Ziad Medoukh: « C’est seulement à Gaza »

Par Ziad Medoukh, le 2 juillet 2017

C’est seulement à Gaza, une région au bord de la mer, une région méditerranéenne, qui n’a toujours pas le droit encore à un port par décision de l’armée de l’occupation.

C’est seulement à Gaza que la population vit dans une prison à ciel ouvert.

C’est seulement à Gaza, que le nombre d’habitants est en augmentation permanente, malgré les conditions de vie chaotiques, malgré l’interdiction aux malades de se soigner à l’étranger, et malgré la pénurie de médicaments, et la faiblesse des moyens médicaux.

C’est seulement à Gaza, qu’on a le droit à deux heures d’électricité par jour.

C’est seulement à Gaza que les jeunes ne pensent pas à partir et quitter leur région en dépit de toutes les conditions inhumaines sur place.

C’est seulement à Gaza que personne ne dort dans la rue malgré la précarité, et les conditions de vie très dures dans cette région sous blocus.

C’est seulement à Gaza, que le nombre d’étudiants dans les universités et les facultés augmente,  et que le nombre d’université s’accroit , avec 15 grandes universités et facultés qui accueillent plus de 120.000 étudiants , malgré le taux de chômage  qui dépasse les 65%, et l’absence de perspectives pour l’avenir.

C’est seulement à Gaza que presque le tiers de la population n’a jamais voyagé.

C’est seulement à Gaza que presque toute la population passe les vacances sur place, à cause de la fermeture des passages.

C’est seulement à Gaza, que le taux de scolarisation dépasse les 93%, en dépit d’une situation catastrophique.

C’est seulement à Gaza qu’on vit encore à côté des ruines des maisons détruites.

C’est seulement à Gaza que les cours se font dans des classes et écoles détruites.

C’est seulement à Gaza qu’on supporte un blocus inhumain qui dure depuis plus de dix ans.

C’est seulement à Gaza, qu’on n’a pas le droit à une liste de 1300 produits qui n’entrent pas dans cette région par ordre militaire de l’occupation.

C’est seulement à Gaza, que quand il y a un bombardement, les habitants avec leur courage se rassemblent sur le lieu du bombardement pour aider les secouristes et les pompiers.

C’est seulement à Gaza que les paysans continuent de cultiver leurs terrains dans les zones tampons et frontalières, malgré la présence et les menaces des soldats de l’occupation.

C’est seulement à Gaza que les pêcheurs continuent de pêcher dans des zones limitées, malgré la présence et les menaces de la marine de l’occupation.

C’est seulement à Gaza, que la moitié de la population vit avec moins de 2 euros par jour.

C’est seulement à Gaza que la population a subi trois offensives militaires en 5 ans.

C’est seulement à Gaza, cette région sur la côte, que les habitants n’ont pas un accès facile à la mer, soit à cause de la présence de la marine de l’occupation, soit à cause de la pollution.

C’est seulement à Gaza que la majorité des fonctionnaires touchent entre 30 et 40 % de leurs salaires et continuent à travailler.

C’est seulement à Gaza qu’une mère de famille se réveille à deux heures du matin  quand il y a du courant pour faire fonctionner les appareils électriques.

C’est seulement à Gaza, que les jeunes fréquentent les cafés munis des générateurs pour réviser leurs cours et préparer leurs examens .

C’est seulement à Gaza que des personnes se lèvent à n’importe quel moment,  la nuit, quand il y a le courant,  pour donner des nouvelles sur la situation sur place et pour témoigner pour le mouvement de solidarité.

C’est seulement à Gaza que la solidarité familiale et l’accueil des étranger se développent  malgré la pauvreté et le manque de ressources.

C’est seulement à Gaza, que la population s’accroche à la vie, alors que les voisins plus que  les ennemis veulent qu’elle disparaisse.

C’est seulement à Gaza qu’on continue à vivre alors que tous les secteurs vitaux sont paralysés.

C’est seulement à Gaza que la population est toujours debout malgré la crise humanitaire et malgré toutes les mesures atroces de l’occupation.

C’est seulement à Gaza que le sourire des enfants est un acte de résistance !

C’est seulement à Gaza qu’on supporte l’insupportable !

C’est seulement à Gaza qu’on réclame dignité avant nourriture !

C’est seulement à Gaza qu’on résiste pour vivre, et qu’on vit pour résister !

C’est seulement à Gaza qu’on vit l’injustice et le malheur, mais on garde espoir pour l’avenir !

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