Des colons mettent le feu à une mosquée la veille de l’Aïd

Par Tamara Nassar, le 29 juillet 2020

Un agriculteur examine une chèvre, l’une des 60 qui, disent les Palestiniens, sont mortes après que les colons israéliens eurent répandu du poison dans un pâturage, à al-Auja, ville proche de Jéricho en Cisjordanie occupée. (via Twitter)

La violence des colons israéliens contre les Palestiniens s’est accrue ces dernières semaines.

Mardi, 60 têtes de bétail sont mortes près d’al-Auja, dans le secteur de Jéricho en Cisjordanie occupée, rapporte l’agence de presse palestinienne WAFA.

L’agriculteur Ahmad al-Zawahra a affirmé que des colons avaient répandu du poison sur les pâturages où paissent ses bêtes.

Cela se produit juste la veille du jour où les musulmans du monde entier vont célébrer l’Aïd al-Adha, au cours duquel du bétail est abattu avant qu’il en soit fait don à des nécessiteux.

Ce jour de grande fête est une source primordiale de revenus pour les éleveurs de bétails.

Le nombre de bêtes mortes va probablement augmenter, a déclaré un responsable local à WAFA, car nombre d’entre elles sont malades.

Al-Auja se trouve dans la vallée du Jourdain, une partie de la Cisjordanie occupée qu’Israël a l’intention d’annexer.

Ceci encourage sans doute les colons à attaquer les Palestiniens dans la région.

La plus grande partie du village est en zone C, les 60 % de la Cisjordanie qui restent sous le contrôle militaire total des Israéliens.

En plus des attaques des colons, les communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain sont confrontées régulièrement à des démolitions par les Israéliens et à un empiètement progressif sur leurs terres où elles vivent, les menaçant de les en chasser totalement.

Depuis des années, Israël épure en silence la vallée du Jourdain, sur une base ethnique, chassant les Palestiniens qui sont originaires de cette terre.

Aujourd’hui, il n’y a plus que 53 000 Palestiniens dans la vallée du Jourdain, contre 250 000 avant l’occupation de la Cisjordanie par Israël en 1967.

L’attaque contre la mosquée

La veille de l’Aïd al-Adha, des colons auraient mis le feu à une mosquée à al-Bireh, ville voisine de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne.

La salle de bain de la mosquée a brûlé et des murs ont été vandalisés avec des graffitis en hébreu.

Des Palestiniens se sont précipités vers la mosquée et ont tenté de maîtriser le feu afin qu’il ne se propage pas.

Parmi les slogans anti-palestiniens figuraient : « La terre d’Israël pour le peuple juif » et, « Un blocus des Arabes, pas des juifs ».

Le maire d’al-Bireh, Azzam al-Qaraan, a déclaré au journal israélien Haaretz qu’il soupçonnait les résidents d’une colonie de peuplement voisine d’en être les responsables.

Cette colonie de Psagot est proche d’al-Bireh.

Ce type de vandalisme est souvent nommé « Price tag » (le prix à payer) – un terme que les colons et les extrémistes israéliens utilisent pour décrire les attaques parfois mortelles contre les non-juifs et leur bien, en particulier les Palestiniens.

Les saccages des démolitions par les forces d’occupation et les attaques par les colons dans ces zones montrent à quel point leur contrôle par l’Autorité palestinienne en est illusoire.

Une impunité

Le groupe israélien de défense des droits de l’homme, B’Tselem, a enregistré 30 incidents de violence physique, vandalisme et harcèlement par des colons en juin, 16 en mai et 29 en avril. Cela représente une forte augmentation depuis janvier.

« L’armée permet que de tels actes se produisent et dans certains cas, les soldats fournissent un soutien aux colons et vont même jusqu’à se joindre à l’agression » selon B’Tselem.

Les colons et les soldats jouissent d’une impunité quasi-totale pour les violences contre les Palestiniens et leurs biens.

Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

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