Steve Sweeney – The Morning Star – 31 décembre 2019
L’étudiante palestinienne en journalisme, Mays Abu Ghosh a été torturée dans une prison israélienne, selon ce qu’a avancé sa famille aujourd’hui alors que des groupes de défense des droits humains informent d’abus systémiques contre les prisonniers de la part des autorités.
Sa mère a dit que le visage de Mademoiselle Abu Gosh était « plein de contusions » et à peine reconnaissable après 30 jours d’interrogatoire au centre de détention bien connu de la Moscovia de Jérusalem.
« Je n’ai pas pu la prendre dans mes bras à cause des douleurs dans tout son corps » a-t-elle expliqué.
Mademoiselle Abu Gosh, qui est étudiante de l’Université de Bir Zeit, a été retenue en prison depuis le 28 août lorsqu’elle a été arrêtée avec cinq autres jeunes Palestiniens.
Elle a participé à des campagnes contre la torture et le traitement des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
En 2018, un article qu’elle a écrit critiquant les coupes opérées par le président américain Donald Trump à l’égard des réfugiés palestiniens a été publié dans l’édition anglaise de Al Jazeera.
Mademoiselle Abu Gosh est née dans le camp de réfugiés de Qalandiya, près de Jérusalem. Un de ses frères, Hussein, a été tué par les forces israéliennes en 2016 et la maison familiale a été démolie.
Son autre frère, Suleiman, qui n’a que 17 ans, est un mineur en détention administrative, sans accusation ni procès.
Dans l’article, elle a écrit : « La foi héritée de nos ancêtres est puissante et profonde – nous croyons qu’il nous est possible de retourner sur nos terres. En fait, nous croyons que notre retour est proche. Après tout, c’est un droit humain fondamental ».
Sa mère a déclaré que les autorités israéliennes l’ont emmenée, elle et son mari, dans un centre d’investigation et les ont utilisés dans un chantage.
« Lorsque nous étions là-bas, les soldats israéliens ont dit à Mays que nous étions détenus, essayant de faire pression sur elle pour qu’elle accepte les accusations dont elle était l’objet ».
L’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et de Défense des Droits Humains a tenu une conférence de presse la semaine dernière mettant en avant la torture systémique des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
L’association a avancé que 95% des prisonniers palestiniens sont sujets à la torture physique, une majorité, dont fait partie Mademoiselle Abu Gosh, étant détenue pour des activités politiques, sociales et étudiantes, dont la participation à des manifestations.
Selon Addameer, Mademoiselle Abu Gosh a été mise de force dans plusieurs positions douloureuses lors de ses interrogatoires, notamment ce qu’on appelle « la banane ».
Ils ont dit que la torture et les mauvais traitements sont devenus monnaie courante contre les prisonniers palestiniens, ceux qui les perpétuent agissant « en toute impunité ».
Dans une tentative de camoufler les accusations de torture, les autorités israéliennes ont frappé Addameer d’un rappel à l’ordre en septembre, interdisant au groupe de s’exprimer publiquement sur un certain nombre de cas.
Mademoiselle Abu Ghosh est convoquée par un tribunal militaire le 7 janvier.
99% des Palestiniens détenus sont condamnés sur la base des accusations portées contre eux.
Traduction : SF pour l’Agence Média Palestine
Source: The Morning Star