L’appropriation culinaire israélienne est un vol pur et simple

Par Dror, le 7 juin 2021

On trouve dans le n°3935 de Elle du 21 mai 2021, un article intitulé « Made in Israël », qu’on retrouve en ligne sous le titre « 4 mets méconnus d’Israël ».

Rappelons qu’Israël n’existe que depuis 73 ans. La culture israélienne est donc principalement la somme des cultures de l’immigration juive, et de la culture arabe palestinienne autochtone.

Ainsi le houmous, le falafel, ou le baba ganoush sont des produits arabes, provenant de toute la région du Moyen-Orient, avec des spécificités locales (1). De même, les oranges de Jaffa, l’huile d’olive, le kebbeh et l’arak étaient des spécialités palestiniennes bien avant 1948. Et rien ne sert de les renommer : la salade « israélienne » est en fait palestinienne, de même que le couscous dit israélien (ou ptitim) est en fait le maftoul palestinien (2).

L’appropriation culturelle est une forme subtile du colonialisme israélien: tout comme il a expulsé la population palestinienne et exproprié ses terres, l’État d’Israël tente d’effacer de la mémoire la musique palestinienne, sa danse, et même sa cuisine. Il se la réapproprie, comme dans votre article qui fait passer pour israéliens des plats qui sont palestiniens depuis des générations. 

La cheffe Rania Talala vous fera découvrir la cuisine palestinienne au restaurant Ardi (Paris-18e), mais vous pourrez aussi la goûter chez Sharqi (Montpellier) ou à La Palestine (Marseille-2e).

(1) Reem Kassis, The Washington Post, le 18 février 2020, https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/02/26/voila-pourquoi-les-palestiniens-protestent-contre-lexpression-cuisine-israelienne-cest-parce-quelle-nous-efface-de-lhistoire/

Voir aussi Reem Kassis, « La Table Palestinienne » (ed. Phaidon)

(2) Ligaya Mishan, The New-York Times, le 12 février 2020, https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/02/23/lessor-de-la-cuisine-palestinienne/

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