L’UE « loin » des sanctions contre Israël, dit le chef de la politique étrangère

Ali Abunimah, 18 mai 2020 

[Video à regarder sur Youtube (en anglais):

J’ai été invité sur Al Jazeera English pour parler du nouveau gouvernement d’Israël qui a prêté serment dimanche, après trois élections générales et plus d’un an de paralysie politique.

Il est dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, du Likoud, et par Benny Gantz, le chef du parti Bleu et Blanc.

L’accord de coalition appelle les deux hommes à échanger la place de premier ministre après 18 mois. 

Il autorise aussi le gouvernement à avancer l’annexion de larges parties de la Cisjordanie occupée, probablement d’ici quelques mois.

Bien qu’ils soient des adversaires acharnés à un niveau personnel, la paire a l’habitude de travailler ensemble étroitement pour faire avancer des objectifs anti-palestiniens : Netanyahu était Premier ministre et Gantz chef de l’armée quand Israël a déclenché sa guerre de 2014 sur Gaza, tuant plus de 2200 Palestiniens, dont 550 enfants.

Gantz, comme Netanyahu, soutient l’annexion de la Cisjordanie, même si, comme je l’ai indiqué dans l’interview, les deux dirigeants peuvent ergoter sur des détails tactiques mineurs.

On m’a demandé si les récentes déclarations du roi Abdallah de Jordanie avertissant que l’annexion conduirait à un « conflit massif » auraient un effet restrictif sur Israël. 

J’ai fait remarquer que de tels avertissements — que divers dirigeants ont fait résonner depuis des années — comptent pour rien s’ils ne sont pas accompagnés d’action.

La Jordanie, par exemple, a signé un marché de multi-milliards de dollars pour acheter du gaz naturel à Israël. Malgré sa profonde impopularité dans le public et au parlement jordaniens, le gouvernement d’Amman a insisté pour le poursuivre.

J’ai aussi indiqué que certains diplomates de l’Union européenne ont récemment fait des bruits à propos de sanctions, mais cela ne devrait pas non plus être pris au sérieux, étant donné le soutien acharné et inconditionnel de l’Union européenne à Israël. 

Et de fait mercredi dernier, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a confirmé que le bloc de 27 nations est « loin de discuter sur des sanctions à donner » à Israël. 

Pour ces raisons, Israël a peu à craindre de la prétendue communauté internationale alors qu’il fait avancer ses tentatives pour compléter la colonisation de la Palestine.

Ali Abunimah, cofondateur de The Electronic Intifada, est l’auteur de The Battle for Justice in Palestine, paru chez Haymarket Books. Il a aussi écrit : One Country: A Bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse. Les opinions exprimées sont les siennes seules.

Trad. CG. pour l’Agence Média Palestine

Source: Electronic Intifada

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