DEMOLITIONS DE MAISONS : UNE FORME DE PUNITION COLLECTIVE
. La politique israélienne de démolition de maisons de Palestiniens soupçonnés d’attaques contre des Israéliens est une forme de punition collective, illégale selon les lois internationales, et condamnée en tant que telle par les organisations de défense des droits de l’Homme telles que Amnesty International et Human Rights Watch.
. Entre 1967, début de l’occupation de Jérusalem Est, de la Cisjordanie et de Gaza, et 2005, Israël a utilisé cette méthode pour punir les familles des militants palestiniens soupçonnés et pour décourager les autres. En 2005, Israël a suspendu les démolitions de maisons en tant que mesure punitive après que les autorités soient arrivées à la conclusion que cela fomentait plus de colère et de violence que de dissuasion. Pourtant, depuis 2009, Israël a périodiquement repris cette pratique.
. Selon l’organisation israélienne des droits de l’Homme B’tselem, entre octobre 2001 et fin janvier 2005, Israël a détruit 664 maisons palestiniennes sous forme de punition collective pendant la Deuxième Intifada (soulèvement contre l’occupation israélienne), laissant 4.182 personnes sans abri.
DEMOLITIONS DE MAISONS : UN OUTIL DE NETTOYAGE ETHNIQUE
. En plus de la destruction des maisons de Palestiniens en tant que mesure punitive, Israël l’utilise comme un outil bureaucratique pour « Judaïser » les quartiers palestiniens de Jérusalem Est et le reste de la Cisjordanie occupée, comme à l’intérieur des frontières d’Israël internationalement reconnues d’avant 1967. (Voir ici pour en savoir plus sur les efforts du gouvernement israélien pour judaïser Jérusalem Est.)
. Ordinairement, Israël détruit les maisons et autres bâtiments palestiniens sous le prétexte qu’ils ont été construits sans la permission des autorités israéliennes. Cependant, en réalité, Israël fait en sorte qu’il soit pour ainsi dire impossible pour les Palestiniens d’obtenir des permis de construire à Jérusalem Est occupée et dans les 60 % de la Cisjordanie occupée qui sont sous contrôle direct et total israélien (Zone C) selon les termes des Accords d’Oslo. D’après un rapport d’août 2013 de Human Rights Watch intitulé Israël : Arrêtez les Démolitions Illégales de Maisons en Cisjordanie. S’enferrer dans la Destruction Augmente le Danger de Crime de Guerre :
« les fonctionnaires israéliens justifient les démolitions de bâtiments palestiniens par le fait qu’ils ont été construits ‘illégalement’ sans permis de construire dans des zones non prévues pour des constructions résidentielles. Mais les autorités israéliennes ont découpé la terre de telle sorte que cela implique une discrimination illégale contre les Palestiniens. Les autorités israéliennes ont défini 13 pour cent de Jérusalem Est pour des constructions palestiniennes, mais ont exproprié 35 pour cent de cette zone pour des constructions coloniales juives. Dans les faits, les autorités israéliennes n’autorisent des constructions palestiniennes que sur un pour cent de l’autre zone de Cisjordanie, la ‘Zone C’, qui est sous contrôle exclusif israélien. »
. Selon l’ONU, en 2013 Israël a détruit 565 propriétés palestiniennes dans la Zone C de Cisjordanie, laissant 805 personnes sans abri, dont presque la moitié d’enfants. Selon B’tselem, en 2013 Israël a détruit 72 maisons palestiniennes à Jérusalem Est occupée, laissant 301 personnes sans abri, dont 176 enfants.
. Selon le Comité Israélien Contre les Démolitions de Maisons, depuis 1967 Israël a détruit à peu près 27.000 bâtiments palestiniens dans les territoire occupés (Cisjordanie, Jérusalem Est et Bande de Gaza), dont plus de 24.000 maisons, incluant approximativement 2.000 maisons à Jérusalem Est.
. Dans de nombreux cas, Les Palestiniens sont obligés de détruire eux mêmes leur maison ou de subir une lourde amende imposée par les autorités israéliennes pour payer la démolition.
. A l’intérieur des frontières d’Israël d’avant 1967, les autorités israéliennes pratiquent aussi la démolition de maisons pour chasser systématiquement de leur Etat des citoyens palestiniens. Ces dernières années, les Bédouins palestiniens du désert du Néguev (Naqab) ont été une cible privilégiée des autorités israéliennes dans leur effort pour les concentrer dans des centres urbains afin de permettre aux Juifs israéliens de prendre leur place sur cette terre. Un village bédouin, Al-Araqib, a été détruit plus de 60 fois depuis 2010. (Pour en savoir plus sur le déplacement par Israël des Bédouins palestiniens à l’intérieur d’Israël, voir notre bulletin, Le Plan Prawer : Nettoyage Ethnique dans le Néguev.)
Pour plus d’information sur la politique israélienne de destruction de maisons palestiniennes pour des raisons bureaucratiques, voir notre bulletin émis antérieurement, Mise au Point du Processus de Paix : démolitions de maisons, Nettoyage Ethnique par Bureaucratie.
DESTRUCTION DE MAISONS PALESTINIENNES PENDANT LES OPERATIONS MILITAIRES
. Depuis 1967, les militaires israéliens ont détruit des dizaines de milliers de maisons palestiniennes dans les territoires occupés au cours d’ opérations militaires, principalement en utilisant massivement et sans discrimination leur puissance de feu pendant les attaques sur les centres urbains palestiniens, et en détruisant systématiquement des quartiers entiers afin de créer des zones militaires tampons, particulièrement à Gaza.
. Pendant l’attaque de l’été 2014 d’Israël sur Gaza, l’Opération Bordure Protectrice, selon l’ONU, les militaires israéliens ont endommagé environ 100.000 maisons palestiniennes, dont 18.000 logements totalement détruits ou gravement endommagés. (Pour plus d’information, voir notre récent bulletin, 50 Jours de Mort et de Destruction : L’Opération Israélienne « Bordure Proctrice ».)
. Entre 1948, date de la création d’Israël, et les années 1960, le gouvernement israélien a systématiquement détruit plus de 500 villes et villages palestiniens, dont une douzaine de centres urbains, à l’intérieur de ses frontières, destruction qui faisait partie d’un effort pour effacer les ruines de la Palestine arabe sur laquelle la plus grande partie de l’Israël moderne est construite, et pour empêcher le retour d’environ 750.000 Palestiniens qui avaient été chassés de chez eux afin de créer un Etat à majorité juive. (Pour en savoir plus sur le nettoyage ethnique de la Palestine pendant la création d’Israël, voir notre bulletin, La Nakba, 65 Ans de Dépossession et d’Apartheid.)
L’institut de Compréhension du Moyen-Orient (ICMO) est une organisation à but non lucratif qu offre aux journalistes des faits, des analyses, des expertises et des ressources numériques sur la Palestine et les Palestiniens.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source: IMEU