Cisjordanie : 12 Palestiniens tués en une semaine, des corps profanés et les soins entravés

Par l’Agence Média Palestine, le 26 septembre 2024

Selon un rapport de l’OCHA du 25 septembre 2024, 12 Palestinien·nes, dont deux enfants, ont été tué·es par l’armée israélienne entre le 17 et le 25 septembre 2024 en Cisjordanie. Au cours de cette même période les forces et les colons israéliens ont fait au moins 90 blessé·es, dont 22 enfants. Les autorités israéliennes ont démoli ou forcé la démolition de 29 structures appartenant à des Palestinien·nes, et 37 personnes dont 14 enfants ont été déplacées.

Des corps profanés, des soins entravés

Le 18 septembre à Naplouse, au cours d’un épisode de violence impliquant des colons, l’armée israélienne et de Palestinien·nes non armés, les forces israéliennes ont fait obstruction à une ambulance qui transportait un nourrisson à l’hôpital, agressant physiquement et verbalement le personnel paramédical. Selon l’OMS, du 7 octobre 2023 au 30 juillet 2024, 527 attaques ont été signalées contre les soins de santé en Cisjordanie, touchant 54 établissements de santé, dont 20 cliniques mobiles, en plus de 365 ambulances, entravant l’accès aux soins de santé essentiels et mettant en péril la sécurité du personnel médical autant que des patient·es.

Le 19 septembre les forces israéliennes ont assassiné 7 Palestinien·nes lors d’une opération à Qabatiya, dans le gouvernorat de Jénine. Lors de cette même attaque, neuf Palestinien·nes ont été blessé·es par des balles réelles et deux par l’inhalation de gaz lacrymogènes. 20 personnes ont été déplacées suite aux destructions entrainées par l’opération, et la route menant à la zone a été partiellement détruite par les soldat·es israélien·nes.

Des vidéos montrent des soldats israéliens poussant les cadavres de 4 victimes palestiniennes du haut d’un toit pour que des bulldozers les emmène, quelques heures après leur assassinat. Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a condamné « la profanation des corps des Palestiniens par les forces de sécurité israéliennes » et a déclaré que « le traitement injustifié ou irrespectueux des restes humains n’est pas compatible avec la protection de la dignité humaine fondamentale des morts et pourrait équivaloir à un traitement cruel, inhumain ou dégradant pour les familles des hommes décédés », ajoutant que l’altération des corps entravait aussi de potentielles enquêtes sur les circonstances des décès.

La violence des colons

Au cours de la période considérée, l’OCHA rapporte les colons israéliens ont perpétré 25 attaques contre des Palestinien·nes, faisant quatre blessés dont deux enfants, et causant des dégâts matériels.

Le 18 septembre, des colons israéliens ont mis le feu à des centaines d’oliviers près du village d’Al Mughayyir (Ramallah). Des images vidéo ont montré des colons d’un avant-poste voisin en train de mettre le feu aux oliveraies. L’incendie a été éteint par les forces israéliennes. Les agriculteur·ices palestinien·nes de cette zone n’ont pas pu accéder aux terres touchées depuis le 7 octobre 2023 et n’ont pas été en mesure d’évaluer l’étendue des dégâts.

Le 20 septembre, un nourrisson d’un an a dû recevoir un traitement médical après avoir été aspergé de gaz lacrymogène par des colons alors qu’il voyageait avec sa famille sur la route 465 (Ramallah). Les assaillant·es auraient jeté des pierres sur les voitures palestiniennes circulant sur cette route, avant d’encercler un véhicule et d’asperger les voyageur·ses de gaz par la fenêtre.

Sima Abu Ismail, agricultrice de Tulkarm, tenant des tomates de sa serre détruite, la seule source de revenus de sa famille, un jour après qu’elle ait été démolie par les autorités israéliennes. (Photo par OCHA)
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