Pérennité de l’art des carrelages palestiniens

En dépit des enjeux économiques, quatre générations de la famille Aslan ont peaufiné leur art dans leur atelier de Naplouse.

Mary Pelletier | 13 février 2016 | Arts et Culture, Palestine, Moyen Orient, Cisjordanie occupée

Naplouse, Cisjordanie occupée – Les Carrelages Aslan, situés au centre-ville de Naplouse, sont les derniers survivants de la production traditionnelle de carrelages palestiniens en Cisjordanie. Depuis les années 1930, quatre générations de la famille Aslan ont développé cet artisanat et, récemment, ils ont résisté à des offres lucratives pour qu’ils déménagent leur activité en Israël.

Les carrelages palestiniens ont atteint le sommet de leur popularité nationale dans les années 30 lorsque, dans toute la Palestine, beaucoup de maisons de ville ont décoré leurs sols et leurs murs avec un assortiment de motifs floraux et géométriques.

Avec le développement d’une production massive de carrelages peu chers dans les années 1980 et 90, la demande de carrelages locaux a décliné et les producteurs de ces carrelages locaux de Cisjordanie ont disparu. Durant cette dernière décennie cependant, Anan Aslan a constaté un regain d’intérêt pour la commande de leurs produits, fabriqués manuellement par sept personnes dans les trois petits bâtiments de la société.

« Ces dix dernières années, s’est développé un goût croissant pour ces produits que les gens ressentent maintenant comme une tradition, un héritage, quelque chose qui leur rappelle leur passé et leurs racines », a dit Aslan. « Avant, on en avait besoin et les gens appréciaient leur durabilité, mais maintenant ils les voient plus comme un luxe. Les gens veulent jouir de cet art. »

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Luay et Omar, les plus jeunes artisans des carrelages Aslan, travaillent l’un en face de l’autre et partagent un pochoir et une presse. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Presque toutes les surfaces de chaque bâtiment de l’atelier Aslan font découvrir l’artisanat de la société. Le résultat est un kaléidoscope de couleurs sur tous les murs et tous les sols. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Le pochoir que Luay et Omar partagent est posé entre eux deux. En une journée, chacun fabrique entre 120 et 150 carreaux.

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Après avoir nettoyé à l’essence la base en cuivre du moule, alors commence la fabrication du carreau en versant un pigment bleu ciel dans les segments du pochoir. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Un fois le pochoir rempli, on le détache soigneusement du moule, laissant une délicate impression aqueuse sur le dessin du carreau. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Il y a environ 750 motifs que l’on peut mélanger et assortir. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Anan Aslan a récemment pris la direction de la société à la suite de son père Jalal. Anan est la quatrième génération d’Aslan qui gère cette entreprise, mais plus de 100 membres de la famille y détiennent des parts.

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Abu Walid, le plus vieux membre de l’équipe des carrelages Aslan, fabrique des carrelages pour la famille depuis 1947. Il le fait avec précision, dépoussiérant et inspectant avec attention chaque carreau fini. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Des pigments de différentes couleurs, importés d’Allemagne, sont alignés sur la table de travail. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Les carrelages ne sont pas la seule production sur le site Aslan. On peut y trouver une coopérative de poulets en parfait fonctionnement dans l’un des bâtiments de l’atelier. Ses occupants arpentent le chantier, se faufilant à travers les nombreuses piles de carrelages. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Les Carrelages Aslan exportent 70 pour cent de leur production vers Israël, pour des Israéliens et juifs et arabes. Aslan a un contact israélien qui importe les carrelages, souvent dans des cartons blancs non étiquetés. Ceux-ci sont alors expédiés à des vendeurs qui ajoutent leur propre marque. Ici, un carton en partance pour Israël est frappé d’un logo en hébreu. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Des carrelages orange et noir sont réunis dans la cour, prêts à l’embarquement. En plus d’Israël et du territoire palestinien, la société reçoit des demandes de Jordanie et du Golfe, mais le coût prohibitif de l’exportation fait que ces clients y réfléchissent souvent à deux fois. [Mary Pelletier/Al Jazeera]

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Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source: Al Jazeera

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