Israël : des bourses pour les étudiants qui luttent contre le boycott d’Israël sur internet

 

 

La mission de ces jeunes Israéliens : contrer les appels au boycott et les propos antisémites.
Twitter, Facebook, YouTube… Israël investit en masse les réseaux sociaux pour soigner son image à l’étranger, notamment depuis son offensive armée sur la bande de Gaza en novembre dernier. Et pour mener cette bataille sur le terrain du web 2.0, l’Etat hébreu fera bientôt appel à une armée de communicants un peu originale : ses étudiants. Objectif : « renforcer la diplomatie israélienne et l’adapter aux nouveaux modes de consommation de l’information », déclare le cabinet du Premier ministre.

En échange de quelques publications sur les comptes officiels Facebook et Twitter des institutions israéliennes, plusieurs centaines de jeunes Israéliens seront rétribués via des bourses d’étude, révèle le quotidien Haaretz dans son édition du 13 août. Recrutés par le syndicat national des étudiants, ces jeunes Israéliens seront organisés en unités dans chacune des sept universités que compte le pays. A la tête d’une unité, le coordinateur bénéficiera pour son service d’une bourse à taux maximal tandis que les autres bénévoles recevront des bourses de moindre ampleur. Ces volontaires ne seront pas tenus de révéler leur appartenance à ce programme de communication. Coût total de l’opération : 778.000 dollars, selon un responsable israélien anonyme, cité par Associated Press.

 

Devant leur ordinateur ou sur leur tablette, ces étudiants auront pour mission de contrer la campagne appelant au boycott d’Israël, pilotée par le collectif Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) depuis 2005, ainsi que tout propos antisioniste et antisémite sur le net, a expliqué le cabinet du Premier ministre dans un communiqué. En quelques clics, ils feront la promotion des valeurs démocratiques israéliennes, de la liberté religieuse et du pluralisme, ajoute un haut fonctionnaire cité par le quotidien Haaretz.

 

Une propagande déguisée qui n’est pas au goût de tout le monde en Israël. Ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères, Alon Liel critique un projet qu’il trouve « assez dégoutant ». « Les étudiants devraient être éduqués à penser librement. Quand vous achetez le cerveau d’un étudiant, il devient le pantin du gouvernement israélien », dénonce-t-il dans les colonnes du Haaretz. « On peut donner des bourses pour un travail social ou de l’enseignement mais pas pour faire de la propagande pour le gouvernement sur des questions controversées », conclut-il.

Source: L’Orient Le Jour

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