Par Sarah Katz
Démographe, spécialiste d’analyse de données retraitée du CNRS
au Président de la République Française Emmanuel Macron
le 15 juillet 2018
Monsieur le Président,
Je me présente, je suis Sarah Katz, et je participe à la flottille de la liberté pour briser le blocus qu’Israël impose aux Palestiniens de la Bande de Gaza.
Si j’ai choisi de participer à cette initiative, c’est en premier lieu parce que j’ai la chance d’avoir séjourné à Gaza, que j’y ai tissé des liens d’amitié avec certains habitants, que je m’indigne du sort qui est fait à la population de ce territoire, près de deux millions de personnes vivant dans une prison à ciel fermé par les drones et les bombardiers. Je ne développe pas, et je me permets même de vous renvoyer au livre que j’ai écrit avec Pierre Stambul, Chroniques de Gaza, que je lui demande de vous faire parvenir.
C’est en second lieu parce que je suis une Française juive, membre de l’Union Juive Française pour la Paix. Française, je ne peux accepter que mon pays apparaisse comme l’allié indéfectible d’Israël, lui accordant l’impunité pour tous les crimes commis. Juive, je ne peux accepter que le gouvernement israélien prétende parler au nom des Juifs du monde, que le Conseil qui se dit représentatif des Institutions juives de France lui emboîte le pas, et veuille me faire complice de ces crimes.
Devant le carnage dont les civils participant à la « marche du Retour » ont été victimes, vous avez répondu à La Plateforme des ONG pour la Palestine que la France devait avoir des gestes forts pour la paix dans cette région.
Il me semble qu’une occasion se présente à vous : les bateaux de la flottille à laquelle je participe prennent la direction de Gaza. En droit international, le blocus imposé à Gaza est illégal. En tant que Française, je vous demande de faire en sorte, par tous les moyens à votre disposition, que je puisse, avec mes partenaires, accoster normalement dans le port de Gaza.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à mon indéfectible attachement aux droits des personnes et des peuples.
Sarah Katz
Source : UJFP