Le Maire de Jérusalem Nir Barkat a critiqué le gouvernement pour ne pas avoir fourni à la police locale les outils nécessaires à la maîtrise de l’agitation dans Jérusalem Est occupée. Barkat : les forces de sécurité doivent répondre rudement et sans compromis, et les tribunaux ne doivent pas relâcher les « émeutiers » rapidement et sans peine sévère.
Dans une lettre envoyée vendredi au Premier Ministre Benjamin Netanyahu, le Maire de Jérusalem Nir Barkat a accusé le gouvernement pour ne pas avoir procuré aux forces de sécurité de Jérusalem les moyens nécessaires pour mettre fin à l’agitation sociale et politique qui a surgi sporadiquement à Jérusalem Est ces derniers mois.
Les critiques de Barkat font suite aux accusations par Yaron Ravid, directeur du tramway de Jérusalem, disant que la police avait demandé à sa compagnie de ne pas faire état des attaques par jets de pierres contre le tramway parce que cela nuisait à la police et encourageait les coupables.
L’agitation à Jérusalem s’est répandue après le kidnapping et le meurtre le 2 juillet de l’adolescent palestinien Muhammad Abu Khdeir.
Abu khdeir, jeune de 16 ans du quartier de Shuafat à Jérusalem Est, a été enlevé alors qu’il partait prier à la mosquée de son quartier. Son corps a été retrouvé plusieurs heures plus tard dans la Forêt de Jérusalem. L’autopsie a constaté qu’il avait été battu et brûlé vif.
Les membres de la famille et des résidents palestiniens du grand Jérusalem se sont plaints du traitement irrespectueux de cette affaire par la municipalité et la police de Jérusalem. Ce manque de respect est allé jusqu’à insinuer qu’Abu Khdeir avait été tué par son propre père, qui avait alors été arrêté pour interrogatoire, le tout accompagné d’un refus de rendre le corps à la famille si le père ne reconnaissait pas que le meurtre de Muhammad Abu Khdeir était un « crime d’honneur ».
les plaintes se sont muées en protestations et en affrontements jusqu’à aujourd’hui. Le tramway, qui traverse les quartiers de Beit Hanina et de Shuafat sur sa route vers la colonie de Pisgat Ze’ev à Jérusalem Est, est devenu une cible lors des manifestations et protestations.
Depuis le début de ces manifestations, des centaines de résidents de Jérusalem Est ont été arrêtés et l’agitation continue dans la ville. Après le meurtre en septembre d’un autre adolescent de Jérusalem Est, Muhammad Sunuqrut, par un tir de la police au cours d’une manifestation, le Ministre israélien de la Sécurité Intérieure, Aharonovitch, a dit que les forces de sécurité allaient « obtenir des renforts pour combattre l’augmentation de la violence dans les quartiers Est de la ville ».
Dans sa lettre au Premier Ministre, Barkat a affirmé que le « regain de violence pesait lourdement sur les résidents de la ville ». Il a jouté que les officiers de police de Jérusalem ne pouvaient pas continuer à faire face à l’agitation si le gouvernement ne leur fournissait pas les moyens nécessaires.
Barkat a également souligné que les forces de sécurité devaient répondre « rudement et sans compromis à tous les exemples de violence exercée par les émeutiers », réclamant par ailleurs « la fin d’une politique par laquelle les tribunaux relâchaient les émeutiers rapidement et sans peine sévère ».
Dimanche, le Ministre Aharonovitch a accusé le Maire Barkat d’agir hors de « considérations étroitement politiques ».
Il a dit à Barkat : « Votre lettre me désole et je regrette particulièrement que vous l’ayez rédigée sans prendre le temps d’avoir d’abord avec moi une conversation sur cette question afin que j’en sois instruit et que vous attiriez mon attention sur ce qui, selon vous, était nécessaire. »
Traduction : J.Ch. Pour l’Agence média Palestine
