Documenter le désir des Palestiniens d’être libres

Haidar Eid, le 7 août 2019

La couverture de « Tyrants’ Fear of Songs »

C’est une croyance largement répandue que la culture, l’art et la musique contribuent directement à façonner la conscience individuelle et collective. Les chansons sont un outil d’organisation dans la rude tâche de renversement de l’occupation et de l’apartheid. Elles sont gravées de façon permanente dans la mémoire collective du peuple de Palestine. J’espère que ces chansons documenteront le désir des Palestiniens de se libérer des ravages du colonialisme, de l’occupation et de l’apartheid.

Pourquoi les Tyrans ont Peur des Chansons ?

A Gaza, l’art est lui-même sous un siège horrible, médiéval, un siège qui est l’antithèse littérale de la liberté. En chantant, en faisant entendre nos voix, j’utilise, en fait, la musique comme un outil de résistance. Deux de mes précédentes chansons pendant la guerre barbare israélienne de 2014 ont été enregistrées sur un portable et transformées en clips vidéo, dont l’un est Lifeboat (Bateau de sauvetage) qui informe sur les derniers moments de la vie d’un jeune Palestinien tué à Shujaiya par un sniper israélien. Un autre clip vidéo, intitulé Love in the Time of Genocide (L’Amour au Temps du Génocide) a enregistré certains des moments les plus horribles du massacre de Shujaiya. La chanson elle-même a été enregistrée alors que le massacre était en cours.

Pour moi, l’art n’est pas une marchandise qu’on peut acheter et vendre. Comme Bertolt Brecht a voulu le dire : « L’art n’est pas un miroir tendu à la réalité, mais un marteau avec lequel la façonner. » Et, comme le reste des artistes palestiniens, et des artistes sud-africains avant eux, nous opposons le pouvoir de la culture à la culture du pouvoir, comme l’aurait formulé Edward Saïd.

Le titre de l’album, Tyrants’ Fear of Songs s’inspire du poème de Mahmoud Darwish « Sur Cette Terre ». Il consiste en une reprise des chansons de la première Intifada et de quelques chansons de résistance arabes de la deuxième moitié du 20ème siècle. Alors que les chansons sont des hommages aux chanteurs originaux, George Qurmuz (Jérusalem), Walid Abdussalam, Abdulahilm Hafez (Chansons de résistance), Marcel Khalife (Yemen), Ahmed Mounib (Parle Plus Fort) et ces chanteurs des rues de Suez qui se sont battus contre l’agression tripartite de 1956 (Semsemiya), mais aussi pour les militants du BDS et les enfants du Yemen, deux d’entre elles sont des originaux, « Fawadnak » et « Watany ». Cet album est dédié aux damnés de la terre ! D’où le titre TYRANTS’ FEAR OF SONGS.

Pour acheter l’album : https://haidareid.bandcamp.com/releases

Pour écouter des extraits de l’Album :

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : Mondoweiss

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