Quel lien entre ‘Opinion Internationale’ et Le Fond National Juif (KKL)?
Lundi 10 juin se tient l’étape française de l’initiative artistique « La Tunisie qu’on aime ».
Cet événement qui a déjà eu lieu à Tunis se fera autour de figures importantes de la scène artistique tunisienne comme Lotfi Abdelli avec la participation d’artistes amis de la Tunisie dont notamment Guy Bedos et Michel Boujenah.
Plusieurs associations sont également impliquées dans la réussite de cet événement, chose que nous souhaitons également car les occasions de montrer le visage de la Tunisie libérée de la dictature sont toutes bonnes à prendre, en particulier quand il s’agit de montrer le talent de ses créateurs et artistes.
Cependant, une fausse note nous empêche de partager l’harmonie de cette fête.
En effet, l’événement est soutenu par un journal en ligne « Opinion Internationale » qui se permet de faire l’apologie sur ses pages du KKL, le fonds national juif, qui se définit lui même comme « le bras armé du sionisme ».
Le titre même de l’article « Israël : des boîtes bleues pour un poumon vert » révèle l’opération de propagande visant à remaquiller le KKL en acteur écologique qui plante des forêts. Un procédé déjà dénoncé en 2011 dans une pétition d’Amnesty International qui s’intitulait : « contre l’expulsion des habitants et la destruction d’un village bédouin sur lequel le FNJ veut implanter une forêt »
Ne nous méprenons pas, Il ne s’agit pas d’un article informatif, mais plutôt d’un publi-reportage au service d’une basse entreprise.
Ainsi la conclusion de l’article ne laisse aucun doute : « Devant l’ampleur et la diversité du travail réalisé depuis sa naissance, le KKL s’est affirmé comme l’une des organisations juive les plus respectées de par le monde. « Ensemble nous avons marqué d’une empreinte indélébile la terre d’Israël », souligne Efi Stenzler, président mondial du KKL. Souhaitons à l’organisation centenaire d’en laisser encore beaucoup d’autres. »
Qu’est ce que le KKL?
Les premières ligne de la page de wikipedia plantent le décor:
Le Fonds national juif (FNJ) ou Keren Kayemeth LeIsrael (KKL), en hébreu, est un fonds qui possède et gère plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres en Israël.
Fondé en 1901 en tant que fonds central du mouvement sioniste, il s’occupa du rachat de terres en Palestine et de la préparation des futurs pionniers sur le terrain.
Le KKL a été identifié comme cible principale du mouvement de solidarité avec la Palestine dans le monde, notamment par le mouvement BDS. Des pages entières peuvent être écrite sur le rôle du KKL dans l’expropriation des terres palestiniennes, l’arrachement des populations autochtones palestiniennes, et l’instauration de l’apartheid israélien. L’action du KKL aujourd’hui dénoncée par la communauté internationale, c’est la mise en œuvre du Plan Prawer approuvé le 6 mai 2013 par le Comité ministériel israélien sur la législation.
Ce plan prévoit la destruction de 35 villages bédouins dits « non reconnus » la dépossession et le déplacement forcé de 70 000 Bédouins palestiniens citoyens d’Israël dans le Néguev, pour planter ces fameuses forêts, et implanter une population juive. La boîte bleue et l’argent qu’elle permet de collecter va servir à cela. Le « poumon vert » c’est encore une fois l’expulsion et le déracinement de la population palestinienne.
Opinion Internationale, journal fondé par Michel Taube, principal organisateur de l’événement « la Tunisie qu’on aime » prend ainsi le parti pris d’encenser l’«œuvre» du KKL.
Refus de tout amalgame !
La Tunisie d’aujourd’hui, celle que les signataires aiment, est une Tunisie qui refuse tout amalgame. Celui en particulier qui considère que tous les juifs sont sionistes. De la même manière qu’elle refuse aussi l’article sur l’accession à la présidence du pays dans la dernière version de la constitution qui ferait des juifs tunisiens des citoyens de seconde zone puisqu’il les priverait d’un droit accordé à d’autres citoyens.
Nous considérons également qu’en Israël les juifs sont aussi les victimes d’une politique coloniale dont ils ne portent pas tous la responsabilité et dont ils subissent pourtant les conséquences. Il y a également des juifs en Israël et dans le monde qui combattent aux côtés des Palestiniens, contre l’apartheid israélien pour promouvoir une société de citoyens égaux en droits. Leur courage mérite le respect. Quant à nous, nous préférons penser que les amis de la Tunisie sont ceux qui dans l’ère qui s’ouvre des révolutions arabes, voudront œuvrer ensemble à plus de justice et d’égalité et une perspective de paix véritable, fondée sur la reconnaissance des droits des Palestiniens.
Premiers Signataires :
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR).
Union Juive Française pour la Paix (UJFP).
Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP).