Par William Mullally, le 16 mai 2021
D’Elia Suleiman à Hany Abu Assad, voici où commencer à connaître le cinéma palestinien.
Le cinéma a longtemps été une des voies les plus importantes par lesquelles le peuple de Palestine a été capable de s’exprimer, tant dans la région que dans le monde, créant de nombreux portraits indélébiles de la vie en Palestine dans le passé et le présent.
Par les films de brillants réalisateurs, comme Hany Abu Assad, Elia Suleiman, Michel Khleifi et d’autres, le monde a eu une fenêtre inestimable sur l’âme palestinienne —ses joies et ses peines, son humour et sa foi, et son espoir en un avenir meilleur.
Il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour plonger dans l’histoire cinématographique de la Palestine. S’il manque à cette liste de nombreux autres films fabuleux, c’est néanmoins un endroit idéal et accessible pour commencer, qui n’est composé que de films disponibles gratuitement en ligne.
Gardez un oeil sur esquireme.com pour un regard plus en profondeur sur le cinéma du monde arabe, à venir prochainement.
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Dégustez et partagez-les avec tous ceux qui ont besoin de les regarder.
1. Wedding in Galilee (Noce en Galilée, 1987)
Monument du cinéma palestinien, Wedding in Galilee est arrivé à un moment où personne, à peu près, n’avait entendu parler de films palestiniens et il a contribué à ré-enflammer l’intérêt pour le cinéma arabe dans le monde entier. Situé dans un village palestinien de Galilée dirigé par un gouverneur militaire après la guerre de 1948, il suit le maire du village essayant d’organiser un mariage élaboré pour son fils malgré le couvre-feu, ce qui exige finalement d’inviter le gouverneur militaire et son personnel.
Réalisateur: Michel Khleifi
2. Jenin, Jenin (Jénine, Jénine, 2002)
Jenin, Jenin jette un regard douloureux et vital sur la tragique et dévastatrice « bataille de Jénine », racontée entièrement à travers des interviews avec la population de Jénine en Palestine, sans narrateur. Les interviews, avec des personnes de différents âges, sont parmi les plus mémorables du cinéma documentaire arabe. Mohammad Bakri, le directeur, est aussi un acteur acclamé et le père de Saleh Bakri, star du film nominé aux Oscars 2021 The Present, dirigé par Farah Nabulsi, film qui peut être trouvé sur Netflix.
Réalisateur: Mohammad Bakri
3. Chronicle of a Disappearance (Chronique d’une disparition, 1996)
Le célèbre et singulier réalisateur palestinien Elia Suleiman a fait ici ses débuts derrière la caméra, avec ce drame de 1996 qui suit Suleiman lui-même (apparaissant dans le film sous les seules initiales « E.S ») retournant en Palestine après une longue absence et luttant à la fois avec son propre état personnel et l’état de la Palestine elle-même, dans le format d’un journal visuel. Le film a marqué l’avénement de la marque de fabrique stylistique de Suleiman, à cheval entre une extrême présence d’esprit et une agitation sardonique et détachée, centrée sur un narratif visuel dans le style de Jacques Tati et de Buster Keaton. Il a été énormément acclamé dans le monde entier lors de sa sortie, il a été diffusé dans tous les Etats-Unis et déclaré un des meilleurs films de cette année-là.
Réalisateur : Elia Suleiman
4. Paradise Now (Le Paradis maintenant, 2006)
Hany Abu Assad a reçu sa première nomination aux Oscars en 2006 pour ce portrait capital et touchant de deux Palestiniens, le jour ils ont décidé de commettre un attentat-suicide. Le film avait un niveau d’empathie que peu de films ont eu, que ce soit avant ou après, en montrant de la compassion et de l’humanité pour des personnages que le monde avait radiés comme des êtres inhumains.
Le film a aussi lancé la carrière internationale d’Ali Suliman, qui est devenu la vedette de quelques-uns des meilleurs films arabes de ces quinze dernières années, comme 200 Meters (200 mètres, 2020), ainsi que de superproductions comme Body of Lies (Mensonges d’état) de Ridley Scott et Lone Survivor (Du sang et des larmes) de Peter Berg.
Lisez notre interview avec Ali Suliman ici
Réalisateur : Hany Abu Assad
5. They Do Not Exist (Ils n’existent pas, 1974)
Un des plus importants films palestiniens jamais faits, ce classique de 1974, de Mustafa Abu Ali, (considéré comme le père fondateur du cinéma palestinien et une voix extrêmement importante pour le développement de la scène cinématographique palestinienne), qui a permis à tous les autres films de cette liste d’exister, They Do Not Exist mélange fiction et documentaire pour enquêter sur les condition des camps de réfugiés au Liban, les effets des bombardements et les vies de guérilla dans les camps d’entraînement ; il est à la fois un extraordinaire document historique et une émouvante oeuvre d’art.
Réalisateur : Mustafa Abu Ali
6. The Time That Remains (Le temps qui reste)
Troisième film d’Elia Suleiman après l’excellent Divine Intervention de 2002 (actuellement non disponible à la projection gratuite en streaming en ligne), ce drame semi-autobiographique qui met aussi en scène Ali Suliman et Saleh Bakri est le récit de Suleiman sur la création d’Israël de 1948 au présent. Le film a été projeté à Cannes en 2009, et une fois de plus témoigne de la marque stylistique de Suleiman et de son esprit incisif.
Réalisateur : Elia Suleiman
7. Amreeka (2009)
Amreeka accompagne une mère célibataire palestinienne et son fils adolescent qui immigrent dans une petite ville de l’Illinois pendant l’invasion américaine de l’Iraq en 2003, et les suit aux prises avec les réalités de la vie aux Etats-Unis en tant que Palestiniens, face au racisme et aux difficultés économiques. Le filkm a été énormément acclamé dans l’année où il est sorti, et a été voté comme l’un des dix meilleurs films indépendants de l’années par le National Board of Review.
Réalisateur : Cherien Dabis
8. Mayor (Maire, 2020)
Bien qu’il ne soit pas dirigé par un Palestinien, Mayor, un film de 2020 dirigé par le réalisateur américain David Osit, est un portrait unique de la vie en Palestinine : il suit le maire de la cité palestinienne de Ramallah naviguant dans la réalité de la bureaucratie d’une cité sous occupation. Par moments, il capture le ton irréverencieux d’Armando Iannucci, à d’autres, il est déchirant. Dans chaque cas, il est différent de tous les films palestiniens que vous avez pu voir avant.
Réalisateur: David Osit
9. Solomon’s Stone [La Pierre de Salomon]
Comédie noire, Solomon’s Stone suit Hussein, un jeune Palestinien qui reçoit de la poste israélienne une lettre lui demandant de retirer en personne un paquet. Il doit aussi payer la somme de 20000 dollars afin de récupérer ce paquet. La curiosité d’Hussein à découvrir ce que le paquet contient le conduit à vendre tout ce qu’il possède, malgré le rejet direct de sa mère, changeant leurs vies à tout jamais.
Réalisateur: Ramzi Maqdisi
10. Strawberry (Fraise, 2017)
Samir, 43 ans, est le propriétaire d’un magasin de chaussures à Ramallah et il n’a jamais vu la mer. Il décide de se faufiler derrière la frontière israélienne avec d’autres ouvriers du bâtiment palestiniens pour réaliser son rêve de voir la mer. Au lieu de cela, il se retrouve sur un site de construction où Anas, 22 ans, lui demande de travailler pour lui.
Réalisateur: Aida Kaadan
11. Roof Knocking (2017)
Au cas où l’un des liens ci-dessus ne fonctionnerait plus, nous en partageons un autre. Ce court-métrage déchirant et acclamé, situé à Gaza, suit une femme qui prépare pour sa famille le repas de rupture de jeûne pendant le Ramadan quand un appel téléphonique d’un soldat israélien l’avertit que son immeuble sera bombardé dans 10 minutes.
Réalisateur : Sina Salimi
Source : Esquireme
Traduction CG pour l’Agence média Palestine