Des milliers de Palestiniens reviennent dans les villages détruits en Israël

La Marche du retour, qui coïncide avec le jour israélien de l’indépendance, appelle au droit au retour des Palestiniens qui ont été expulsés ou qui ont fui le pays en 1948.

Par Natasha Roth, le 24 avril 2015

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Des milliers de personnes prennent part à la Marche du retour à Hadatha en basse Galilée le 23 avril 2015. (Akram Drawshi/Activestills.org)

Environ 10 000 personnes de tous âges – surtout des Palestiniens d’Israël – ont pris part jeudi à la 18e marche annuelle du retour sur les terres où se tenait Hadatha, village palestinien détruit. Partant sous un ciel menaçant, les manifestants marchèrent sur les terres de l’ancien village en portant des keffiehs, en agitant des drapeaux et en chantant. L’orage éclata finalement mais la marche continua de plus belle.

La Marche du retour, qui coïncide toujours avec le jour israélien de l’indépendance, commémore la Nakba et appelle au droit au retour pour les Palestiniens qui ont été expulsés ou qui ont fui le pays en 1948. La destination vers un des 400 villages et plus qui ont été détruits pendant ou après la guerre change chaque année. Hadatha, situé au sud-ouest de Tibériade en Galilée inférieure, avait environ 600 habitants avant d’être dépeuplé en mai et juin 1948 ; maintenant, la zone consiste en champs sauvages et en bosquets d’arbres éparpillés.

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Un Palestinien participe à la marche du retour en Galilée le 23 avril 2015. (Akram Drawshi/Activestills.org)

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Une Palestinienne participe à la marche du retour en Galilée le 23 avril 2015. (Akram Drawshi/Activestills.org)

Alors que la pluie se calmait, la marche – organisée par l’Association pour la défense des droits des personnes déplacées (ADRID) – se réunit dans un champ où une tribune et une sono avait été installées ainsi que des expositions de photos et d’art, des stands de cadeaux et des tables couvertes de brochures et de posters. Entre musique, chants, danses et discours, une minute de silence fut tenue en mémoire des Palestiniens tués pendant la lutte pour leurs droits et la reconnaissance nationale. Plusieurs membres de la Liste Conjointe à la Knesset étaient présents, dont Ayman Odeh et Ahmad Tibi.

« Ce sont des citoyens israéliens. Ils ont des cartes d’identité israéliennes. Et ils restent dans ce pays, » a expliqué le président de la liste conjointe Ayman Odeh, parlant des « déplacés de l’intérieur ». « Ils ont fui d’un village à un autre pendant la guerre. Et on ne leur permet pas de revenir ».

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Le député Ayman Odeh du parti Hadash participe à la 18e marche annuelle du retour à Hadatha en basse Galilée le 23 avril 2015. (Oren Ziv/Activestills.org)

« Alors dites-moi, où leur retour fait-il problème? » A continué Odeh. « Où est le problème avec le retour des habitants de Hadatha ? Où est le problème avec le retour des habitants deTzipori [Sepphoris] qui ont fui de Tzipori à Nazareth pendant la guerre ? Ce serait une bonne chose pour nous tous que la Nakba et l’ injustice israélienne soient reconnues ».

Près de lui, le poète et habitant de haute Galilée Atif Khaldi ajouta : « En 1948, ils sont venus avec des bulldozers et ont détruit le village. C’était un plan pour transférer les Palestiniens hors du pays. Maintenant, nous les réfugiés restons dans le pays et ils ignorent nos droit. Cette manifestation est pour demander ces droits ».

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Une jeune palestinienne participe à la marche du retour en Galilée le 23 avril 2015. (Omer Sameer/Activestills.org)

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Des jeunes palestiniens crient des slogans dans la marche du retour à Hadatha en basse Galilée le 23 avril 2015. (Oren Ziv/Activestills.org)

Les symboles de la lutte palestinienne abondaient dans la foule : clés, tracés de la Palestine historique et Handala — l’enfant en dessin qui représente les réfugiés palestiniens – étaient partout sur les T-shirts et les colliers. Des centaines de gens portaient des panneaux jaunes portant les noms des villages détruits.

Ce sont des motifs qu’on voit rarement et qu’on ne comprend guère dans la société israélienne, et leur signification fait partie d’un débat qui doit rapidement avoir lieu. L’importance de la reconnaissance la Nakba était le message dominant de la journée, et alors que les Israéliens célébraient le jour de l’indépendance dans le pays, un message qui leur était destiné faisait son chemin autour d’Hadatha sous la forme d’un sticker en hébreu, qui disait simplement : « Nakba. Parlons-en. »

Traduction: JPB pour l’Agence Média Palestine

Source: +972

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