L’industrie alimentaire israélienne recherche des solutions aux sanctions européennes contre les colonies

L’U.E interdit l’importation de produits biologiques des colonies. a partir du 1er septembre l’u. e. bloquera l’entrée en europe de tous produits animaux, dont œufs, volailles et produits laitiers.

Ora Coren pour Haaretz, 20 août 2014

Les producteurs israéliens se préparent à des limitations accrues des importations dans les pays de l’Union européenne de produits des colonies. L’UE peut interdire totalement l’entrée d’aliments cultivés ou élevés dans des colonies israéliennes ou des aliments fabriqués à partir de matières premières venant des colonies.

L’UE interdit l’importation de produits biologiques des colonies. A partir du 1er septembre, elle s’opposera à l’entrée de tous produits animaux, œufs, volailles et produits laitiers. Les chefs de file de l’industrie israélienne craignent que l’interdiction ne s’étende à des produits non biologiques et que cela empêche l’agro-industrie israélienne d’utiliser des produits élevés dans les colonies.

Cela concerne non seulement les colonies de Cisjordanie mais également celles du Golan et de Jérusalem Est.

Le Ministère de l’Agriculture, en partenariat avec les Ministères de l’Économie et des Affaires étrangères, tente de persuader l’UE de revenir sur sa décision, tout en préparant les producteurs israéliens à ses implications.

La raison officielle qui est derrière cette décision publique est de l’ordre de la santé publique. Puisque les autorités européennes ne reconnaissent pas l’activité du Ministère au-delà de la Ligne Verte, les produits alimentaires de cette zone sont considérés non contrôlés.

Selon l’Institut Israélien d’Exportation, Israël a exporté en 2013 pour environ 87 millions de dollars de fruits transformés et de production légumière vers l’UE, sur un total d’exportation alimentaire de 365 millions de dollars. Cela comporte des productions venant des deux côtés de la Ligne Verte.

Une source d’information a dit que l’approche de l’UE suggérait qu’elle était susceptible d’étendre l’interdiction à des produits fabriqués en Israël-même utilisant des produits venant des colonies. Cela empêcherait effectivement l’industrie alimentaire israélienne d’exporter vers l’Europe. Pour contrer l’interdiction, les entreprises devraient créer deux lignes de production, avec des produits destinés à l’Europe utilisant uniquement des ingrédients venant de l’intérieur des frontières d’Israël d’avant 1967.

« C’est un coût illogique pour l’industrie tout entière. Les Ministères des Affaires Étrangères et de l’Économie essaient d’empêcher l’UE de raidir sa position, par des conversations à Bruxelles. C’est incontestablement une aggravation très significative des restrictions des exportations vers l’Europe. Nous sommes prudemment optimistes mais si la tendance continue, Israël devra s’adapter aux règles européennes », selon une source d’information.

Depuis 2012, l’UE a cessé de reconnaître la zone au-delà de la Ligne Verte comme israélienne. Les exportations effectuées depuis cette zone n’ont plus bénéficié des droits de douane préférentiels liés à l’accord de libre-échange avec l’UE.

Mais les différentes agences européennes ont eu des interprétations diverses de cette décision. En 2013, l’UE a cessé de reconnaître les contrôles du Ministère de l’Agriculture sur l’agriculture biologique en Cisjordanie et a interdit l’importation de ces produits du fait que, n’étant pas contrôlés, ils posaient un problème de santé publique.

Une solution a été trouvée pour ces produits jusqu’en juillet 2015 : des entreprises enregistrées dans des villes palestiniennes achètent le produit et l’exportent en Europe sous la supervision d’une firme suisse.

En février, l’UE a pris la décision qu’à dater du 1er septembre, la supervision vétérinaire du Ministère de l’Agriculture ne serait plus reconnue au-delà de la Ligne Verte. Cela signifie qu’Israël devra cesser d’exporter de la volaille et autres produits animaux des territoires vers les marchés européens.

Israël a exporté pour 36 millions de dollars de produits transformés à base de viande vers l’Europe, l’an dernier.

Off Tov, qui exporte de la volaille vers l’Europe, va établir des lignes de production différentes pour les poulets élevés dans les colonies et ceux élevés à l’intérieur de la Ligne Verte. Une délégation européenne est venue observer cette installation le mois dernier.

La semaine dernière, les services vétérinaires du Ministère de l’Agriculture ont envoyé une lettre aux laiteries, leur donnant comme instruction de séparer le lait venant des colonies de celui produit en Israël même.

Pour s’opposer aux sanctions prévues, l’argument d’Israël est qu’elles vont pénaliser des travailleurs palestiniens, par exemple dans les laiteries de la vallée du Jourdain, et qu’elles vont nuire aux relations israélo-palestiniennes.

En même temps, Israël prévoit d’augmenter les exportations agricoles vers la Russie, dans la foulée des restrictions de Moscou sur les importations européennes.

Traduction SF pour l’Agence Media Palestine

Source: Haaretz

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