Rester fort à Gaza

Rami Almeghari The Electronic Intifada 28 mars 2016

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Muhammad Barak tire un camion avec ses dents. (Shadi Alqarra)

Cela a commencé avec un pari. Muhammad Barakah bavardait avec quelques uns de ses voisins lorsque l’un d’entre eux le mit au défi de soulever un sac de sucre de 50 kilos seulement avec ses dents.

« Je ne pensais pas que je pouvais le faire », a dit Barakah. « Mais j’ai accepté le pari. Et j’ai été capable de porter le sac. »

Depuis ce jour, il y a environ deux ans, Barakah est devenu célèbre sous le nom de « risque-tout de Gaza ».Dans ses démonstrations publiques, les passants sont stupéfaits devant la façon dont il peut tracter un camion de 4 tonnes avec une corde qu’il tient dans la bouche. On lui jette des couteaux sans lui causer de blessures. Et un ami se sert d’un marteau pour casser des briques sur la poitrine et les bras de Barakah.

« Les gens pourraient imaginer que j’ai un régime ou des habitudes alimentaires extraordinaires, ou que je fais des exercices spéciaux », a dit Barakah, dont la fine silhouette le fait apparaître tout à fait différent d’un véritable culturiste. « Eh bien, rien de tout cela. 

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« La force de Muhammad est unique », dit son père Kamal, que l’on voit ici laissant tomber des couteaux sur le torse de son fils. (Shadi Alqarra)

Même si le pari au sac de sucre l’a incité à se produire en public, Barakah, 20 ans, était déjà connu au lycée pour afficher sa force.

Lors d’une fête avec sa classe, Barakah a entrepris une performance qui impliquait qu’il rampe à travers un feu comme s’il était un serpent. « Ce fut un spectacle stupéfiant », a dit son ami Muhammad al-Faleet.

Barakah a grandi dans la ville de Deir al-Balah, au centre de la Bande de Gaza. « La force de Muhammad est unique », a dit son frère Kamal. « Je ne me souviens de personne d’aussi fort dans notre famille. »

Alors que la renommée de Barakah est nouvelle, il espère qu’elle pourra s’avérer profitable à sa communauté. Il aimerait promouvoir les sports à Gaza et avoir un club de sports où il pourrait le faire. Il rêve aussi que Gaza ait son propre cirque.

Au-delà de l’entraînement, Barakah veut envoyer une image positive de Gaza. En dépit de sa force, il insiste sur le fait qu’il n’est pas agressif et qu’il murmure des prières pendant ses performances.

« En règle générale, je ne me sens jamais prêt à démarrer une bagarre avec quiconque », a-t-i dit, alors qu’il se reposait sous un arbre après avoir tiré un camion avec ses dents.

« Mon message est un message de paix au monde extérieur. Nous, les Palestiniens, sommes des êtres normaux, capables d’avoir du talent, de l’éducation et de la force. »

Rami Almeghari est journaliste et maître de conférences à l’université dans la Bande de Gaza.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

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