De jeunes danseurs palestiniens racontent des histoires de résistance

Par Nora Barrows-Friedman, 22 mars 2017

Un groupe de jeunes danseurs et rappeurs du camp de réfugiés de Dheisheh en Cisjordanie occupée font une tournée à travers les Etats Unis, faisant découvrir à leurs publics de la musique originale, du hip-hop et le dabke, danse folklorique.

Les histoires transmises par la danse « parlent de la vie quotidienne dans le camp de réfugiés, surtout [pendant] la première intifada », soulèvement populaire palestinien de la fin des années 1980, a dit à The Electronic Intifada Razan Shaheen, 16 ans, lors d’une interview à Berkeley, Californie.

Ces jeunes sont membres de Shoruq, initiative locale au service des enfants, des jeunes et des femmes dans ce camp attenant à Bethléem et qui héberge environ 15.000 résidents.

Les représentations comportent des histoires sur la Nakba, expulsion massive de Palestiniens hors de leur patrie par les forces sionistes en 1947-1948, ainsi que la résistance à l’occupation israélienne et au colonialisme de peuplement. Le droit au retour des réfugiés palestiniens en est un thème central.

Le dabke et les chansons hip-hop de Shoruq mettent aussi en relief le rôle des femmes et des filles dans la lutte de libération des Palestiniens.

Une vidéo produite par Shoruq montre les jeunes sur scène expliquant la signification de leurs danses :

La violence israélienne

Les forces israéliennes ont fait une descente mercredi la semaine dernière dès avant le lever du soleil dans le camp de Dheisheh. Cinq personnes ont été blessées par les soldats israéliens qui ont tiré à balles réelles dans les affrontements qui ont suivi entre résidents et forces d’occupation.

Un résident du camp de 40 ans, Iyad Ibrahim Ramadan, a reçu une balle dans la jambe. Alors que ses frères essayaient de l’évacuer vers un hôpital, les soldats israéliens « ont criblé de balles le véhicule », ont dit à Ma’an News Agency les membres de la famille témoins de l’incident. Ils ont raconté que l’un des frères avait été frappé à la tête par un shrapnel.

Un résident du camp, ancien prisonnier, a été arrêté, d’après Ma’an.

Le camp de Deisheh est fréquemment l’objet de raids violents de la part de l’armée israélienne.

L’année dernière, les soldats ont tiré à balles réelles sur des dizaines de résidents de Dheisheh, principalement des jeunes, visant les jambes et les genoux.

Les résidents du camp ont dit qu’un officier de renseignement israélien parlant arabe, connu sous le pseudonyme de Captain Nidal, a provoqué des jeunes pendant des affrontements, les menaçant de dommages physiques.

Selon Badil, association de défense des droits de l’Homme basée à Bethléem, ce même officier a menacé des jeunes « avant, pendant et après les raids et au cours des interrogatoires et des arrestations ».

« Nos coeurs sont auprès des nôtres »

Pour les jeunes résidents du camp actuellement en tournée aux Etats Unis, apprendre ces nouvelles de Dheisheh leur provoque des soucis et de l’inquiétude.

Tamer Ramadan, 14 ans, a dit à The Electronic Intifada qu’ils « regardent tous les jours les nouvelles et que c’est dur d’être loin de chez soi. [Nous] sommes ici, mais [notre] coeur est de retour à la maison ».

On peut trouver des informations sur la tournée de Shoruq aux Etats Unis sur le site de l’Alliance pour les Enfants du Moyen Orient.

Ecoutez l’interview de plusieurs danseurs et animateurs de hip-hop de Shoruq sur le diffuseur de média ci-dessus.

Image de Brooke Anderson, Oakland, le 19 mars

Thème musical de Sharif Zakout

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Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

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