En pleine pandémie, Israël enferme encore plus d’enfants dans ses prisons

Par Tamara Nassar, 23 avril 2020

Un artiste palestinien dans la ville de Gaza s’applique à réaliser une peinture murale pour soutenir les Palestiniens qui sont enfermés dans les prisons d’Israël pendant la pandémie de COVID-19, le 20 avril. (Mahmoud Ajjour/APA Images)

Au cours de ces derniers mois, malgré la pandémie mondiale, Israël a placé en détention encore plus d’enfants palestiniens.

Dans le même temps, un Palestinien est mort dans une prison israélienne, mercredi.

Fin mars, ils étaient 194 enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Soit une augmentation de 6 % par rapport à janvier, selon Defense for Children International – Palestine.

Soixante pour cent d’entre eux sont gardés en détention préventive, ce qu’Ayed Abu Eqtaish, avocat de l’organisation DCI-International, estime « excessif étant donné les risques accrus présentés par le COVID-19 ».

Israël est le seul pays au monde qui soumet systématiquement des enfants – mais seulement les enfants palestiniens – à des tribunaux militaires. Ces dernières années, des législateurs aux USA ont instauré une législation pour tenter de juguler ces abus.

Abu Eqtaish a réitéré les appels de DCI – Palestine pour que soient libérés immédiatement les enfants palestiniens des prisons israéliennes.

Israël n’a tenu aucun compte des appels des organisations de défense des droits humains qui lui demandaient de mettre fin à ses raids nocturnes et à ses arrestations arbitraires en Cisjordanie occupée, et de libérer plus de 1000 Palestiniens particulièrement vulnérables.

Il s’agit d’enfants, de femmes, de personnes âgées, de personnes malades et de personnes placées en détention administrative, sans inculpation ni procès.

L’Organisation Mondiale de la Santé et d’autres agences des Nations-Unies ont lancé des appels répétés et publié des directives pour empêcher la propagation du virus dans les centres de détention et les collectivités.

Mais Israël n’a pris « aucune mesure, ni pour libérer les prisonniers et détenus palestinien, ni pour atténuer de façon conséquente et empêcher toute éruption du COVID-19 dans les prisons » a déclaré Addameer, groupe de défense des droits des prisonniers.

« Des lieux propices à la multiplication du virus »

Des appels internationaux ont été lancés pour réduire les populations incarcérées – les prisons étant devenues des zones sensibles majeures pour la propagation du nouveau virus.

Pour Addameer, le COVID-19 « représente un danger particulier aigu et immédiat pour les prisonniers et détenus palestiniens ».

Israël soumet les Palestiniens à une torture systématique, à une négligence médicale, à un surpeuplement, et à une absence de ventilation convenable.

Il leur refuse habituellement l’accès aux produits hygiéniques.

Ces conditions font des « prisons israéliennes des lieux dangereux, propices à la reproduction du COVIC-19, » soutient Addameer.

Il y a environ 5000 détenus palestiniens d’enfermés dans les prisons israéliennes. Plus de 400 d’entre eux le sont sans inculpation ni procès.

Des centaines d’entre eux souffrent de maladies chroniques, rapporte Addameer.

La mort dans une prison israélienne

Un Palestinien est mort dans une prison israélienne, mercredi.

Nour Jaber al-Barghouti, 23 ans, a perdu conscience dans les toilettes de la prison du Néguev où il est détenu, dans le sud d’Israël, informe le Club des prisonniers palestinien.

Il n’a reçu aucune aide des autorités pénitentiaires pendant une demi-heure, jusqu’à ce que les prisonniers de sa section se mettent à hurler.

Al-Barghouti venait du village d’Aboud, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Il était emprisonné depuis quatre ans pour une condamnation de 8 ans.

Le Club des prisonniers palestinien affirme qu’il tient l’administration pénitentiaire israélienne « totalement responsable de la mort de Nour Jaber al-Barghouti, et de son incapacité et retard délibérés à lui sauver la vie ».

La mort d’Al-Barghouti porte à 223 le nombre de Palestiniens qui sont morts dans les prisons israéliennes depuis 1967.

Israël refuse toujours de rendre les corps de 5 prisonniers, dont 4 sont morts depuis 2018.

Un échange de prisonniers ?

Entre-temps, il y a eu un regain d’optimisme ces derniers jours pour un échange de prisonniers entre Israël et l’organisation de la résistance palestinienne, Hamas, quand le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union la semaine dernière, selon le quotidien libanais Al-Akhabar.

Les négociations pour un possible échange se feraient par l’intermédiaire de l’Égypte, a fait savoir au journal une source anonyme du Hamas.

L’Égypte a libéré quatre prisonniers palestiniens en un geste de bonne volonté, la semaine dernière.

Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

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