Un an de guerre dévastatrice d’Israël contre Gaza

Près de 42 000 Palestinien·nes ont été tué·es, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, alors que l’enclave assiégée marque une année de guerre génocidaire de la part d’Israël.

Par la rédaction d’Al Jazeera, le 7 octobre 2024

Les corps de 88 Palestinien·nes non identifié·es sont enterrés dans une fosse commune à Khan Younis, après que les forces israéliennes les aient renvoyés à Gaza en état de décomposition avancée et sans aucune identification, le 26 septembre 2024. (Doaa Albaz/Activestills)

La guerre d’Israël contre Gaza, l’une des plus meurtrières et des plus destructrices de l’histoire récente, a fait près de 42 000 mort·es, dont plus de la moitié sont des femmes et des enfants, et plus de 96 000 blessé·es, selon les responsables palestiniens de la santé.

Ce bilan risque d’être bien plus lourd, car des milliers de personnes restent ensevelies sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux équipes médicales, dans le cadre d’une opération militaire que de nombreux gouvernements et groupes de défense des droits ont caractérisé de génocide contre les Palestinien·nes.

L’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël par le groupe palestinien Hamas — au cours de laquelle, selon les autorités israéliennes, 1 139 personnes ont été tuées et environ 250 ont été faites prisonnières — a été suivie par l’offensive dévastatrice d’Israël sur Gaza.

Au cours de l’année écoulée, environ 90 % des 2,3 millions d’habitant·es de Gaza ont été déplacé·es, la plupart d’entre elles et eux à plusieurs reprises, selon les estimations des Nations unies.

Des centaines de milliers de familles palestiniennes s’entassent dans des camps de tentes tentaculaires près de la côte méditerranéenne, sans électricité, ni eau courante, ni toilettes. La faim et les maladies sont très répandues.

Le Shelter Cluster, une coalition internationale de fournisseurs d’aide dirigée par le Conseil norvégien pour les réfugié·es, explique qu’il a eu du mal à acheminer des fournitures de base en raison des restrictions israéliennes, des combats en cours et de l’effondrement de la loi et de l’ordre dans la bande de Gaza. Elle estime que quelque 900 000 personnes ont besoin de tentes et de literie.

Les Nations unies indiquent que la guerre a endommagé ou détruit plus de 92 % des routes principales de Gaza et plus de 84 % de ses établissements de santé. Elle estime que près de 70 % des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites ou endommagées. Cela comprend les cinq installations de traitement des eaux usées du territoire, ainsi que les usines de dessalement, les stations de pompage des eaux usées, les puits et les réservoirs.

Les Nations unies estiment également que la guerre a laissé quelque 40 millions de tonnes de débris et de décombres à Gaza, soit une quantité suffisante pour remplir le Central Park de New York sur une profondeur de 8 mètres (environ 25 pieds). Il faudra jusqu’à 15 ans et près de 650 millions de dollars pour tout déblayer.

La Banque mondiale a estimé à 18,5 milliards de dollars les dégâts causés à Gaza au cours des trois premiers mois de la guerre, avant qu’Israël ne lance la plupart de ses opérations militaires. Ce chiffre équivaut presque à la production économique combinée de la Cisjordanie et de Gaza en 2022.

Israël a autorisé l’entrée de matériaux de construction à l’intérieur de la bande de Gaza avant la guerre, mais les restrictions et les retards s’accumulent. Le Shelter Cluster estime aujourd’hui qu’il faudrait 40 ans pour reconstruire toutes les maisons détruites de Gaza dans le cadre de ce système.

Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine

Source : Al Jazeera

De la fumée s’élève après un bombardement israélien à Gaza, vue depuis le sud d’Israël, le 2 décembre 2023. [Leo Correa/AP Photo]
Des Palestinien-nes pleurent leurs proches tué-es par les bombardements israéliens, devant une morgue à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 janvier 2024. [Fatima Shbair/AP Photo]
Des soldat-es israélien-nes posent pour une photo avec la destruction de Gaza en arrière-plan, sur une position de la barrière de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 19 février 2024. [Tsafrir Abayov/AP Photo]
Des Palestinien-nes pleurent des membres de leur famille tués par des bombardements israéliens, dans un hôpital de Deir el-Balah. [Abdel Kareem Hana/AP Photo]
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