6 août 2018
Une barrière sous-marine israélienne destinée à aggraver le blocus de la Bande de Gaza assiégée
Le ministère de la Défense d’Israël a diffusé hier les premières images de sa barrière maritime destinée à aggraver le blocus de la Bande de Gaza assiégée. La barrière se situe sur la plage de Zikim, approximativement à trois kilomètres de la frontière nord de Gaza. Le projet devrait être achevé pour la fin 2018 et coûter environ 25 millions de shekels (6.7 millions $).
Quand elle sera achevée, la structure s’étendra sur 200 mètres dans la mer Méditerranée, coupant encore plus la Bande de Gaza d’Israël. La barrière sera constituée de trois couches, une base sous-marine, une plate-forme de 50 mètres de large en pierres blindées au niveau de la mer et une barrière de 6 mètres de haut en barbelés. Une clôture supplémentaire entourera ensuite la barrière elle-même en tant que « mesure de sécurité additionnelle ».
La barrière a reçu les félicitations du ministre de la Défense Avigdor Liebermann. « La construction de cette barrière autour de la Bande de Gaza, à la fois sur terre et en mer, progresse à une allure impressionnante », a dit l’homme d’extrême droite. « Chaque jour qui passe voit nos capacités antiterroristes autour de la Bande de Gaza se renforcer. » D’après Ma’an, Liebermann a ajouté que « Le Hamas perd un peu plus tous les jours de sa capacité à attaquer Israël ».
Cette initiative sera probablement perçue comme une tentative supplémentaire d’Israël pour resserrer le siège de la Bande de Gaza, qui dure depuis 2007. Israël a fermé tout passage de piétons ou de marchandises dans ou hors de l’enclave et a construit une « barrière de sécurité » le long de la Ligne Verte (Armistice de 1949) qui sert de frontière. De tous les Etats membres de l’ONU, seul Israël n’a jamais déclaré officiellement où se trouvent réellement ses frontières. Une zone interdite d’approximativement 300 mètres est par ailleurs imposée du côté gazaoui de la barrière, restreignant ainsi l’accès de beaucoup de familles et de paysans à leur terre.
Israël a également imposé à la Bande de Gaza un blocus naval, qui limite actuellement les pêcheurs de gaza à une distance de trois milles nautiques, environ 17 de moins que proposé par les Accords d’Oslo au début des années 1990. La semaine dernière, deux bateaux appartenant à la Flottille de la Liberté ont essayé de briser le blocus naval, mais ils ont été interceptés dans les eaux internationales par les forces navales israéliennes. Les membres de l’équipage du Al-Awda, le premier bateau à être intercepté, ont accusé les forces israéliennes de violence, et d’autres gouvernements ont dit que les actions d’Israël enfreignaient le droit international.
L’impact du siège a été sévère. Les secteurs industriel et commerciaux de Gaza ont été très atteints, l’interdiction par Israël d’importer du pétrole et du gaz provoquant pénuries et fort taux de chômage. La semaine dernière, de hauts fonctionnaires de l’ONU ont exprimé leur inquiétude face à la situation humanitaire que subissent les enfants de Gaza et de la violation continue de leurs droits. Le porte-parole adjoint du Secrétaire Général de l’ONU, Farhan Haq, a dit que les responsables « appelaient de tous côtés pour que les droits des enfants soient prioritaires sur toutes autres considérations et pour que des mesures immédiates soient prises pour alléger leurs souffrances ».
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : Middle East Monitor