Par Haggai Matar | le 27 août 2016
Omri Baranes s’est retrouvée 67 jours dans une prison militaire pour avoir refusé de rejoindre l’armée d’Israël.
L’objectrice de conscience Omri Baranes. (Hila Aloni Ohayon)
Après avoir passé 67 jours dans une prison militaire, l’objectrice de conscience israélienne Omri Baranes a été officiellement dispensée jeudi de servir dans les FDI [Forces de Défense Israéliennes]. Baranes, originaire de la ville de Rosh HaAyin au centre d’Israël, a été reconnue par un comité des FDI comme une pacifiste et donc libérée pour raisons de conscience. Le comité des objecteurs de conscience avait d’abord rejeté sa demande, conduisant Baranes à refuser de servir dans l’armée et à se retrouver en prison.
Selon les FDI, les objecteurs de conscience, qui sont opposés à toute forme de violence ou à servir dans n’importe quelle armée, peuvent être exemptés, à la différence de ceux qui refusent de s’engager à cause de leur opposition à une politique spécifique de l’armée – par exemple l’occupation. Ce genre d’objecteurs de conscience se retrouvent généralement en prison militaire pour une durée assez longue et sont généralement libérés pour cause d’inaptitude, comme ce fut le cas avec Tair Kaminer, qui est resté en prison environ 150 jours.
« Je suis très heureuse d’avoir finalement obtenu une exemption de la part du comité des objecteurs de conscience », a dit Baranes à +972. « Ce fut un long parcours et peut-être aurais-je pu l’éviter, mais maintenant que je suis exemptée, tout cela est derrière moi. La première étape qui consistait à ne pas rejoindre l’armée est terminée et maintenant, je vais travailler à travers différents canaux pour la paix et l’égalité. »
Dans sa déclaration initiale à l’armée, Baranes avait écrit que « les bombes et les armes ne sont pas la solution des conflits. La guerre charrie le prix lourd des victimes : nos soldats sont tués, ainsi que les civils et les résidents des deux côtés. Je refuse de faire partie d’une organisation qui voit les choses en noir et blanc, qui regarde tous les résidents d’un pays ennemi comme des ennemis potentiels et peut ainsi faire du mal à des gens innocents. »
Yasmin Yablonko, organisatrice de l’association des objecteurs de conscience « Mesarvot », a réagi à la libération de Baranes :
« Le cas d’Omri Baranes montre clairement la vision déformée du monde qu’a l’armée à propos de l’objection de conscience. Omri peut être pacifiste, mais l’attitude de l’armée envers le pacifisme est elle aussi déformée. Il s’agit d’une tentative pour déconnecter l’objection de conscience de son contexte politique ainsi que de la réalité israélienne – une réalité d’occupation et de violations des droits de l’Homme.
Cet article a d’abord été publié en hébreu sur Local Call. Lisez le ici.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : +972