L’acteur Kal Penn fait don de son prix MasterChef aux réfugiés palestiniens

 

Alli Harb – Middle East Eye – 5 janvier 2017

Penn, vedette de cinéma, ancien membre de l’Administration Obama à la Maison-Blanche, demande également à ses suiveurs sur Twitter de faire des dons à l’UNRWA.

L’acteur Kal Penn a fait don de son prix de 25 000 dollars, après avoir remporté la compétition du MasterChef, à l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Mais, pour les défenseurs de la cause palestinienne, la star de cinéma a également fait don d’une contribution inestimable à la cause : il a porté la souffrance des Palestiniens déplacés sur la scène nationale des États-Unis.

L’émission de télévision US, une compétition entre des chefs cuisiniers amateurs, avait réuni lundi huit célébrités pour une émission spéciale de « confrontation » culinaire. Chaque participant ayant choisi une organisation à but non lucratif à qui donner le prix en argent qui est remis au vainqueur.

Penn, un ancien membre de l’engagement public à la Maison-Blanche sous le Président Barack Obama, a également exhorté ses 270 000 suiveurs sur Twitter à faire des 
dons à l’UNRWA, promettant d’envoyer des cartes postales de remerciement à quelques donateurs.

« Les réfugiés palestiniens représentent 44 % de la population mondiale de réfugiés permanents dans le monde », a déclaré la star de Harold et Kumar dans un tweet.

Pour les Nations-Unies, les réfugiés palestiniens sont les personnes qui vivaient en Palestine et qui ont perdu leur foyer et leurs moyens de subsistance dans les conflits entre le 1er juin 1946 et le 15 mai 1948, quand l’État d’Israël a été établi.

Les descendants des Palestiniens déplacés avant 1948 peuvent aussi être enregistrés comme réfugiés par l’UNRWA. L’agence dessert environ cinq millions de personnes dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Syrie, au Liban et en Jordanie.

Beaucoup sont celles et ceux qui ont exprimé des éloges et leur gratitude envers Penn sur les médias sociaux.

« Merci monsieur pour votre générosité. La Palestine et tout son peuple partout dans le monde vous remercient profondément, que Dieu vous bénisse », écrit sur Facebook, Osama Khader.

Le bureau de l’UNRWA aux États-Unis a remercié Penn, l’appelant un gagnant.

Abby Smardon, directrice exécutive de l’UNRWA/USA, a déclaré que l’agence avait vu un afflux de dons après l’émission, mais aussi que les sympathisants étaient encore plus ravis par la prise de conscience que Penn avait suscitée en faveur de la cause humanitaire.

« De notre côté, ce qui nous enthousiaste le plus, c’est qu’il a pu amener la question des réfugiés palestiniens à la télévision et à des heures de grande audience, parlant des réfugiés palestiniens d’une façon positive, ce qui ne se produit pas suffisamment, particulièrement dans les médias US », indique Smardon à Middle East Eye.

Smardon pense que si Penn a choisi l’UNRWA, c’est parce que c’est une « bouée de sauvetage » pour des millions de réfugiés palestiniens. Et d’insister sur les services de l’agence, décrivant l’UNRWA comme un programme de développement humain.

« Les services que nous fournissons sont principalement l’éducation, les soins médicaux, et d’autres services sociaux qui peuvent aller depuis des initiatives pour l’égalité des sexes à une formation professionnelle et à des programmes de créations d’emploi, de prêts de micro-crédits, comme à une protection d’urgence », dit Smardon.

Elle affirme que ce qui rend spécial le travail de l’UNRWA, en tant qu’organisation des Nations-Unies, c’est qu’il met en œuvre toutes ses initiatives directement avec un personnel, essentiellement palestinien, de 33 000 personnes. Environ 98 % de ces personnes sont elles-mêmes des réfugiés palestiniens, selon Smardon.

« Au-delà de tous les programmes que nous réalisons, nous somme aussi le plus grand employeur de réfugiés palestiniens » dit-elle. « Et dans des endroits comme Gaza, nous sommes, le plus grand employeur ».

Le conflit israélo-palestinien est perçu comme une question politique aux États-Unis, mais Smardon souligne que le travail de l’UNRWA est strictement humanitaire.

« Il n’y a rien de politique concernant l’éducation ; il n’y a rien de politique concernant les soins médicaux ; il n’y a rien de politique concernant les services sociaux », dit-elle. « Ce sont des services qui sont directement liés aux droits de l’homme ».

Cependant, le don de Penn a suscité des débats en ligne concernant le conflit, certains utilisateurs des médias sociaux rendant responsables Israël et ceux qui défendent cet allié des USA de la situation difficile que connaissent les réfugiés palestiniens.

« Nous devons nous en prendre à l’État terroriste d’Israël pour cela », écrit sur Twitter l’un des Palestiniens déplacés.

Un tweet qui est suivi d’un large éventail de réponses.

« Je suis désolé, mais qui envoie (sic) des roquettes, et sur qui ? (sous-entendu : les terroristes palestiniens qui tirent sur Israël) », twitte un compte pro-Israël.

Ce n’est pas la première fois que Penn défend des réfugiés. En novembre 2015, il a réprimandé les parlementaires démocrates qui soutenaient le projet de loi visant à restreindre l’intégration des Syriens aux États-Unis.

À l’époque, il s’est dit : « Écœuré de voir certains Démocrates de la Chambre des représentants se joindre aux Républicains insensés qui entretiennent une hystérie de masse sur la question des réfugiés ».

Ali Harb est un auteur basé à Dearborn, Michigan. Il écrit sur les questions arabo-américaines, les droits civils et la politique.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Middle East Eye

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