Par Matthias Monroy, le 26 juin 2020
Plusieurs États membres utilisent les services de l’Union européenne pour une surveillance maritime sans pilote de différentes envergures. Les opérations pour le compte de Frontex se sont arrêtées en janvier.
Jusqu’à nouvel ordre, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex n’utilisera pas de drones israéliens pour surveiller les frontières extérieures de l’Union européenne. C’est ce qu’a écrit la commissaire de l’UE aux Transports, Adina Vălean, en réponse à une question écrite du député européen de gauche Özlem Demirel. Le contexte est celui du crash, le 8 janvier de cette année, en Crète, d’un drone longue portée de l’entreprise d’armement israélienne Elbit. L’incident avec le Hermes 900 s’est produit sur la piste de l’aéroport de Tympaki en Crète.
Pour la première fois, la Commission apporte maintenant des détails sur l’incident. Selon la Commission, c’était un « atterrissage difficile » alors que les détecteurs du drone venaient d’afficher des « informations inattendues ». L’aéronef s’est alors écarté de la piste, ce qui, comme l’ont rapporté les médias grecs, a conduit à des dommages considérables. La Commission confirme que le fuselage, les ailes et les détecteurs ont bien été endommagés, mais qu’il n’y a eu « ni victime ni dégâts sur la piste ». Le Hermes 900 était apparemment dirigé par des pilotes du constructeur Elbit.
Un service de drones à des fins diverses
Le Hermes 900 peut rester en vol jusqu’à 30 heures. Pour le compte de Frontex, il surveillait les frontières maritimes grecques. L’agence responsable de ce service est l’Agence européenne pour la sécurité maritime (EMSA) qui, depuis l’année dernière, propose aux États européens des vols de drones pour prévenir les migrations, surveiller la pollution environnementale ou en mesurer les émissions.
L’EMSA fournit des services avec des drones de différents types, par exemple en Bulgarie, en Grèce, en Lituanie, aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, en France, et au Royaume-Uni où les drones observent les mouvements des navires dans la Manche. Le ministère fédéral allemand des Transports a également demandé des drones à l’EMSA pour examiner les émissions de gaz des navires de passage dans la mer Baltique et la mer du Nord.
Il y a exactement un an, l’Islande était le premier pays en Europe à demander à l’EMSA d’affecter un Hermes 900 à l’aéroport d’Egilsstaðir. Le service pour les garde-côtes islandais a été confié à l’entreprise portugaise CeiiA. CeiiA loue le drone et l’infrastructure nécessaire au constructeur, lequel agit en tant que sous-traitant. C’est la première mission de longue durée pour le Hermes 900 israélien sous des conditions de vent, de temps et de températures difficiles.
Tous les vols Elbit sont arrêtés
Selon la Commission de l’UE, l’EMSA n’a plus effectué de vols avec le Hermes 900 depuis le crash de janvier en Crète. L’aéronef qui volait alors a bien été réparé, mais il n’est pas encore opérationnel. Avant de poursuivre la mission, l’agence veut attendre le rapport définitif sur les causes de l’accident, mais l’enquête n’est pas encore terminée.
Avant la fin de cette année, Frontex veut déployer ses propres drones en Méditerranée et ainsi se rendre indépendante de l’EMSA. Leur endurance devra être d’au moins 20 heures, les vols devront avoir lieu dans tous les espaces aériens, dans toutes les conditions météorologiques, et de jour comme de nuit. L’Agence des frontières évalue actuellement des propositions faites dans le cadre d’appels d’offres européens, le contrat devrait être attribué prochainement. Probablement qu’Elbit s’est porté candidat pour le contrat, l’un de ses concurrents les plus sérieux étant probablement Israel Aerospace Industries avec son Heron 1, qui viendrait lui aussi d’Israël.
Matthias Monroy, professionnel du savoir, rédacteur en chef du magazine allemand des droits civils Bürgerrechte & Polizei/CILIP. Voir tous les articles de Matthias Monroy : https://digit.site36.net/author/digit/
Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine
Source : Digit site