En bref : Yaïr Lapid

23 juin 2022

​Crédit Photo : Brookings Institution
  • Né en 1963, Lapid est un ancien journaliste et animateur télé, entré en politique en 2012 lors de la création du parti de centre-droit Yesh Atid ( « Il y a un avenir » ), qu’il dirige. Son père, qui était également célèbre comme journaliste et acteur politique, était originaire de ce qui est aujourd’hui la Serbie ; il avait immigré dans l’État d’Israël nouvellement créé en 1948. La mère de Lapid était une écrivaine connue dont le père avait immigré en Palestine depuis la Roumanie, avant la création d’Israël. 
  • Lapid et Yesh Atid étaient un élément clef de la coalition de gouvernement de l’ancien premier ministre Benjamin Netanyahou en 2013-2014, où Lapid était ministre des Finances. En décembre 2014, Netanyahou a chassé Lapid de son poste de ministre au moment où leur coalition s’effondrait.
  • En juin 2021, Lapid est devenu ministre des Affaires étrangères et premier ministre de remplacement au sein d’une coalition de gouvernement avec le parti Yamina d’extrême droite conduit par Naftali Bennett, coalition formée pour déloger Netanyahou. Selon les termes de l’accord de coalition, Bennett devait être premier ministre pendant 18 mois, et Lapid dans les 18 mois suivants. En juin 2022 la coalition s’est effondrée à la suite de la défection de plusieurs membres et de son échec à voter une loi destinée à étendre encore le droit civil israélien aux colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée, où les Palestiniens sont soumis au régime militaire israélien. 

La politique vis-à-vis des Palestiniens

  • Deux jours avant les élections israéliennes de 2013, Lapid a écrit sur sa page Facebook qu’il voulait « se débarrasser » des Palestiniens, en précisant : « Ce que je veux n’est pas un nouveau Moyen Orient, mais me débarrasser d’eux et mettre une grande barrière entre eux et nous », ajoutant que le plus important était « de maintenir une majorité juive sur la terre d’Israël ». Ce même mois, il a dit à Time Magazine : « Vous savez que mon père n’est pas venu ici du ghetto (la Serbie d’aujourd’hui) pour vivre dans un pays moitié arabe moitié juif. Il est venu ici pour vivre dans un État juif ». 
  • Tandis que Lapid prétend soutenir une solution à deux États, il estime qu’Israël devrait maintenir (et même étendre) de grands « blocs » de colonies tels qu’on les appelle ; ceux-ci divisent la Cisjordanie, rendant quasi-impossible la création d’un État palestinien d’un seul tenant dans les territoires occupés ; il affirme aussi que tout accord de paix devrait maintenir le contrôle de l’armée sur la Cisjordanie ; qu’Israël ne devrait pas renoncer au contrôle sur Jérusalem Est occupée, ce qui est un prérequis pour la création d’un État palestinien viable ; et que les réfugiés palestiniens devraient se voir refuser le droit au retour.
  • Lapid a aussi fréquemment ciblé l’Agence de l’ONU responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens. En 2018, il a félicité la décision de l’administration Trump de mettre fin à l’aide humanitaire aux réfugiés palestiniens, allant même jusqu’à nier leur existence et leur humanité. 

Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

Source : IMEU

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