Actualités de la campagne #FreeRamyShaath, par Céline Lebrun-Shaath

Message de Céline Lebrun-Shaath, envoyé le 23 décembre mais qui reste malheureusement d’actualité à ce jour.

Bonjour, 

Demain, ce sera le réveillon de Noël et Ramy passera sa 172e nuit en prison. Pas de repas de fêtes en famille, lui qui aime pourtant tellement ça. Comme chaque nuit, il tentera tant bien que mal de se protéger du froid et de la dureté du sol avec quelques couvertures de fortunes, comme ces 17 compagnons de cellule et des milliers de prisonniers politiques parmi lesquels son collègue Mohamed El-Massry arrêté deux mois après Ramy. 

Pourtant, le 25 novembre dernier, après plusieurs mois de campagne, nous espérions voir Ramy relâché lors de sa première audience devant un juge (en 5 mois!). Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Nous avons pu assister encore une fois à une parodie de justice dans laquelle le juge décida de maintenir Ramy en détention provisoire pendant 45 jours supplémentaires sans présenter ni preuve ni justification légale. (La prochaine audience devrait donc avoir lieu au cours de la seconde semaine de janvier.) La décision du juge fut fortement condamnée par Amnesty International, la FIDH et l’ACAT dans un communiqué conjoint

Deux jours plus tard, le 27 novembre, Amnesty publiait un rapport révélant le rôle joué par le bureau du procureur et le système de justice parallèle développé pour réprimer les militants politiques et défenseurs des droits humains (DDH) comme Ramy. Le même jour, des députés français se rassemblaient devant l’Assemblée Nationale avec des portraits de Ramy et d’autres DDH détenus par l’Egypte pour leur manifester leur soutien à l’appel de la députée Mireille Clapot, d’Amnesty International, de la FIDH et de l’ACAT. 

Une semaine plus tard, le 3 décembre, des eurodéputés participaient à une action similaire lors de ma visite au Parlement européen à Bruxelles. J’avais été invitée par la sous-commission Droits humains du Parlement pour y témoigner sur le cas de Ramy et la situation en Egypte. 

Finalement il y a quelques jours, quatre procédures spéciales de l’ONU ont rendu publique une lettre d’allégation envoyée au gouvernement égyptien dans laquelle elles exprimaient leur vive préoccupation face à l’arrestation et à la détention de Ramy, aux accusations portées contre lui, à mon expulsion. Le gouvernement égyptien avait 60 jours avant que la lettre ne soit publiée pour répondre aux allégations et fournir des informations détaillées sur les bases juridiques et factuelles de l’arrestation et détention provisoire de Ramy et mon expulsion et pour fournir des informations sur les mesures prises pour faire respecter les normes internationales relatives aux droits humains. Soixante jours plus tard, le gouvernement égyptien n’a pas été en mesure de répondre et de fournir de quelconques informations contredisant ces allégations.

Face au maintien en détention de Ramy et au silence des autorités égyptiennes, nous continuerons cette campagne plus déterminés que jamais. Et si Noël ne sera pas vraiment Noël cette année pour notre famille, je tiens à remercier toutes celles et ceux qui ont été, sont, et seront présent.e.s à nos côtés, jusqu’à ce que Ramy soit de nouveau libre et notre famille réunie. Je fais le voeu que 2020 soit l’année où l’on voit s’ouvrir les portes des prisons et en sortir celles et ceux que nous aimons.

#FreeRamyShaath
#FreeMohamedElMassry

Sincèrement, Céline Lebrun Shaath

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