Israël mis sur la liste ONU des États qui limitent les organisations des droits humains


La Haut Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, classe Israël avec des pays comme la Biélorussie, le Zimbabwe, l’Égypte, l’Éthiopie et le Venezuela.

Navi Pillay, Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme aux Nations-   Unies, 15 mars 2012
Photo : Reuters

Une haut fonctionnaire des Nations-Unies à Genève a, la semaine dernière, classé Israël parmi les pays qui, selon elle, restreignent les activités des organisations des droits de l’homme.

La déclaration, publiée mercredi par la Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, Mme Navi Pillay, classe Israël avec des pays comme la Biélorussie, le Zimbabwe, l’Égypte, l’Éthiopie et le Venezuela.

Israël a été classé ainsi en raison du projet de loi approuvé par la Commission ministérielle sur la législation, il y a six mois, pour limiter les financements par des gouvernements étrangers d’organisations à but non lucratif. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a appuyé le projet dans la plupart de ses dispositions. Cependant, il a ordonné de le bloquer quand le procureur général, Yehuda Weinstein, a déclaré qu’une telle loi serait invalidée par la Haute Cour de Justice.

Même si la loi n’est jamais arrivée jusqu’à la Knesset, Mme Pillay affirme dans sa déclaration que : « en Israël, la loi récemment adoptée sur le financement depuis l’étranger peut avoir un impact majeur sur les organisations des droits humains, en les soumettant à des exigences rigoureuses pour les déclarations, les obligeant à déclarer leurs soutiens financiers étrangers dans toutes les communications publiques, et les menaçant de lourdes pénalités en cas de non-conformité ».

Israël est le seul pays démocratique répertorié dans la déclaration de Mme Pillay. Les autres sont tous des dictatures ou des pays en développement. Notamment l’Éthiopie, où des organisations des droits de l’homme ont été dissoutes du fait d’une loi leur interdisant des financements étrangers au-delà de 10 % de leur budget. Elle insère aussi le Cambodge, où une loi dispose que sera fermée toute ONG dont l’activité est financée afin de « nuire à l’unité nationale, à la culture, aux coutumes et aux traditions de la société nationale cambodgienne ». En Biélorussie, gouvernée par le dictateur Alexander Lukashenko, une loi a été votée en octobre 2011 qui criminalise l’acceptation de dons venant de l’étranger déclarés illégaux par le législateur.

Le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a chargé la mission israélienne aux Nations-Unies à Genève de couper les relations avec la Commission des Droits de l’homme des Nations-Unies, après que les pays membres du Conseil des Droits de l’homme aient voté la création d’une commission internationale d’enquête sur les colonies en Cisjordanie. Une source de haut niveau au ministère des A.E. a déclaré que l’insertion d’Israël dans la déclaration de Mme Pillay était la conséquence directe de l’initiative de Lieberman. « C’était une erreur et maintenant, nous en voyons les résultats », indique la source.

30 avril 2012 – Ha’aretz – traduction : Info-Palestine.net

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