29 juillet 2017 – Ma’an
Ramallah (Ma’an) : samedi, dès l’aube, les forces israéliennes ont lancé un raid sur le siège social de la société d’informations PalMedia, à Ramallah en Cisjordanie occupée, et perquisitionné dans certains bureaux appartenant à des organes de presse arabes et internationaux, s’emparant de matériels et de documents dans au moins l’un de ces bureaux, agissant sur des accusations d’une prétendue « incitation ».
Des sources médiatiques ont rapporté à Ma’an que les forces israéliennes avaient investi ce siège social qui fournit les services de radiodiffusion de plusieurs médias, notamment de Russia Today, al-Mayadeen, al-Manar et al-Quds news. Les forces israéliennes ont perquisitionné et endommagé l’immobilier dans ces bureaux, selon ces sources.
Selon un journaliste de RT, qui a aussi un bureau dans l’immeuble, les forces israéliennes ont défoncé plusieurs portes de bureaux de ces médias afin de pénétrer à l’intérieur. Cependant, aucun matériel n’a été confisqué dans le bureau de RT pendant ce raid.
Des témoins ont assuré à Ma’an qu’une dizaine de véhicules de l’armée israélienne avaient encerclé l’immeuble de Ramallah avant le lancement du raid et la perquisition dans les bureaux.
Une porte-parole de l’armée israélienne a déclaré à Ma’an que les forces israéliennes avaient « saisi le matériel de communication et les documents qui étaient utilisés pour l’incitation » dans le bureau d’un média à Ramallah – cependant, cette porte-parole n’a pas pu préciser dans quel bureau ce matériel avait été confisqué.
Elle a ajouté que le raid s’inscrivait dans les « efforts continus contre l’incitation » en Cisjordanie. Tout en se révélant incapable de fournir des détails sur quel matériel avait été saisi, la porte-parole a indiqué que les documents confisqués contenaient des « illustrations incitantes ».
L’agence palestinienne d’informations Wafa a fait savoir qu’il y avait des disques durs dans le matériel saisi par les forces israéliennes durant le raid.
Des affrontements ont également éclaté entre les forces israéliennes et des Palestiniens à la suite de ce raid, rapporte Wafa, les Palestiniens faisant pleuvoir des pierres sur les véhicules de l’armée israélienne alors que ceux-ci quittaient le secteur.
Dans le même temps, le ministère palestinien de l’Information a publié une déclaration condamnant le raid, affirmant que le ciblage des médias « démontre la volonté d’Israël d’empêcher les gardiens de la vérité de poursuivre leur rôle médiatique, national et éthique, de transfert du message de la liberté désirée par notre peuple ».
Le ministère a demandé à la Fédération internationale des Journalistes d’agir sans attendre contre les violations israéliennes et de demander au Conseil de sécurité des Nations-Unies d’appliquer la Résolution 2222 au territoire palestinien afin d’assurer la protection des journalistes.
Les autorités israéliennes réduisent depuis longtemps la liberté d’expression des Palestiniens en censurant l’activité des médias sociaux et en emprisonnant des journalistes, des militants, des poètes, et des romanciers.
Le raid de samedi n’est pas le premier des forces israéliennes contre PalMedia pour de prétendues « incitations ». En 2014, les forces israéliennes ont déjà investi son siège et fermé l’émission « Bonjour Jérusalem » alors qu’elle tournait en direct dans un studio de PalMedia.
Suite à ce raid d’il y a trois ans, l’organisation Reporters sans frontières a déclaré que le raid « s’ajoutait dans la longue liste de violations des droits des médias d’informations palestiniens par les forces de sécurité israéliennes, avec leurs menaces, leurs arrestations et leurs opérations militaires sans fin ».
Le raid de samedi fait directement suite à deux semaines d’une campagne de masse de désobéissance civile menée par les Palestiniens dans Jérusalem-Est occupée après l’installation par Israël d’équipements de sécurité aux portes de la mosquée Al-Aqsa et qui interdisaient aux Palestiniens de moins de 50 ans de pénétrer sur le lieu saint.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est saisi de l’occasion pour porter une accusation contre le réseau d’informations qatarien Al-Jazeera d’ « incitation délibérée à la violence » à Al-Aqsa avec sa couverture des évènements, et il a demandé aux autorités israéliennes de fermer ses bureaux en Israël.
Mais dans le même temps, Israël est accusé d’étiqueter tous les médias qui critiquent Israël et sa politique dans les communautés palestiniennes comme « des incitateurs », cela afin d’étouffer les critiques portées contre la politique discriminatoire d’Israël, de poursuivre son occupation de la Cisjordanie actuellement dans sa 50e année et son siège de plusieurs décennies de la bande de Gaza qui ont réduit le territoire à une crise humanitaire interminable.
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
Source: Maan News