Point sur la situation à Gaza, alors qu’Israël annonce une opération terrestre qui marque un nouveau tournant meurtrier dans la campagne génocidaire qu’il mène depuis octobre 2023.
Par l’Agence Média Palestine, le 19 mai 2025
Israël tue des centaines de Palestinien·nes et annonce une nouvelle offensive
Depuis la semaine dernière, Israël redouble de violence à Gaza, assassinant des centaines de Palestinien·nes dans les bombardement les plus meurtriers depuis la fin du cessez-le-feu en mars dernier. Au moins 464 Palestinien·nes ont été tué·es au cours de la semaine dernière dans une escalade qui ne cesse de s’intensifier, rapportaient les médias locaux en fin de semaine dernière.
Samedi 17 mai, des milliers de Palestinien·nes ont reçu l’ordre des forces israéliennes de fuir certaines parties du nord de Gaza, où des frappes aériennes aveugles ont tué au moins 115 personnes. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 19 000 Palestiniens ont été déplacés à Gaza depuis jeudi après-midi. « Beaucoup n’ont rien d’autre que les vêtements qu’ils portent », a déclaré l’organisation dans un message publié sur X. « Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. »
Au moins 144 personnes ont été assassinées dimanche, dont 42 dans le nord de Gaza, lourdement bombardé, ont indiqué des sources médicales Cinq journalistes figurent également parmi les victimes, leurs maisons ont été bombardées. Un bombardement israélien a assassiné au moins 36 personnes et fait plus de 100 blessé·es sur un camp de tentes abritant des Palestinien·nes déplacé·es dans la région d’al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de Gaza.
Ce même jour, l’armée israélienne a confirmé le lancement de l’opération « Gideon’s Chariots », qui impliquera des soldats réguliers et de réserve du commandement sud menant l’invasion terrestre du nord et du sud de Gaza, avec le soutien de l’armée de l’air. Elle a déclaré avoir attaqué plus de 670 sites à Gaza au cours de la semaine dernière, parmi lesquels figurent trois hôpitaux. Israël justifie ces attaques en prétextant cibler le Hamas, sans fournir de preuve ni répondre aux multiples accusations de cibler de manière disproportionnée les civils à Gaza, y compris les familles déplacées.
Depuis l’aube de ce lundi 19 mai 2025, Israël a tué au moins 50 Palestinien·nes, rapportent les médias locaux. « Toutes [les frappes] visaient des civils. Toutes les maisons sont bombardées, tout a été détruit », a déclaré Ahmed Mansour, un habitant de Khan Younis déplacé à de nombreuses reprises. « Que peut faire une personne dans une telle situation ? Ils se moquent de nous. Je pars maintenant vers la côte. Nous avons été déplacés plus de 50 fois. Tuez-nous, ou laissez-nous vivre ! »
Tous les hôpitaux du nord de Gaza « hors service »
L’hôpital indonésien au nord de Gaza est sous le coup de frappes aériennes répétées depuis samedi, rendant l’accès au soin pratiquement impossible aux milliers de gazoui·es de la zone. Il s’agit en effet du principal établissement médical du nord après que les frappes aériennes israéliennes de l’année dernière aient également contraint les hôpitaux Kamal Adwan et Beit Hanoon à cesser de fournir des services de santé.
« L’hôpital, y compris l’unité de soins intensifs, est directement visé », a déclaré le Dr Marwan al-Sultan, directeur de l’hôpital indonésien, dans un communiqué, ajoutant que personne ne pouvait atteindre l’établissement, qui comptait environ 30 patients et 15 membres du personnel médical. « Israël tue délibérément des blessés en les empêchant d’atteindre les hôpitaux et vise directement les patients, les blessés et le personnel médical à l’intérieur des hôpitaux », a-t-il déclaré à Al Jazeera.
Il a ajouté que l’hôpital al-Awda, situé dans le nord de Gaza, à Jabalia, et l’hôpital européen de Gaza, dans le sud, ont également été bombardés, mettant en danger les patients et le personnel médical. Des milliers de malades et de blessé·es risquent de mourir, alertent les professionnel·les de santé, pour qui ces attaques s’ajoutent aux grave pénuries de médicaments, de matériel médical et de carburant qui les empêchent de venir en aide à la population.
