Israël utilise la culture pour dissimuler sa brutalité, affirment des cinéastes, journalistes et artistes

9 mai 2018

Des images des membres de la presse Yaser Murtaja (en haut à gauche) et Ahmad Abu Hussein (en haut à droite), qui ont été abattus par des soldats israéliens alors qu’ils couvraient des manifestations ont été affichées la semaine dernière lors d’une exposition organisée par « The Palestinian Media Community » à Gaza. Photographie: Agence Anadolu / Getty Images

Le cinéma, les médias et les institutions culturelles devraient refuser de fournir des tribunes aux cérémonies nationales parrainées par Israël, affirment les signataires dont Helena Kennedy, Maxime Peake et Juliet Stevenson.

Pendant qu’un grand nombre de manifestants non armés à Gaza se font tuer ou mutiler en toute impunité par les tireurs embusqués israéliens (article du 28 avril), cette semaine, le Festival israélien du film et de la télévision Seret London, coparrainé par l’ambassade israélienne et l’Organisation sioniste mondiale, occupera certains sites à Londres, Brighton et Edinburg. Il utilisera l’attrait pour le cinéma afin de promouvoir Israël en tant que « lieu de rencontres ouvert, pluraliste, de la culture et des religions ».

Israël dénie délibérément et systématiquement toute liberté de la presse aux Palestiniens. Le 6 avril, le cameraman palestinien Yaser Murtaja  été tué par un tireur embusqué israélien alors qu’il filmait la « Grande Marche du Retour » à Gaza. Le même jour, six autres photojournalistes portant une veste de presse étaient blessés par l’armée israélienne. Depuis, c’est le photographe Ahmed Abu Hussin qui a été abattu. Ceci n’est pas une anomalie. L’an dernier, les forces israéliennes ont agressé 139 journalistes et en ont mis 33 autres en détention. Dans 27 cas, elles ont détruit ou saboté leur matériel. Elles ont fermé 17 médias. Les journalistes et cinéastes palestiniens sont ainsi victimes d’une persécution systématique fondée sur leur appartenance ethnique.

L’art, les médias et la culture sont utilisés pour donner un visage apparemment acceptable à une réalité brutale. Nous, cinéastes, journalistes et artistes, faisons appel à notre cinéma, à nos médias et à nos institutions culturelles pour qu’ils fassent respecter les normes morales de base : ils devraient refuser de fournir des tribunes aux cérémonies nationales parrainées par un régime qui se rend coupable de violations systématiques et sur une grande échelle des droits de l’homme.

Dr Bashir Abu Manneh – universitaire
Candace Allen – auteur, administrateur
Leah Borromeo – journaliste et cinéaste
Prof Haim Bresheeth – cinéaste documentariste
Victoria Brittain – auteure et journaliste
Liam Cunningham – acteur
Dror Dayan – cinéaste documentariste
Helen de Witt – programmatrice de films
Tam Dean Burn – acteur
Gareth Evans – conservateur, producteur
Yasmin Fedda – réalisatrice
Simon Fisher Turner – compositeur
Maysaloun Hamoud  – réalisatrice
Ashley Inglis – scénariste

Aki Kaurismäki – réalisateur
Peter Kennard – artiste
Helena Kennedy  – avocate Queen’s Counsel – animatrice média
Michel Khleifi – réalisateur
Peter Kosminsky – auteur, administrateur, producteur
Paul Laverty – scénariste

Mike Leigh – auteur, administrateur
Ken Loach – réalisateur
Hettie Macdonald – administratrice de cinéma et télévision
Miriam Margolyes – actrice
Laura Mulvey – professeure de cinéma
Rebecca O’Brien – productrice de cinéma
Andrew O’Hagan – auteur
Maxine Peake – actrice
Omar Qattan – producteur de cinéma
William Raban – professeur de cinéma
David Roger – concepteur de production
Juliet Stevenson – actrice
Saeed Taji Farouky – cinéaste documentariste
Harriet Walter – actrice
Roger Waters – musicien
Susan Wooldridge – actrice et auteure

 

Source : The Guardian
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

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