Appel à soutien pour un château d’eau à Khuza’a (Gaza)

Par Pierre Stambul et Sarah Katz

Un projet UJFP : Urgence Gaza

pour cultiver à Khuza’a, on a besoin de votre aide :

construisons ensemble le château (d’eau) d’Abu Jamal

 

I. Le contexte

Gaza est sous strict blocus militaire depuis plus de 10 ans, par décision politique d’un État membre de l’ONU. Un million-neuf-cent mille personnes y sont enfermées. A peine interrompue par les vagues de bombardements meurtriers (grossièrement tous les deux ans), un peu d’aide institutionnelle parvient à ce morceau d’humanité concentrée entre barbelés et miradors modernes sur terre et navires de guerre sur mer : une agence spécialisée de l’ONU distribue de façon routinière une aide en nature, parcimonieuse, à ceux qu’elle a enregistrés, depuis plusieurs générations, comme réfugiés ; l’ensemble des agences onusiennes, un certain nombre de consulats, observent et publient des rapports. Les destructions, l’essence absente, l’électricité rare, le peu d’eau disponible menacée par l’envahissement imminent de la nappe phréatique, sont documentés. L’horreur continue.

II. Pour la survie, pour l’honneur, pour desserrer le collier de l’assistanat, les Gazaouis répondent : produire coûte que coûte.

La société gazaouie résiste, c’est à dire survit. Continue à faire jouer toutes ses ressources matérielles et humaines : étudier, enseigner, soigner, réparer, (re)construire, transformer, communiquer, commercer, pêcher, cultiver. Enfermée, marché captif au sens le plus brutal du terme, mais défendant bec et ongles jusqu’aux plus fragiles zones d’indépendance.

Dans cette lutte, la terre est un enjeu essentiel. Les villages amputés cultivent, sous les balles s’il le faut, ce qui leur reste de terrains. Dans le tissu semi-urbain se nichent les vergers, sur les terres ouvertes jouxtant les grilles de la cage, les paysans ont installé des maraichages, aussi loin que possible, puis des céréales, qui demandent peu de présence et exposent donc moins les cultivateurs aux tirs – sauf aux périodes cruciales des semailles et des récoltes.

Le village de Khuza’a au sud-est de la bande de Gaza est un exemple de cette lutte des paysans pour la mise en valeur de la terre. Depuis de nombreuses années, en lien avec les solidaires internationaux, ils regagnent mètre par mètre les terres interdites de la zone tampon. Ils remettent encore en culture les champs défoncés par les tanks pendant l’été 2014. Familles de cultivateurs, associations, municipalité, militants politiques, chefs traditionnels (mokhtars), tous sont arcboutés dans le refus des friches et de l’assistanat.

III. La bataille de l’eau et la demande du mokhtar Abu Jamal : un château d’eau pour Khuza’a.

Khuza’a a la volonté, l’expertise, l’obstination. Khuza’a a une bonne nappe phréatique. Mais la récolte 2016 a été ruinée par l’incapacité d’irriguer au moment crucial du mûrissement : la fourniture d’électricité réduite à 4 heures par 24 heures empêche de remonter l’eau des forages sur une durée compatible avec les besoins des plantes. Le mokhtar Abu Jamal avait pris la tête d’une délégation du village auprès de la puissance publique de Gaza, demandant un allongement exceptionnel de la fourniture d’électricité. Devant l’échec, il en appelle au mouvement de solidarité avec un projet
simple : stocker l’eau en hauteur, pour la rendre disponible au moment où elle est indispensable.

IV. Le château d’eau pour Khuza’a : en pratique.

1) le projet : réaliser un château d’eau rustique, permettant que l’eau soit relevée aux moments où l’électricité est fournie, et disponible pour les cultivateurs 24h/24.
Le forage effectué par Abu Jamal est de qualité, capable de produire un débit important : 70 à 80 familles pourraient irriguer leur terre à partir de ce point.
Singularité par rapport à la situation des terrains plus proches de la mer, l’eau est douce, presque buvable, excellente pour la culture.

La zone est essentiellement plate, la hauteur nécessaire pour un stockage de l’eau efficace est estimée de 12 à 13 mètres.

2) Le coût de l’opération est estimé à 13 000 US$. Ce coût est essentiellement tributaire du coût des matériaux.

3) Nous comptons sur vous : il y a urgence à trouver cette somme dans les plus brefs délais.
Nous vous tiendrons au courant régulièrement de l’évolution de la collecte.
L’UJFP va s’adresser aussi à de nombreuses associations susceptibles de contribuer à ce projet.

Pour effectuer votre don, merci de cliquer sur le bouton paypal en bas de cet article:

http://ujfp.org/spip.php?article5069

 

3) Les deux personnes contact sont Sarah Katz et Pierre Stambul. Vous pouvez nous joindre à l’adresse mail suivante : chateaudeaugaza@gmail.com

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