IMEMC – 28 juillet 2016
De janvier à juin 2016, les autorités israéliennes auraient démoli 168 habitations dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie occupée, laissant sans logement 740 personnes, dont 384 mineurs, révèle un rapport de B’Tselem selon Palestine News Network (PNN).
Ces chiffres de B’Tslem montrent que cette période de six mois a connu, à elle seule, plus de démolitions qu’il y en a eu chaque année aux cours de la décennie passée (à l’exception de l’année 2013 où les autorités de l’occupation ont démoli 175 maisons).
La politique adoptée par les autorités de l’occupation israélienne, vis-à-vis de ces communautés, veille à ce que les civils soient maintenus en dehors de toute vie normale, elle impose une vie d’incertitudes constantes à la population locale, et elle constitue en elle-même un harcèlement, lit-on dans le rapport.
Mêmes ces gens dont les maisons n’ont pas été démolies vivent dans la crainte permanente qu’elles le soient à tout moment malgré tout, et qu’ils seront alors forcés de quitter la zone qu’ils considèrent comme leur foyer, ajoute l’organisation.
Cette politique du gouvernement, systématiquement appliquée au cours de toutes ces années, instaure le transfert forcé de Palestiniens qui sont une population protégée dans un territoire occupé et, ce faisant, elle viole le droit international humanitaire.
Démolir une maison joue un rôle clé dans la politique israélienne mise en œuvre en Cisjordanie occupée.
Selon la même source, les démolitions sont effectuées uniquement dans ce qui a été désignée comme Zone C – ce qui comprend environ 60 % de la Cisjordanie occupée – et Israël considère ces démolitions comme devant essentiellement y servir ses propres intérêts, ainsi que dans la Jérusalem-Est qu’il a annexée.
Ainsi, Israël agit pour établir des faits sur le terrain de manière à créer une réalité qui serait difficile à modifier. L’État prend des mesures pour déplacer et expulser les Palestiniens sous des prétextes juridiques futiles. Par exemple, une raison avancée pour la démolition d’une maison est sa « construction illégale » – un argument insoutenable étant donné que les Palestiniens n’ont aucune possibilité de construire légalement.
La séparation de la Zone C du reste des terres de la Cisjordanie aide Israël à éluder ses obligations à l’égard de l’ensemble de la population palestinienne de la Cisjordanie entièrement occupée.
Israël préfère en rejeter la responsabilité sur l’Autorité palestinienne qui est censée avoir reçu certains pouvoirs dans les Zones A et B. Cependant, cette division est entièrement artificielle. Elle ne reflète ni une réalité géographique, ni la vie palestinienne dans son ensemble.
La politique qu’Israël applique en Zone C impacte tous les habitants de toute la Cisjordanie car leur avenir dépend exclusivement d’Israël.
En majorité, les réserves foncières et les ressources naturelles de la Cisjordanie sont situées en Zone C, de sorte que leur utilisation – pour étendre les communautés palestiniennes ou construire des usines, ou pour l’agriculture, ou pour installer des canalisations d’eau ou paver des routes – est soumise à l’autorisation des Israéliens, or une telle autorisation est rarement accordée.
Israël garde aussi un contrôle exclusif sur les déplacements des personnes et des marchandises en Cisjordanie, de même que sur les passages frontaliers avec Israël et la Jordanie. Il continue également d’emprisonner et de traduire devant ses tribunaux militaires, chaque année, des milliers de Palestiniens dont la majorité n’habite pas en Zone C.
Pratiquer ces démolitions et ravager ces communautés, ce n’est pas respecter « l’État de droit ». Au contraire, ces actions oeuvrent à une dépossession systématique et de longue date, dans laquelle toutes les autorités israéliennes sont parties prenantes, peut-on lire plus loin dans le rapport de B’Tselem.
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
Source: IMEMC