Des images frappantes d’une artiste américaine sur la guerre de Gaza

Par Maureen Clare Murphy, Arts et Culture, 14 juillet 2015

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Les images de la série « Gaza : Tondre la Pelouse » de Jaime Scholnick, actuellement présentées à la Galerie CB1 de Los Angeles, sont à la fois familières et troublantes.

L’artiste a strié de lignes délicates 50 photographies sélectionnées parmi le déluge d’images terribles de Gaza qui ont inondé les médias sociaux pendant la guerre d’Israël l’été dernier. Avec l’intervention de Scholnick, les images sont légèrement détournées, tout en gagnant en profondeur.

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En recouvrant le réalisme souvent sanglant des photographies, elle leur donne un poids et une dimension supplémentaires. Les images semblent étrangement suspendues dans le temps. Des enfants morts enveloppés dans leurs linceuls funéraires sont à nouveau enveloppés dans les lignes de l’artiste.

Dans une description (http://cb1gallery.com/project/jaime-shcolnick-gaza-mowing-the-lawn/) de l’exposition publiée sur le site de la galerie, Scholnick explique que dessiner sur les photographies a été une façon à la fois de révéler la violence produite à Gaza, mais aussi de la rendre plus difficile à regarder.

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« J’ai senti qu’il était vraiment important que le spectateur puisse ‘plonger dans’ la scène », a expliqué Scholnick dans un courriel. « Votre regard est d’abord attiré par le marquage, mais ce que vous découvrez en le plongeant plus profondément, ce sont les atrocités commises. »

La retouche des images oblige le spectateur à modifier sa relation aux œuvres.

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« Les photos sont des images ‘sur le vif’, qui atterrissent le lendemain dans une salle de rédaction », ajouta Scholnick. Mais en faire de l’art a conservé la mémoire de toute la population et tous les enfants. »

Le titre de l’exposition se réfère à une terminologie déshumanisante (http://cognoscenti.wbur/2014/07/25/mideast-conflict-israel-gaza-jim-walsh) utilisée par les stratèges israéliens pour la violence épisodique qu’ils déversent sur les Palestiniens afin de décourager leur résistance contre les règlements militaires.

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Toutes les images de l’exposition sont de Gaza, sauf une (ci-dessus) qui montre des pique-niqueurs israéliens qui regardent le spectacle du haut d’une colline, comme s’ils étaient des Américains contemplant les feux d’artifice du 4 juillet.

« Les gens apportent leurs chaises de jardin et ils apportent de la bière, et ils regardent la population qui se fait massacrer et ils se réjouissent », a dit Scholnick au Los Angeles Times (http://www.latimes.com/entertanment/arts/miranda/la-et-cam-artist-jaime-scholnick-israel-bombing-gaza-20150623-column.html#page=1). « J’ai découvert ceci en recherchant des informations et j’ai pensé ‘Vous voulez me faire marcher ?’ Et j’ai senti que je devais l’inclure. »

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Scholnick a dit qu’elle avait « reçu des tas de critiques » pour avoir inclus cette image, et pour ne pas avoir inclus « les deux côtés » de l’histoire en montrant les Israéliens. Elle a dit au Los Angeles Times que quelqu’un lui avait même dit que les photographies étaient mises en scène.

« Vous avez plus de 2.000 Palestiniens tués, dont 1.500 civils, et vous les comparez à 66 soldats ? Le fait est qu’il n’y a pas eu autant de morts du côté israélien », a dit l’artiste au Journal.

L’exposition « Gaza : Tondre la Pelouse » est présentée à la Galerie CB1 jusqu’à samedi. L’artiste travaille actuellement à une importante installation artistique publique pour le Métro de Los Angeles, qui l’a choisie pour créer un panneau de 60 mètres sur 1 mètre 20 dans l’une de ses stations. On peut en savoir plus sur son œuvre en allant sur son site : jaimescholnick.com(http://jaimescholnick.com).

Reproduction des œuvres autorisées par Jaime Scholnick et la Galerie CB1.

Photograhie de l’installation de l’exposition par Jay Oligny, autorisée par la Galerie CB1.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source: Electronic Intifada

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