Occupation virale

La crise actuelle provoquée par le COVID-19 a dévoilé l’inégalité et la violence qui sont au coeur du système économique mondial actuel, dans lequel l’accumulation des profits se fait aux dépens de nos droits collectifs. Alors que les gens vivent dans la peur et l’incertitude du déroulement et de l’impact de la crise, gouvernements et entreprises se saisissent de l’opportunité pour resserrer leur contrôle et générer des profits.

Dans ce rapport évolutif, Who Profits surveillera les développements sur le terrain, fournissant analyses et sources du déroulement de la crise du COVID-19 en Palestine occupée. Surveiller les développements en Palestine est essentiel, non pas parce que la Palestine est un cas exceptionnel, mais précisément parce qu’elle ne l’est pas. Comme l’a dit un économiste politique, Gaza (et plus largement la Palestine) peut être « au COVID-19 ce qu’était le canari proverbial pour la mine de charbon».

Sans aucun doute, pour les Palestiniens qui vivent sous occupation, la pénurie sévère de kits de tests, d’équipements de protection et de capacité de soins intensifs n’est que la pointe de l’iceberg. Une foule de questions structurelles aggravent l’impact dévastateur du virus.

Bien qu’il soit trop tôt pour dire quel sera l’impact du COVID-19 sur l’économie mondiale et locale, nous pouvons commencer par poser les bonnes questions avec à l’esprit le schéma suivant :

  1. Le COVID-19 ne fonctionne pas dans le néant. Alors qu’il s’étend à travers les terres palestinienne et syrienne occupées, il interagit avec les structures de l’occupation qui, bien que loin d’être nouvelles, sont en tout point aussi adaptables, résistantes et en perpétuelle mutation que tout membre de la famille des coronas.
  2. Le COVID-19 ne fonctionnera pas comme un ‘Grand Egalisateur’. Le mythe selon lequel une pandémie ne fait pas de différence entre les riches et les pauvres, les puissants et les démunis, est manifestement faux. Une population occupée et assiégée et une économie systématiquement développée sont particulièrement vulnérables, et face au COVID-19, et face à l’effondrement économique.
  3. Des situations désespérées légitiment des mesures répressives. Déclarer un état d’urgence fournit souvent un prétexte pour introduire de nouvelles mesures de répression et d’exploitation et l’enracinement et la légitimation des mesures existantes.
  4. Ce qui arrive en Palestine ne reste pas en Palestine. Une raison essentielle pour laquelle Israël cherche continuellement à diversifier son arsenal de répression, c’est qu’il peut ensuite l’orienter vers l’extérieur pour un profit économique et des gains politiques.

Cette page sera mise à jour pour suivre l’évolution de la situation. Si vous avez d’autres informations ou des questions spécifiques, veuillez nous contacter à whoprofits@gmail.com ou en vous adressant au centre d’information.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : Who Profits

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