Le retrait du corridor, qui coupe le nord de Gaza du reste de la bande, fait partie de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.
Par la rédaction d’Al Jazeera, le 9 février 2025
L’armée israélienne a achevé son retrait du corridor de Netzarim à Gaza, une condition requise dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu conclu le mois dernier entre Israël et le Hamas.
« Les forces israéliennes ont démantelé leurs positions et leurs postes militaires et ont complètement retiré leurs chars du corridor de Netzarim sur la route de Salaheddin, permettant aux véhicules de passer librement dans les deux sens », a déclaré dimanche un responsable du Hamas, faisant référence à la rue Salah al-Din.
Le « corridor de Netzarim » désigne une bande de terre qui sépare le nord de Gaza du reste de la bande. Selon l’accord de cessez-le-feu, la date limite de retrait était fixée au 9 février.
Le retrait total des troupes israéliennes du corridor a été effectué un jour après le cinquième échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, au cours duquel le groupe palestinien a libéré trois prisonniers israéliens en échange de 183 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Il intervient également le jour même de l’envoi par Israël d’une délégation au Qatar pour des négociations en vue de la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La première phase du cessez-le-feu a débuté le 19 janvier et devrait durer au moins six semaines.
Toutefois, une source du bureau de M. Netanyahu a déclaré à Reuters que la délégation ne discuterait que de questions techniques, plutôt que de questions plus complexes telles que l’administration de la bande de Gaza après la guerre.
L’échec d’Israël
Dans un communiqué, le Hamas a déclaré que le retrait complet d’Israël du corridor de Netzarim marquait « la continuité de l’échec des objectifs de la guerre d’extermination contre le peuple palestinien ».
Il a déclaré que le retour des Palestiniens déplacés dans leurs foyers et la poursuite des échanges de captifs et de prisonniers réfutaient le « mensonge » de M. Netanyahou concernant la victoire de la guerre de 15 mois contre l’enclave.
» Gaza restera une terre libérée par les mains de son peuple et de ses combattants, et interdite aux envahisseurs occupants et à toute force extérieure », déclare le communiqué.
Israël a créé le corridor au début de sa guerre contre Gaza. Il s’agit d’une zone militaire fermée qui s’étend de la frontière israélienne avec Gaza à la mer Méditerranée et mesure environ 6 km de large.
Le corridor a été nommé d’après Netzarim, la dernière colonie israélienne à avoir été fermée à Gaza en 2005, dans le cadre du plan de retrait israélien de Gaza du Premier ministre israélien de l’époque, Ariel Sharon.
Stefanie Dekker, de la chaîne Al Jazeera, en direct de Doha, au Qatar, explique que le corridor est une initiative stratégique de l’armée israélienne, qui lui permet d’accéder à la bande de Gaza, de la contrôler et de la surveiller.
« Pour les Palestiniens, il s’agit d’un nouvel accaparement de terres, d’un couloir de suffocation, d’attaques et de mort. L’armée israélienne a été accusée de tirer et de tuer sans discernement quiconque osait s’approcher », déclare-t-elle.
» Les médias israéliens ont cité des soldats déclarant qu’ils considéraient le retrait comme un échec, car ils laissaient derrière eux le couloir qui était devenu le symbole de leur pouvoir, de leur contrôle et de leur victoire », ajoute-t-elle.
En reportage dans le nord de Gaza, Hani Mahmoud, de la chaîne Al Jazeera, estime que le retrait de l’armée israélienne du corridor laisse espérer une plus grande liberté de mouvement pour les habitants de l’enclave.
« Il sera très difficile pour les personnes qui ont été déplacées de cette zone de retourner chez elles. Il est dur d’imaginer où elles vont rester ici, si ce n’est en installant des tentes ici et là », a-t-il déclaré.
« L’espoir est qu’avec le retrait de l’armée israélienne, il y ait une plus grande liberté de mouvement, un flux de véhicules et de camions d’aide allant jusqu’à la partie nord de la bande », a-t-il ajouté.
Mouin Rabbani, chercheur non résident au Middle East Council on Global Affairs, a déclaré à Al Jazeera que le corridor de Netzarim « ne devrait pas avoir d’avenir » et « devrait disparaître ».
« Israël n’a pas seulement occupé ce qu’il appelle le corridor de Netzarim, mais y a placé de nombreuses structures qui démontrent sa détermination à y maintenir une présence permanente, à avoir la capacité de couper la bande de Gaza en deux, de paralyser les transports et les déplacements à l’intérieur de la bande de Gaza à volonté », a-t-il déclaré.
» Cela a échoué une fois de plus, et ils sont contraints de se retirer du corridor de Netzarim et, espérons-le, de ne jamais y revenir ».
Traduction : JB pour l’Agence Média Palestine
Source : Al Jazeera
