La mairie de Barcelone suspend ses liens institutionnels avec Israël jusqu’à ce qu’il respecte les droits humains et le droit international

Par l’Agence média Palestine, le 9 février 2023

Ada Colau, maire de Barcelone issue du mouvement « Barcelone en commun », a annoncé suspendre les relations institutionnelles entre Barcelone et les villes israéliennes. Par cette décision, l’édile dénonce le régime israélien d’apartheid, « jusqu’à ce que les autorités israéliennes mettent fin au système de violations des droits de l’homme palestiniens et respectent pleinement les obligations qui leur sont imposées par le droit international et les différentes résolutions des Nations unies ».

Cette suspension concerne également l’accord de jumelage entre Barcelone et Tel Aviv – Barcelone devenant ainsi le premier conseil municipal osant rompre les liens avec Tel Aviv. Ada Colau a fait part de sa décision au premier ministre israélien et criminel de guerre, Benjamin Nétanyahou, par une lettre dans laquelle elle précise notamment qu’«il est très important de distinguer les politiques d’un Etat – dans le cas présent, Israël – de l’ensemble de la population juive et de sa culture ». La maire de la capitale de la Catalogne indique également que sa décision a pour objectif d' »inviter à la réflexion et à l’action » pour qu’Israël mette fin à ses crimes de guerre et à ses violations répétées du droit international.

Cette décision courageuse fait suite à une campagne de pétition menée par plusieurs groupes de défense des droits des Palestiniens à Barcelone. Elle apparaît comme une mesure cohérente étant donné que la mairie de Barcelone a également suspendu son jumelage avec Saint-Pétersbourg après le début de la guerre en Ukraine.

« À la demande de plus de 100 entités et de milliers de voisins de Barcelone, je viens d’annoncer à Netanyahu que nous suspendons les relations institutionnelles avec l’État d’Israël en raison des violations répétées des droits de l’homme de la population palestinienne et du non-respect des résolutions des Nations Unies. Le maire de Barcelone suspend temporairement toutes les relations avec les institutions de l’État d’Israël, mais entretient des relations avec les entités israéliennes et palestiniennes qui continuent à œuvrer pour la paix et contre l’apartheid »

Cette rupture de liens institutionnels permet de mettre en lumière la nécessité que les institutions cessent de normaliser leurs relations avec le régime israélien d’apartheid et de colonisation illégale, et mettent un terme à leur complicité vis à vis des crimes de guerre perpétrés par Israël. Cette décision contraste également avec la diplomatie française, alors que Benjamin Nétanyahou a été accueilli avec les honneurs par Emmanuel Macron le 2 février. Elle contraste également avec le double-standard dont sont victimes les Palestiniens et qu’illustrent les prises de position de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s’oppose à l’autorisation d’une délégation russe aux jeux olympiques de 2024 tout en soutenant le régime israélien d’apartheid – en témoignent l’inauguration d’une « place de Jérusalem » à Paris en 2019 et son voeux de 2016 condamnant le mouvement « boycott, désinvestissement, sanctions ».

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