Al-Marsad – 21 mars 2019
Al-Marsad – Le Centre arabe des droits de l’homme sur le plateau du Golan (« Al-Marsad ») condamne le tweet du Président (« US ») Donald Trump qui demande aux « États-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan ». Le tweet du Président Trump annonce un changement majeur dans la politique des États-Unis qui va à l’encontre de la réalité, de la logique et du droit international tout en menaçant la stabilité de tout le Moyen-Orient.
Israël a envahi le Golan syrien en 1967 dans un acte d’agression où 340 des 345 villages et fermes syriens ont été rasés et 95 % de la population de la région ont été déplacés, soit environ 130 000 personnes. Israël occupe le Golan syrien depuis lors en toute illégalité, instaurant systématiquement des politiques qui perpétuent la discrimination et l’oppression de la population syrienne originaire de cette région. De nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies ont condamné l’occupation illégale par Israël du Golan syrien, notamment les Résolutions 242 et 497. Les États-Unis ont soutenu et voté en faveur de ces deux résolutions, en indiquant qu’ils ne croyaient pas que la saisie et l’annexion revendiquées par Israël du Golan syrien soient légitimes
En outre, le droit international est sans équivoque concernant l’illégalité de toute acquisition d’un territoire après sa saisie par des actes d’agression. Les États-Unis ont soutenu de façon formelle ce principe ailleurs dans le monde. On ne voit pas bien pourquoi les États-Unis changeraient leurs normes quand il s’agit de l’occupation du Golan syrien.
Le tweet du Président Trump affirme que reconnaître le Golan syrien occupé comme faisant partie d’Israël est nécessaire pour la sécurité israélienne et la stabilité régionale bien que le Golan syrien occupé soit resté pratiquement non affecté par le conflit depuis des décennies. Israël a tenté récemment de prétendre que le Hezbollah et l’Iran accumulaient des forces sur le Golan syrien. Comme le montre le tweet de Trump, les États-Unis ont repris cette idée. Cependant, l’Iran et le Hezbollah étaient présents et ont aussi maintenu une forte influence en Syrie dans les années 1990 et au début des années 2000. À cette époque, Israël était prêt à rendre le Golan syrien occupé à la Syrie, en échange d’un accord de paix global.
En plus, même des analystes israéliens ont déclaré que la prétendue « accumulation du Hezbollah » près du Golan syrien occupé était exagérée et servait d’outil politique pour tirer profit du conflit syrien et renforcer un soutien politique à l’approche des élections nationales israéliennes. En réalité, la seule menace à la sécurité dans le Golan syrien occupé est bien cette occupation illégale qui se prolonge et la reconnaissance par les États-Unis d’une « souveraineté » prétendue d’Israël sur la région.
Al-Marsad dénonce le tweed du Président Trump. La reconnaissance par les États-Unis du Golan syrien occupé comme faisant partie d’Israël validerait les violations systématiques des droits humains, ferait l’éloge des violations du droit international, et entraînerait un changement majeur dans la politique états-unienne qui déstabiliserait le Moyen-Orient.
Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine
Source: Golan-Marsad