Attaque israélienne à Gaza: 24 palestiniens tués et 203 blessés

Par l’Agence Média Palestine, 6 août 2022

Article actualisé le samedi 6 août à 22H23

Dans la nuit du 5 au 6 août et ce soir du 6 août, l’aviation israélienne a assassiné au moins 24 palestiniens dont 6 enfants lors de bombardements intensifs contre Gaza. Ces bombardements font délibérément des victimes civiles dans une population captive d’un territoire assiégé. On dénombre également près de 203 blessés ce soir selon le ministère de la santé à Gaza.

Selon l’ONG « Défense for Children International-Palestine », les forces israéliennes utilisent couramment des armes explosives dans des zones civiles densément peuplées avec un mépris total pour leurs effets aveugles ». « Il n’existe aucun endroit sûr dans la Bande de Gaza pour les enfants palestiniens et leurs familles et ils supportent de plus en plus le poids des offensives militaires répétées d’Israël.

Le droit humanitaire international interdit les attaques aveugles et disproportionnées et exige de toutes les parties d’un conflit armé de faire la différence entre cibles militaires, civils et biens civils. Israël, en tant que puissance occupante dans le Territoire Palestinien Occupé, dont la Bande de Gaza, est en principe et en droit responsable de la sécurité de la population civile palestinienne .

Les autorités israéliennes ont imposé à la Bande de Gaza un blocus depuis 2007 par un contrôle strict et une limitation de l’entrée et de la sortie des individus ; le maintien de restrictions rigoureuses sur les importations, y compris de nourriture, de matériaux de constructions, de carburant et autres éléments essentiels ; ainsi que l’interdiction des exportations. Israël continue de maintenir un contrôle complet sur les frontières, l’espace aérien et les eaux territoriales de la Bande de Gaza. Aujourd’hui faute de diesel la centrale électrique de Gaza a annoncé qu’elle avait cessé de fonctionner.

Ces bombardements israéliens, dont le premier bilan est particulièrement lourd, ne répondent pas à de vrais objectifs de « sécurité »  mais pour l’essentiel à des calculs électoraux.

C’est la première fois qu’Israël conduit une opération sur Gaza sans le prétexte de répondre à des tirs palestiniens. Il reconnaît agir de manière « préventive ». Israël a arrêté lundi dernier à Jénine en Cisjordanie Bassam al-Saadi, un responsable du Jihad islamique.

Depuis il a littéralement mis sous couvre feu préventif tout le sud d’Israël . Et rappelé des milliers de réservistes. Aujourd’hui il annonce une opération qui devrait durer 8 semaines.

Dans la crise politique que traverse actuellement le régime israélien, et dans la perspective de la cinquième élection en 4 ans, il s’agit d’une démonstration politique des deux candidats Yair Lapid et Benny Ganz adversaires de Netanyahu donné gagnant par les sondages pour les élections de novembre. Affirmer une carrure de chef d’état c’est depuis des années à présent montrer qu’on peut conduire une opération de répression sur Gaza. C’était même l’argument électoral de Ganz lors de sa dernière candidature.

Que cette démonstration de force militaire s’accompagne de crimes de guerre fait partie du message de détermination implacable que souhaitent transmettre les dirigeants civils et militaires israéliens, aussi bien aux électeurs israéliens pour les rassurer qu’aux Gazaouis pour les terroriser. Pourtant de nombreux israéliens s’interrogent aujourd’hui sur la nécessité de cette intervention non annoncée et non justifiée au public israélien. Et de nombreuses manifestations juives et arabes sont programmées ce week-end sur le territoire israélien.

Cette attaque est une nouvelle fois soutenue par les Etats Unis, qui a déclaré qu’Israël a « le droit de se défendre », et l’appelle « de la retenue ». Expressions reprises par les rares membres de la communauté internationale qui se sont exprimés jusqu’ici.

Les 2,1 millions de Palestiniens de Gaza sont aujourd’hui seuls.

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