Gili Cohen – Ha’aretz
L’unité de blindés a détruit la clinique parce que le Hamas opérait à partir de là, et afin de venger le meurtre d’un officier, a déclaré un commandant adjoint de brigade.
Un officier des Forces de défense israéliennes (FDI) qui ont tiré des obus sur une clinique à Gaza pendant la guerre de l’été dernier a déclaré lors d’une interview sur une radio que l’action avait servi à « remonter le moral » du bataillon. Le commandant (de réserve) Amihai Harach a déclaré sur la radio Galei Yisrael mardi que la structure devait être détruite parce qu’une position du Hamas opérait à partir de là, mais que l’action était aussi un acte de vengeance pour le meurtre de l’un des officiers du bataillon. Harach, commandant-adjoint de brigade, de réserve dans un bataillon de blindés, a déclaré encore que les tirs pour se venger n’avaient pas été rares lors de l’opération Bordure protectrice.
Le bureau du procureur général militaire des FDI a annoncé la semaine dernière l’ouverture d’une enquête militaire sur l’incident, sur la présomption d’une conduite criminelle dans la prise pour cible de la clinique, laquelle a eu lieu le lendemain du jour où un officier de l’unité de blindés, Dima Levitas, a été tué. Le commandant du bataillon, le lieutenant-colonel Neria Yeshurun, a déclaré à Bayabasha, la publication des forces terrestres des FDI, qu’il était désolé que lui et sa compagnie n’avaient pu être présents au cimetière militaire du Mont Herzl pour l’enterrement de Levitas, « par conséquent, nous avons décidé de tirer une salve d’obus sur l’endroit d’où on lui a ôté la vie ».
Harach a dit sur la radio Galei Yisrael : « C’était une action opérationnelle ; pas l’acte d’un quelconque tyran qui vient dans le quartier et tente de faire régner l’ordre sur le dos des résidents. Ce n’était pas du tout le cas. » Ce qui devait être fait, continua-t-il, c’était « de supprimer cette clinique, parce que c’était une position du Hamas… Qui plus est, la clinique était impliquée, il y a eu des tirs partant de là et qui ont tué un commandant de compagnie du bataillon ».
Quand on lui demande si un tel incident est inhabituel, Harach répond : « La seule chose inhabituelle qu’il (le lieutenant-colonel Yeshurun) a faite, c’est qu’il a mis l’incident au sommet de l’éloge funèbre de Dima, le commandant de compagnie qui a été tué. Cela a certainement remonté (le moral). Et je vous le dis parce que c’est la réalité : cela a remonté le moral et encouragé les soldats à continuer la mission ».
Un autre élément inhabituel, dit Harach, a été que les soldats ont décrit le bombardement de la clinique « de sorte que nous avons pu en informer tout le bataillon ».
Un récent rapport de l’ONG Briser le Silence contient le témoignage d’un soldat d’une unité de blindés de la même brigade, sur le tir vengeur. Selon le soldat, son commandant de compagnie lui a ordonné de tirer des obus sur les maisons palestiniennes, en mémoire d’un camarade de la compagnie qui avait été tué. « Pour moi, cela ne semblait pas juste du tout, très problématique… ils ont tiré alors comme ils le font lors de funérailles, juste un obus sur les maisons. Ce n’était pas un tir en l’air. Le commandant du char a dit « choisissez la maison la plus éloignée, de sorte que cela leur fasse le plus de mal possible ». Comme une vengeance », dit le soldat.
Source: Haaretz
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine




