Un enfant prématuré reçoit un traitement à l’hôpital de Gaza. Un nouveau rapport de l’ONU dit qu’il y a eu une poussée du taux de mortalité infantile à Gaza.
Photograhe : Majdi Fathi/Demotix/Corbis
Le nombre de bébés morts avant d’avoir atteint quatre semaines s’est élevé de 12 pour 1.000 naissances viables en 2008 à 20,3 en 2013, dit l’agence pour les réfugiés palestiniens.
Agence France-Presse
Lundi 10 août 2015
Le taux de mortalité infantile à Gaza a augmenté pour la première fois en plus d’un demi siècle, révèle une nouvelle étude de l’agence d’aide des Nations Unies aux réfugiés palestiniens.
« Durant ces dernières décennies, le nombre de bébés mourant avant l’âge d’un an a logiquement baissé à Gaza, de 127 pour 1.000 naissances d’enfants vivants en 1960 à 20,2 en 2.008. Au dernier décompte en 2013, il s’élevait à 22,4 pour 1.000 naissances viables », a dit un communiqué de l’Agence de Secours et de Travaux des Nations Unies (UNRWA).
« Tous les cinq ans, l’UNWRA mène une enquête sur la mortalité infantile dans la région, et les résultats de 2013 ont été fournis cette semaine », dit-elle, ajoutant que, au vu des données, elle allait mener cette année une nouvelle enquête spécifique à Gaza.
Elle a dit que la mortalité néonatale à Gaza, le nombre de bébés qui meurent avant d’atteindre l’âge de quatre semaines, s’était élevé de 12 pour 1.000 naissances viables en 2008 à 20,3 en 2013.
Le communiqué citait Akihiro Seita, directeur du programme de Santé de l’agence, qui a dit que ce soudain rebond était sans précédent au Moyen Orient.
« Quand les résultats de 2013 à Gaza ont été révélés, l’UNRWA s’est alarmée de cette augmentation évidente. Elle a alors travaillé avec des groupes de recherche indépendants pour examiner les données et s’assurer que cette augmentation pouvait être confirmée », a-t-il dit.
« C’est pourquoi nous avons mis tant de temps à sortir ces derniers chiffres. »
Il a suggéré que le blocus par Israël de la bande côtière, où plus de 45 % de la population ont moins de 14 ans, pouvait y contribuer.
« Il est difficile de connaître les causes exactes derrière l’accroissement des taux de mortalité, à la fois dans la période néonatale et dans la petite enfance, mais je crains que cela fasse partie d’une tendance plus large », a-t-il dit.
« Nous sommes très inquiets de l’impact d’un blocus au long terme sur les équipements sanitaires, la fourniture de médicaments et l’arrivée de matériel médical à Gaza. »
Israël a imposé son blocus sur la Bande de Gaza en 2006 après que le groupe islamiste du Hamas ait capturé un soldat israélien. Il a ensuite resserré les contrôles un an plus tard quand le Hamas a renforcé son autorité là-bas.
Une guerre de 50jours en juillet-août 2014 entre Israël et le Hamas a tué environ 2.200 Palestiniens et 73 personnes du côté israélien, et a détruit ou endommagé des dizaines de milliers de logements dans le territoire côtier appauvri. Parmi les morts de Gaza, il y a eu plus de 500 enfants.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source: The Guardian
