4 octobre 2018
Ahmad Abu Habil avait 15 ans quand il a été blessé mortellement par les forces israéliennes dans le nord de la bande de Gaza. (Photo : avec l’autorisation de la famille d’Abu Habil).
Ramallah, le 4 octobre 2018 – Depuis vendredi dernier, les forces israéliennes ont tué trois garçons palestiniens, âgés de 11 à 15 ans. Ces morts surviennent au cours d’une année où les forces israéliennes ont tué, en moyenne, chaque semaine, au moins un enfant palestinien, la majorité de ces morts intervenant dans le contexte des manifestations de la bande de Gaza.
Ahmad Samir Harb Abu Habil, 15 ans, est mort le 3 octobre, touché à la tête par une grenade lacrymogène. Deux autres enfants, Mohammed Nayef Yousef al-Houm, 14 ans, et Nasser Azmi Khalil Musbeh, 11 ans, ont été tués par des balles réelles, le 28 septembre.
« La communauté internationale doit agir pour qu’il soit mis fin à toutes les formes de châtiment collectif générées par le blocus de Gaza qui se poursuit depuis 2007 » a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme d’information et de sensibilisation de l’organisation Defense for Children International – Palestine (DCIP), « et elle doit prendre les mesures permettant d’assurer la sécurité des enfants palestiniens ».
Le 3 octobre, vers 18 h, Ahmad participait à une marche de protestation contre le blocus de longue date d’Israël sur la bande de Gaza, selon les premiers rapports. Il se trouvait à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, près du « passage d’Erez » qui est sous contrôle israélien, au moment où il a été touché à la tête par une grenade lacrymogène, tirée par des Israéliens, selon des sources assistant à l’incident.
Un témoin oculaire a indiqué à DCIP que les forces d’occupation avaient lancé des « dizaines » de grenades lacrymogènes sur une foule importante de manifestants. Plusieurs témoins estiment qu’Ahmad se trouvait à environ 300 mètres de la clôture quand la grenade lacrymogène l’a touché à la tête, se logeant dans son crâne et causant de gros dommages.
Des auxiliaires médicaux se sont précipités et l’ont transporté à l’hôpital indonésien, mais ils n’ont pu empêcher la mort de l’enfant en raison de la gravité de sa blessure.
Les forces israéliennes ont tué Nasser Musbeh par balles réelles, des munitions de guerre, le 28 septembre 2018. (Photo : avec l’autorisation de la famille de Musheh)
Les forces israéliennes ont tué Nasser, 11 ans, peu après 18 heures, vendredi dernier, près de la clôture qui limite la bande de Gaza à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, selon des témoins. Un membre d’une équipe médicale palestinienne qui soignait les blessés dans le secteur a déclaré à DCIP que Nasser était en train d’aider sa sœur, qui elle aussi faisait partie de l’équipe médicale, en portant une bouteille de sérum prise dans une tente médicale.
Il se trouvait apparemment à 150-200 mètres de la clôture au moment où il a été abattu. La balle est entrée dans sa tête, le tuant sur le coup. Les auxiliaires médicaux sur place lui ont immédiatement prodigué les premiers soins et l’enfant a été transféré à l’hôpital européen de Khan Younis, où sa mort a été constatée.
Mohammed al-Houm a été frappé mortellement par une balle à la poitrine le 28 septembre 2018. (Photo : avec l’autorisation de la famille d’Al-Houm)
Environ une heure plus tôt, le même jour, les forces israéliennes ont tiré sur Mohammed avec des balles réelles, près du camp de réfugiés d’Al-Bureij, dans le centre de Gaza. La balle l’a touché à la poitrine sur le côté gauche. Il a été transféré à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa, mais il est décédé au cours d’une opération d’urgence, vers 17 h 30.
En vertu du droit international, la force létale ne peut être utilisée qu’en dernier recours dans le cas où une personne constitue une menace immédiate à la vie ou une menace de blessures graves.
Jusqu’à présent, les forces armées ou les colons israéliens ont tué au moins 45 enfants palestiniens cette année. Les parents d’un autre enfant touché par les forces israéliennes le 29 avril, Yousef Abu Jazar, attendent toujours une confirmation officielle de la mort de leur enfant. La grande majorité de ces victimes, 39, sont des enfants de la bande de Gaza.
Le rythme de ces morts d’enfants palestiniens en 2018 représente une augmentation importante par rapport aux années précédentes. En 2017, 15 enfants palestiniens ont été tués suite à des actions des forces israéliennes. Ce nombre comprend un enfant blessé lors d’une attaque de drone israélien en 2014 ayant succombé à ses blessures en 2017. L’année précédente, les forces et les gardes de sécurité israéliens ont tué 32 enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, en 2016.
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
Source : Defense for Children International/Palestine