement des sociétés américaines qui profitent de l’occupation. (photo : Ramsey El-Qarey)

L’antisémitisme est différent de la plupart des autres formes de haine, en ce qu’il est à la fois une forme de fanatisme et une accusation erronée – qui fait trop souvent partie d’une campagne de propagande incessante qui vise à réduire au silence les critiques contre Israël. C’est pourquoi, définir correctement l’antisémitisme est un objectif essentiel pour notre militantisme. Comme avec l’homophobie, la misogynie ou le racisme anti-Noirs, il y a toujours ceux qui exigent des Juifs qu’ils s’en remettent pour le bien supposé de notre mouvement.

Mais le fanatisme est toujours néfaste. Il est néfaste pour les Juifs au sein du mouvement pro-palestinien duquel on ne peut exiger qu’il accepte ou intériorise ce qui est toxique pour lui ; il est néfaste si l’on veut attirer les Juifs extérieurs au mouvement ; et il procure quantité de munitions à ceux qui cherchent à réduire au silence les militants de la solidarité avec la Palestine en le mettant sur le même plan que l’antisémitisme. Parce que la haine des Juifs a engendré le sionisme et toutes les épreuves qui en ont résulté sur les Palestiniens, ignorer la question aboutit en réalité à faire du tort à ces derniers. Bref, crier à l’antisémitisme n’est pas un jeu – c’est un don qui peut profondément contribuer à la bonne santé de n’importe quelle association politique.

La nouvelle brochure de Juifs pour la Justice Raciale et Economique (JFREJ), « Comprendre l’Antisémitisme : Une Offre à Notre Mouvement », est une bonne approche pour définir l’antisémitisme en tant qu’idéologie qui utilise mensonges et stéréotypes sur les Juifs afin de leur reprocher les problèmes de la société. Cette brochure fournit un riche aperçu de l’histoire juive, ne blanchit pas le sionisme, et définit les moyens par lesquels certains Juifs jouissent des privilèges des Blancs.

Ce qui manque encore cependant, c’est un guide pratique : non pas de l’information sur ce qu’est l’antisémitisme, mais une démonstration sur la façon de le reconnaître et de le dénoncer si nécessaire. Affronter l’antisémitisme est plus acrobatique qu’il n’y paraît ; cela exige une habileté que certains arrivent finalement à maîtriser, bien qu’ils soient susceptibles de commettre plein d’erreurs en chemin. J’espère traiter ces questions en me fondant sur ma propre expérience en tant que Juif israélien dans le mouvement pro-palestinien aux Etats Unis entre 2006 et 2013.

Voilà quelques unes des erreurs que j’ai faites jusqu’à ce que j’aie fait des progrès dans la distinction entre un authentique fanatisme anti-juif et certaines formes d’expression qui m’ont mis mal à l’aise.

J’ai rejoint en 2006 le Chapitre des Etudiants pour la Justice en Palestine (SJP) de UC Berkeley parce que j’étais d’accord avec ses objectifs. Cela ne veut pas dire pourtant que les préjugés que j’avais acquis dans mon éducation en Israël ont immédiatement disparu. L’exemple le plus flagrant fut le droit au retour des réfugiés palestiniens, question taboue en Israël et à laquelle je n’avais jamais beaucoup réfléchi. J’ai remarqué que mes collègues palestiniens s’y référaient souvent, ce qui m’a fait éprouver des sentiments contradictoires.

Des citoyens palestiniens d’Israël présentent des photos de réfugiés palestiniens au cours de la ‘Marche du Retour’ dans le village détruit de Lubya, au nord d’Israël, le 7 mai 2014. (Activestills.org)

D’une part, ils ont paru vraiment l’accepter de ma part en tant que Juif israélien. D’autre part, j’avais le vague sentiment que l’idée de réfugiés palestiniens revenant dans leur patrie impliquait de la violence contre les Israéliens. Ne voulaient-ils pas nous faire partir violemment ? N’était-ce pas la seule façon d’interpréter cette phrase ? J’ai finalement pris contact avec quelques membres non arabes palestiniens de l’association, qui furent très surpris, presque amusés, à entendre mon interprétation. Bien sûr, le fait que les Palestiniens retournent dans leur patrie ne signifiait pas qu’ils en chassent les habitants juifs actuels. A partir de là, j’ai commencé à faire du droit au retour un point central de mon travail de défenseur.

Ce malentendu fut loin d’être une coïncidence. Arriver d’Israël signifiait venir d’un endroit où une incessante violence d’État est totalement normalisée, alors que n’importe quelle forme de résistance est considérée comme barbare. Leila Khaled, qui a détourné des avions pour éveiller l’attention sur le sort de son peuple, et qui n’a jamais tué personne, était une héroïne féminine pour beaucoup de mes amis. J’ai d’abord trouvé cette idée beaucoup plus choquante que le fait que la plupart des Israéliens que je connaissais admiraient et votaient pour d’anciens généraux qui eux avaient vraiment du sang de civils sur les mains. Ce besoin de considérer les Palestiniens comme exceptionnellement violents a ressurgi encore et encore. Cela m’a pris des années pour le désapprendre.

Une autre raison pour ressentir ce genre de choses fut ma propre exposition à la propagande. C’est seulement après que j’aie commencé à militer à Berkeley que j’ai peu à peu pris conscience du pouvoir de la machine de la hasbara (relations publiques sponsorisées par l’État) qu’Israël et ses soutiens utilisent contre les Palestiniens et les militants pro-palestiniens aux Etats Unis. Une fois conscient, j’ai appris qu’il était extrêmement utile pour les associations de hasbara de nous étiqueter comme anti-Juifs ; agir ainsi leur permettait de mobiliser la communauté juive en général en jouant sur ses peurs. Cela a capté l’attention des donateurs, les a aidés à monter des affaires judiciaires contre nos activités et leur à fourni une couverture médiatique. Ceci m’a obligé à mener des recherches qui me permettraient de trouver des orateurs capables, pour m’assurer qu’on ne pourrait pas utiliser leurs mots pour nous salir.

Un rassemblement pro-israélien, le 18 juillet 2014 à Washington D.C. (photo : ministère israélien des Affaires étrangères)

En 2007, des étudiants sionistes d’extrême droite ont monté sur le campus leur propre club pour répondre à nos succès. Au coeur de ce nouveau club, il y avait des étudiants entraînés et financés par des donateurs pour défendre la politique de l’État d’Israël. L’administration de l’université était toujours en recherche de « dialogue » pour empêcher ce qu’elle percevait comme un désastre potentiel pour les relations publiques ; ils nous enseignaient constamment la tolérance sans vraiment comprendre qui nous étions et ce pour quoi nous nous battions. A leur demande, des représentants des deux associations ont tenu un meeting.

Dans ce meeting, on nous a dit que nos actions étaient antisémites et avaient provoqué un sentiment d’insécurité chez les étudiants juifs du campus. J’ai pu voir la surprise, et même l’angoisse, sur le visage des gens de mon association. Qu’avions-nous fait ? Tout d’abord, ont dit les étudiants pro-israéliens, nous avons affiché, lors d’une de nos manifestations, une carte en bois de la Palestine avec des crochets représentant les villes et villages détruits. La carte était peinte aux couleurs du drapeau palestinien. Est-ce que cela ne voulait pas dire que nous voulions expulser les Juifs d’Israël ?

« Non », avons nous répondu. C’était une carte de la Palestine historique, représentant une injustice passée que nous voulions corriger, sans jamais souhaiter expulser quiconque à l’avenir. Cependant, afin de les réconforter, à partir de maintenant nous placerions une grande pancarte disant « Palestine historique » à côté de notre carte, expliquant qu’elle n’était pas là pour menacer qui que ce soit.

Quoi d’autre ? Il y avait notre slogan, « Du Fleuve à la Mer, la Palestine Sera Libre ». Ne voulions nous pas dire que nous voulions une Palestine libérée des Juifs, c’est à dire – un nouvel Holocauste ? Bien sûr que non. Nous voulons la liberté pour tout le monde. Mais pour être sûrs que nous n’étions pas mal compris, nous avons promis de ne plus utiliser ce slogan. Ce furent les deux grosses concessions que nous avons offertes. Autre chose ?

Des membres des Etudiants pour la Justice en Palestine ‘jouent les morts’ sur le campus en solidarité avec la population de Gaza pendant l’opération israélienne Bordure Protectrice, le 3 mars 2014 (avec la permission de SJP)

Oui. Nos orateurs ont critiqué le lobby israélien. Cela aussi était antisémite. Les étudiants sionistes voulaient que nous ayons d’autres orateurs.

A la fin du meeting, mes amis retenaient leurs larmes. Nous avions tout fait pour les comprendre, prenant au sérieux la demande de sécurité des Juifs, sans prendre en compte la politique que ces associations lobbyistes sont entraînées à promouvoir. Nous avons pourtant réalisé que, ce qu’ils voulaient, ce n’était pas simplement de la considération ou de la sympathie. C’est notre présence même qui les offensait. Plutôt que de nous aborder comme des personnes, ils nous traitaient comme des appareils ménagers qui auraient mal fonctionné : nous ne leur fournissions pas le niveau de confort espéré.

En 2010, notre chapitre a fait campagne pour que le sénat des étudiants soutienne un projet de loi appelant l’université de Berkeley à se désinvestir des sociétés américaines qui profitaient de l’occupation. Le sénat a organisé trois longs débats sur le projet, au cours desquels les étudiants pro-Israël éplorés n’ont cessé de déclarer qu’ils ne se sentiraient pas bienvenus sur notre campus si la résolution était votée.

Après l’un des débats, nous avons trouvé des dépliants avec des points à débattre qui avaient été oubliés par les organisateurs pro-israéliens. Intitulé « Unifier les Stratégies de Notre Communauté Juive », ce document suggérait aux étudiants : « Faites en une question personnelle, évoquez des expériences personnelles et mettez en avant le sentiment d’être personnellement attaqués. SOYEZ DANS L’EMOTION. N’ayez pas peur de montrer combien vous êtes (en colère, tristes, etc.)… N’essayez PAS de décortiquer le projet. Ne vous appliquez PAS à traiter les erreurs/spécificités du projet. Au contraire, appliquez vous à démontrer pourquoi c’est une attaque contre la communauté juive. EVITEZ un débat sur le Moyen Orient. Les supporters du projet aimeraient en débattre à cette tribune. » Nous avions entendu tous ces points dans les déclarations des étudiants sionistes plus tôt dans la soirée.

Pendant les débats, nos opposants se sont assurés de « traduire » les expressions que nous utilisions en tropes antisémites familiers afin de nous salir (j’ai plus tard repris cette « antisémitisation »). J’ai dénoncé les attaques aériennes sur Gaza par les Forces de l’Air israéliennes (qui utilisaient des armes produites par ces même entreprises américaines), signalant que beaucoup d’enfants avaient été tués. Les opposants au projet ont cependant prétendu que j’avais dit : « Les Juifs ont tué des enfants », ce qui s’apparentait à un « meurtre rituel médiéval ». Exactement comme le recommandaient les points à débattre, les opposants ont évité de débattre sur l’information inquiétante que j’avais fournie et ont reformulé mes propos en « une attaque contre la communauté juive ». Plusieurs étudiants juifs que je connaissais ont commencé à prendre leurs distances avec moi, disant que ce que j’avais prétendument dit les avait offensés. Notre projet de désinvestissement a été voté à une évidente majorité, avant d’être soumis au veto du président du sénat des étudiants. Un projet similaire sera finalement voté en 2013.

Elizabeth Tanboura se tient avec trois de ses filles : Sundos (à gauche), Malak (au centre) et Marwa (à droite) devant leur maison détruite à Beit Lahiya, dans la Bande de Gaza, le 19 mars 2015. Le mari d’Elizabeth, Radad, et leurs enfants Ahmed (15 ans) et Amna (13 ans) ont été tués au cours de l’attaque israélienne le 25 août 2014. (Anne Paq/Activestills.org)

Pour moi, ce fut un tournant. Je n’avais jamais réalisé la gravité de la manipulation émotionnelle que le lobby israélien voulait utiliser pour arriver à ses fins. Le déploiement sans vergogne de l’accusation d’antisémitisme risquait de démotiver quiconque s’opposerait à leur politique. En d’autres termes, le lobby voulait si fortement défendre le gouvernement israélien qu’il était prêt à sacrifier le combat contre le véritable antisémitisme.

Une leçon importante que nous en avons tiré fut de rendre la solidarité des Juifs avec les Palestiniens visible et audible (toutefois, et c’est important, sans faire de l’ombre aux témoignages des Palestiniens). Tandis que les lobbyistes pro-israéliens avaient essayé de présenter la communauté juive comme unie dans l’opposition au projet, de nombreux membres de la communauté, ainsi que plusieurs étudiants courageux, se sont exprimés en faveur du projet, pendant que beaucoup signaient une pétition de soutien. Après trois ans au SJP, j’avais maintenant plusieurs amis palestiniens et, exprimer une solidarité totale et inconditionnelle avec eux est devenu un moyen puissant de simultanément faire progresser notre cause tout en combattant l’antisémitisme. Les deux sujets sont vraiment liés.

J’ai maintenant commencé à penser indépendamment à l’antisémitisme, sans tenir compte des définitions du lobby. Quand l’un de nos alliés a confondu les termes « Juifs » et « Sionistes », j’ai écrit une longue lettre à mes collègues sur les différences entre les deux. En général, la plupart des militants pro-palestiniens savaient faire les distinctions, contrairement à nos opposants qui essayaient toujours d’y apporter de la confusion.

Un jour, au plus fort des manifestations du Printemps Arabe, nous avons entendu que l’Association des Etudiants Musulmans avait l’intention d’accueillir un prêcheur local qui s’était élevé contre la violence d’État en Egypte. Après des années à suivre les controverses dans d’autres associations étudiantes, j’avais acquis une connaissance pratique des personnalités contestables, et son nom me semblait familier.

Google a confirmé mes soupçons – il s’agissait d’Amir Abdul Malik Ali, qui s’était exprimé à l’université californienne d’Irvine quelques années plus tôt. Dans un discours secrètement enregistré, il avait prétendu que les « Juifs sionistes » étaient derrière une série d’incidents violents attribués aux musulmans, dont le 11 septembre, et que ces mêmes Juifs possédaient les médias (il comptait faussement Rupert Murdoch parmi les Juifs). J’ai d’abord soigneusement regardé les vidéos et tenté de m’assurer que ses propos n’avaient pas été déformés, puis mon association a contacté les étudiants musulmans, qui ont immédiatement supprimé le discours. Depuis lors, Abdul Malik Ali n’a jamais plus été invité à parler, et nous avons été pris au sérieux après avoir démontré que nous ne confondions pas l’antisémitisme avec l’opposition à la politique d’Israël.

Dans un autre incident, après que j’aie trouvé des documents qui romançaient les pogroms des juifs sur le site web de la militante pro-palestinienne Alison Weir, l’Association des Etudiants Musulmans a également décidé de ne pas l’accueillir. Quelques années plus tard, en 2015, Weir a été expulsée d’une importante coalition BDS pour avoir fait et diffusé une série de déclarations antisémites, dont le fait de blâmer les Juifs pour antisémitisme. Le débat qui s’en est suivi m’a également exposé à quantité d’assimilations à l’antisémitisme : des militants juifs plus âgés qui insistaient pour dire que nous ne pouvions parler de ses déclarations jusqu’à ce que l’occupation prenne fin.

Gilad Atzmon. (Richard Kaby/CC BY 2.0)

L’intervention la plus célèbre d’un personnage anti-juif dans les cercles pro-palestiniens fut la déclaration de 2012 sur Gilad Atzmon. Atzmon, né juif israélien, était devenu négationniste et défenseur du « national socialisme ». Pourtant, avec son langage offusquant et sa rhétorique pseudo-intellectuelle, il avait réussi à tracer des percées et à gagner des alliés dans le mouvement pro-palestinien (dont Weir). Des années de sionistes criant au loup avaient rendu trop de militants pour la Palestine insensibles à la présence d’un véritable antisémite. Alors que quelques militants juifs avaient sonné l’alarme depuis des années, on les accusait généralement d’être « sionistes » ou « crypto-sionistes », pour essayer de les contraindre au silence.

Le vent a tourné après la publication d’une déclaration faite contre lui par des dizaines de militants palestiniens, dont beaucoup étaient des personnages importants du mouvement BDS, dans laquelle ils écrivaient que « défier le sionisme, y compris le pouvoir illégitime des institutions qui soutiennent l’oppression des Palestiniens, et l’utilisation illégitime d’identités juives pour protéger et légitimer l’oppression, ne doit jamais se transformer en attaque contre des identités juives ».

Malgré la souffrance de leur peuple aux mains des Juifs israéliens et la brutalité des associations pro-israéliennes aux Etats Unis, les organisateurs palestiniens que je connais sont généreux et larges d’esprit, pleinement conscients de la différence entre Judaïsme et Sionisme, et déterminés à s’élever contre l’authentique fanatisme anti-juif sans avoir à y être incités. Je me suis souvent demandé pourquoi si peu de gens hors du mouvement avaient conscience de cette profonde gentillesse qui existe contre toute attente.

C’est vrai, mais pas seulement chez les Palestiniens. En général, j’ai trouvé que les militants arabes et musulmans qui ont grandi aux Etats Unis sont très tôt conscients de ce qu’est l’antisémitisme et du prix élevé qu’ils paient lorsqu’on les en accuse. Le vrai problème, d’après mon expérience, c’est le privilège des militants blancs comme Weir et de la plupart de ses défenseurs – ceux qui ont rarement à faire face aux conséquences de leurs mots et qui maintiennent des liens sociaux avec les suprémacistes blancs. Contrairement à ce que prétendent les lobbyistes d’Israël, le mouvement BDS a joué un rôle important dans la baisse d’influence de ces militants blancs anti-juifs sur la gauche pro-palestinienne.

Vers la fin de ma participation au chapitre des Etudiants pour la Justice en Palestine de l’UC Berkeley, j’ai réalisé que j’avais une liste de ce que je considérais comme de sérieux tropes anti-juifs, à propos desquels j’avais envie de me confronter avec d’autres. J’avais suffisamment réfléchi à ma propre position pour ne pas être facilement provoqué par des mots qui pouvaient laisser supposer une violence palestinienne ; j’avais une connaissance pratique des orateurs problématiques dont les commentaires auraient une incidence néfaste sur nous si nous les accueillions ; et, très important, je savais que je n’accomplissais pas seul ce travail. Mes camarades palestiniens, arabes et autres non-juifs me soutenaient vraiment. Quand ils rencontraient des déclarations anti-juives, ils s’exprimaient sans que j’aie à le leur demander. Malgré le déluge de hasbara trompeuse, notre humanité était restée intacte et nous étions prêts à assumer toutes les formes de fanatisme comme faisant partie du voyage vers une Palestine libre.

*Correction : Une version précédente de cet article déclarait que Gilad Atzmon était un partisan actif du nazisme. Cette formulation a été amendée pour traduire le soutien d’Atzmon au « national socialisme », assortie d’un lien pour justifier cette déclaration. Un lien a également été ajouté pour justifier la déclaration comme quoi il est un négationniste. Ces liens sont disponibles dans la version originale de l’article, dont la source est ci-dessous.

Tom Pessah est un sociologue et un militant.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : +972

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