Par Haidar Eid, le 28 novembre 2019
Le 29 novembre marque la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Cet anniversaire est commémoré chaque année par les Nations Unies, la même organisation qui a été forcée, sous la pression des forces impérialistes, plus précisément des États-Unis d’Amérique, de réaliser la partition de la Palestine le 29 novembre 1947, menant à la Nakba, le processus de nettoyage ethnique conduit par les milices sionistes et par lequel plus de 750 000 Palestiniens sont devenus des réfugiés.
En faisant de ce jour la Journée de solidarité avec le peuple palestinien, les Nations Unies, ironiquement, exprimaient leurs regrets pour cette résolution injuste et injustifiable, prise sans considération pour l’immense douleur et l’horreur infligées au peuple palestinien. Et cela mena à la création d’une nouvelle entité, soit Israël, aux dépens et sur la terre du peuple palestinien.
Depuis 1948, Israël n’a cessé de pratiquer une politique de colonisation, de massacres, de sièges, de punitions collectives, de construction d’implantations de peuplement et de murs d’apartheid, d’expropriation de plus de terres et de conduite de guerres génocidaires contre les réfugiés palestiniens inoffensifs. Au cours de ces seules dix dernières années, Israël a commis une série de massacres dans lesquels des familles entières ont été exterminées de sang-froid. Plus de 4 000 Palestiniens, surtout des enfants et des femmes, ont été tués et des dizaines de milliers blessés. La question demeure : l’Israël de l’apartheid aurait-il commis tous ces crimes de haine et ces crimes contre l’humanité en toute impunité sans le soutien financier et militaire de gouvernements essentiellement occidentaux et l’alliance stratégique dont il jouit avec les États-Unis d’Amérique ?
Mais je pense aussi au soutien moral que nous recevons de personnes comme l’Archevêque Desmund Tutu, Ronnie Kasrils, les défunts Nelson et Winnie Mandela et le défunt Ahmed Kathrada – pour ne mentionner que quelques géants de la lutte contre l’apartheid. Lors du premier anniversaire de la guerre de 2009 sur Gaza, nous avons organisé avec un groupe de 1 360 militants solidaires internationaux, venant de 42 pays, ce qui est maintenant connu comme la Marche de la liberté de Gaza. Le chanteur de renommée mondiale et militant de BDS Roger Waters a décidé d’envoyer un message de solidarité dans lequel il salue les Palestiniens de Gaza et leurs soutiens internationaux. Il a défini l’objectif de cet acte de solidarité avec éloquence :
« Le but… est d’attirer l’attention du monde sur le sort des Palestiniens de Gaza avec l’espoir que les écailles tombent des yeux de tous les gens ordinaires honnêtes autour du monde et qu’ils voient l’énormité des crimes commis et exigent que leurs gouvernements fassent pression de toutes les manières possibles sur Israël pour qu’il lève le siège. »
Waters insista sur le fait qu’il utilisait le terme de « crimes » en toute connaissance de cause, le siège et l’invasion ayant tous deux été déclarés illégaux par les organes des Nations Unies et les plus grandes organisations de défense des droits de l’homme. Il a ajouté : « Si nous ne respectons pas tous le droit international, si certains gouvernements se croient au-dessus des lois, nous ne sommes plus qu’à quelques petits et sombres pas de la barbarie et de l’anarchie. »
En commémorant la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, nous nous engageons à continuer la lutte par tous les moyens jusqu’à la libération de la Palestine et l’établissement d’un État démocratique sur son sol, pour tous ses citoyens, quels que soient leur religion, leur race ou leur sexe.
Mais pour que cela se réalise, nous avons besoin du soutien des amoureux de la liberté du monde entier, de ces citoyens qui ont refusé de rester des spectateurs lorsque le régime d’apartheid d’Afrique du Sud exploitait les natifs africains et d’autres groupes raciaux. Soyons absolument clairs, si ne s’était ajoutés à la lutte sur le terrain conduite par les Sud-Africains le soutien de la société civile internationale et la pression exercée sur les gouvernements du monde pour la plupart complices, l’apartheid aurait survécu beaucoup plus longtemps et Nelson Mandela serait peut-être mort en prison. De même, notre souffrance sous le système d’oppression à plusieurs niveaux d’Israël, soit l’occupation, la colonisation et l’apartheid, a besoin de tout le soutien qu’elle peut obtenir des gens ordinaires, parce que notre cause est profondément morale.
Le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), l’outil de solidarité le plus efficace, est certainement comme un phare pour tous ceux qui croient que nous sommes tous frères et sœurs, que nous devons nous serrer les coudes si nous voulons créer un avenir où tous peuvent avoir recours au droit et aux droits humains universels, où la vie, la liberté et la poursuite du bonheur ne sont pas réservés à quelques-uns !
Laissez-moi terminer par les paroles de soutien que Roger Waters a adressé aux Palestiniens de Gaza : « … là-bas, au-delà des Murs de [votre] Prison, nous sommes des centaines de milliers en solidarité avec [vous]. Aujourd’hui, des centaines de milliers. Demain, des millions. Bientôt, des centaines de millions. Nous vaincrons. »
Note de l’éditeur: Roger Waters a également soutenu notre site internet.
Traduction : MUV pour l’Agence Média Palestine
Source : Mondoweiss