En moins de 15 heures les forces d’occupation israéliennes tuent deux Palestiniens, dont une personne handicapée, à Ramallah et à Jérusalem-Est

Par PCHR, le 30 mai 2020

En moins de 15 heures, les forces d’occupation israéliennes ont tué deux civils palestiniens, dont une personne handicapée, et blessé une autre personne handicapée lors de nouveaux crimes d’usage excessif de la force létale dans deux incidents distincts à Ramallah et à Jérusalem-Est.

Selon les informations obtenues par le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), vers 6h15 le samedi 30 mai 2020, la police israélienne de la rue al-Mujahideen, près de la zone de Bab al-Asbat, a tiré des balles réelles sur un homme handicapé, Iyad Khairy al-Hallaq (32 ans), le tuant immédiatement. Al-Hallaq était en route pour une école d’éducation spéciale pour personnes de plus de 18 ans, près de la porte du Roi Fayçal, l’une des portes de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville occupée de Jérusalem-Est.

La police israélienne a déclaré avoir remarqué « un Palestinien portant un objet suspect qu’ils pensaient être une arme à feu et lui a ordonné de s’arrêter ». Après que l’homme a refusé et commencé à fuir les lieux, les policiers ont commencé à le poursuivre à pied et ont ouvert le feu sur lui, le tuant finalement ». Dans une déclaration ultérieure, la police israélienne a annoncé que la victime n’était pas armée et qu’elle avait reçu 8 balles.

Selon la famille al-Hallaq, la victime était élancée, souffrait d’un handicap mental, ainsi que de déficiences auditives et visuelles. Al-Hallaq résidait dans le quartier de Wadi al-Jooz, près de la porte al-Asbat, et fréquentait l’école professionnelle d’éducation spécialisée Bacrieh B tous les matins depuis plusieurs années.

Lors d’un incident précédent, vers 16h30 le vendredi 29 mai 2020, les forces d’occupation israéliennes stationnées dans la vallée de la Raya, entre les villages d’al-Nabi Saleh et de Deir Nizam, en face de la colonie « Halamish », au nord-ouest de Ramallah, ont ouvert le feu sur un véhicule palestinien conduit par Fadi Adnan Samara Qa’d (37 ans) du village d’Abu Qash, au nord-ouest de Ramallah. Qa’d a été directement touché par une balle réelle et a saigné pendant plus de deux heures et demie, sans recevoir de premiers soins. Deux heures et demie plus tard, un véhicule israélien est arrivé et a emmené Qa’d vers une destination inconnue. Plus tard, les autorités israéliennes ont annoncé la mort de Qa’d suite à des tirs des forces israéliennes, alléguant que la victime avait tenté de percuter des soldats israéliens avec sa voiture ; aucune victime parmi les soldats n’a été signalée.

Contrairement aux affirmations israéliennes, selon les informations obtenues par le PCHR, Qa’d conduisait sa voiture privée Ford-Fiesta (blanche) en route vers le village d’al-Saweya à Salfit pour aller chercher sa femme et ses 5 enfants chez ses beaux-parents, de retour de la maison de leur grand-père. Qa’d a été accueilli par un véhicule militaire israélien garé dans la rue, six soldats sont sortis du véhicule, et trois d’entre eux lui ont ordonné de s’arrêter avant qu’il n’atteigne le véhicule militaire. Qa’d a perdu le contrôle de sa voiture et a dirigé sa voiture vers le nord, dans la direction opposée à celle où se trouvaient les soldats, et a heurté un banc en bois sous un arbre. Les forces d’occupation israéliennes, à une distance de 10 mètres, ont immédiatement ouvert le feu sur la voiture de Qa’d, et l’ont blessé alors qu’il était à l’intérieur. Les soldats l’ont laissé saigner pendant plus de deux heures et demie, sans lui prodiguer les premiers soins, et ont empêché les ambulances palestiniennes de l’approcher. Il a ensuite été emmené vers une destination inconnue. Il convient de noter que la voiture de Qad ne représentait pas une menace ou un danger pour la vie des soldats et le fait qu’elle se soit dirigée vers le côté opposé à celui où se trouvaient les soldats prouve qu’il n’y avait aucune intention de les écraser.

Après l’annonce du meurtre de Qad, des dizaines de Palestiniens du village d’al-Nabi Saleh se sont rassemblés, ont jeté des pierres sur les soldats israéliens stationnés dans la zone et des affrontements ont éclaté, ces derniers ont répondu par des balles réelles, des bombes assourdissantes et des bombes lacrymogènes. En conséquence, Ahmed Eyad al-Tamimi (21 ans), un handicapé atteint du syndrome de Down, a reçu une balle réelle dans la jambe gauche et a été envoyé à l’hôpital arabe Istishari dans la banlieue d’al-Rihan, à Ramallah, pour y être soigné. Le PCHR condamne fermement le crime d’usage excessif de la force meurtrière commis par les forces d’occupation israéliennes, qui a entraîné la mort d’al-Hallaq et de Qa’d et blessé al-Tamimi.

Le PCHR estime que cette pratique est une preuve supplémentaire du mépris des forces d’occupation israéliennes pour la vie des civils palestiniens, qui tirent pour tuer sur la base de simples soupçons sans l’existence d’une menace réelle pour la vie des soldats. Le PCHR condamne également le refus de donner les premiers soins à Qa’d et le fait de refuser l’accès au personnel médical palestinien, le laissant se vider de son sang, en violation flagrante du droit humanitaire international.

Par conséquent, le PCHR réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures immédiates afin de mettre un terme aux crimes israéliens et appelle les Hautes Parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève de 1949 à remplir leurs obligations en vertu de l’article 1, c’est-à-dire à respecter et à faire respecter la Convention en toutes circonstances et leurs obligations en vertu de l’article 146 de poursuivre les personnes accusées d’avoir commis des violations graves de la Quatrième Convention de Genève. Ces violations graves constituent des crimes de guerre en vertu de l’article 147 de la même Convention et du Protocole (I) additionnel aux Conventions de Genève concernant la garantie du droit des civils palestiniens à la protection dans le territoire palestinien occupé.

Traduction : GD pour l’Agence Média Palestine

Source : PCHR Gaza

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