Les forces israéliennes démolissent des maisons financées par l’UE dans un village bédouin du sud de la Cisjordanie

 

Ma’an, le 14 août 2017

Hébron (Ma’an) – Les forces israéliennes ont démoli des maisons dont l’Union européenne avait fait don à un village bédouin dans le sud de la Cisjordanie occupée, lundi matin, ont fait savoir ses habitants à Ma’an.

Muhammad Shanan, un habitant de Khashem al-Daraj, a informé Ma’an que les bulldozers israéliens, sous haute protection militaire, avaient démoli deux maisons du village appartenant à Mustafa Salim Awwad et Moussa Ahmad Awwad.

Dans le même temps, Ratib al-Jabour, coordinateur des Comités nationaux et populaires pour le sud de la Cisjordanie, indiquait à Ma’an que les troupes israéliennes avaient également escorté des bulldozers dans le village bédouin voisin d’Umm al-Kheir, dont les habitants craignent que leurs maisons soient également démolies.

Un porte-parole du COGAT (Activités du gouvernement dans les territoires), l’agence israélienne chargée de mettre en œuvre la politique israélienne dans le territoire palestinien occupé, a dit qu’ils étaient en train d’examiner les rapports.

(La suite ci-dessous après les images)

Khashem al-Daraj et Umm al-Keir font partie des dizaines de petites communautés situées dans le secteur de Masafer Yatta – connu aussi comme les collines du sud d’Hébron – qui relève de la « zone de tir 918 » et se trouve dans l’une des Zones C de la Cisjordanie occupée, zones qui représentent 62 % de la Cisjordanie et sont soumises à un contrôle total, civil et sécuritaire, d’Israël.

Il est interdit aux Palestiniens d’entrer dans les zones de tir sans une autorisation, rarement accordée, des autorités israéliennes ; une situation « qui a un impact humanitaire grave sur les civils palestiniens et qui réduit considérablement la terre leur restant disponible pour construire et assurer leurs propres moyens de subsistance », selon le Bureau des Nations-Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Les habitants de Masafer Yatta avaient été expulsés à l’époque de l’instauration de la zone de tir, dans les années 1970, et ils ont finalement été autorisés à y revenir après une longue bataille judiciaire, mais ils restent sous la menace constante d’une expulsion et de la démolition de leurs maisons.

En 2016, le coordinateur humanitaire des Nations-Unies en Palestine a mis en garde contre le risque accru d’un transfert forcé des Bédouins de la Cisjordanie occupée, notamment de la communauté d’Umm al-Kheir, alors que se produisait une escalade sans précédent, cette année-là, du nombre de démolitions et de confiscations de terres dans l’ensemble du territoire occupé.

En attendant, la présence d’environ 3000 colons israéliens vivant en toute illégalité dans ce secteur a restreint la croissance palestinienne au cours des dernières décennies, pendant que les autorités israéliennes réaffectent les ressources locales pour l’expansion des colonies de peuplement.

Plus tôt ce mois-ci, les autorités israéliennes auraient achevé la construction d’une section de 41,8 km du mur illégal de séparation d’Israël dans les collines du sud d’Hébron.

Le mur de séparation, qui devrait atteindre 708 km une fois achevé – et dont 88 % sont prévus à l’intérieur du territoire palestinien – est un spectacle courant en Cisjordanie occupée, où les murs de béton et les clôtures des Israéliens zigzaguent à travers tout le paysage.

Les dirigeants israéliens prétendent souvent que le mur répond à des objectifs de sécurité pour décourager les attaques palestiniennes contre les Israéliens. Cependant, de nombreux militants, universitaires et analystes soutiennent que le mur est plutôt une « appropriation massive » de grandes étendues du territoire palestinien, et une stratégie qui vise à consolider une souveraineté israélienne en Zone C où les colonies de peuplement illégales se construisent ou sont en cours de construction.

La construction du mur se poursuit sans relâche au mépris de la Cour internationale de justice qui a statué qu’il violait le droit international.

En s’avançant profondément à l’intérieur du territoire palestinien, le mur de séparation fait que des quartiers palestiniens entiers sont laissés à l’abandon des deux côtés de la barrière, et il isole des communautés de leurs terres agricoles.

Traducteur : JPP pour l’Agence Média Palestine

Source: Ma’an

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