Un groupe juif applaudit le conseil municipal de Barrie pour avoir abandonné une définition controversée de l’antisémitisme

Par Voix juives indépendantes Canada (IJV), le 10 août 2020

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Un groupe juif applaudit le conseil municipal de Barrie pour avoir abandonné une définition controversée de l’antisémitisme.

10 août 2020 – Voix juives indépendantes Canada (IJV) applaudit Jeff Lehman, le maire de Barrie dans l’Ontario, pour avoir retiré ce jour une motion qui visait à faire adopter la définition de travail controversée de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

La motion 8.2 – L’adoption de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) devait être votée par le conseil municipal de Barrie ce lundi soir. Mais il l’a retirée, lundi après-midi, à cause de l’indignation de Canadiens inquiets, notamment de nombreux habitants de Barrie.

Barrie rejoint ainsi plusieurs grandes villes canadiennes qui avaient envisagé d’adopter la définition de l’IHRA, mais dont les motions ont été soit retirées soit rejetées, notamment Montréal, Vancouver et Calgary. L’IJV a rassemblé une opposition populaire importante dans ces quatre grandes villes. Plus de 100 membres et sympathisants de l’IJV ont adressé des lettres aux conseillers municipaux de Barrie, les exhortant à voter contre cette motion particulière.

« C’est une grande victoire de plus pour toutes celles et ceux qui s’opposent à l’antisémitisme et qui soutiennent les droits humains des Palestiniens » a déclaré Corey Balsam, coordinateur national de l’IJV. « Nous croyons fermement que notre sécurité, en tant que juifs, est intimement liée à la sécurité et au bien-être des autres communautés qui sont prises pour cibles par la haine et le sectarisme, et cela inclut le peuple palestinien. Nous félicitons la ville de Barrie pour sa décision d’abandonner la définition problématique de l’IHRA et nous encourageons vivement les autres villes et les provinces du Canada à faire de même ».

L’IJV est préoccupée par les récents exemples d’antisémitisme et de racisme à Barrie, notamment par les croix gammées qui ont été peintes à la bombe sur un terrain de jeu au début de l’été. Cependant, nous estimons fortement que l’IHRA ne fait pas grand-chose pour limiter l’antisémitisme, et qu’elle vise plutôt à mettre fin au militantisme qui soutient les droits humains des Palestiniens.

« Barrie, comme le reste de la société canadienne, a absolument besoin d’une discussion poussée sur le racisme » a dit Dan Freeman-Maloy, originaire de Barrie, qui a écrit une lettre ouverte très forte au maire, Lehman, et au conseil municipal de Barrie. « L’abandon de la définition offensive et contre-productive de l’antisémitisme de l’IHRA sera, espérons-le, un des nombreux pas dans la bonne direction. Celles et ceux d’entre nous qui ont des liens de longue date avec la vie juive à Barrie – et les personnes de conscience de tous les milieux – devraient convenir que les Palestiniens méritent les mêmes libertés que tous les autres, notamment la liberté de s’exprimer librement contre cette oppression écrasante à laquelle ils sont confrontés de la part du gouvernement israélien, et ce, sans être diffamés ».

Si les partisans de la définition de l’IHRA ont bien tenté de la présenter comme inoffensive et juridiquement non contraignante, ils ont aussi tenté d’en faire une arme afin de mettre un terme à la liberté d’expression concernant Israël-Palestine. Récemment, une tentative a été lancée pour faire admettre l’IHRA à l’Université de Toronto afin d’étouffer la campagne non violente de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) sur le campus. Et dans un bizarre rebondissement ironique, B’nai Brith Canada a sauté sur les propos du professeur Faisal Bhabha de l’Université de York, lors d’un débat sur la légitimité de l’IHRA elle-même, pour inciter l’administration de l’Université à le punir en révoquant ses cours.

L’opposition à la définition de l’IHRA se répand de plus en plus dans tout le Canada, et à travers le monde. Kenneth Stern, l’auteur à l’origine de la définition, maintenant utilisée par l’IHRA, a dénoncé le fait que des groupes de droite l’utilisent comme une arme afin de réduire au silence les voix qui défendent les droits humains des Palestiniens, y compris celles des étudiants et enseignants juifs. Au Canada, plus de 400 universitaires ont d’ores et déjà signé une lettre ouverte dénonçant la définition de l’IHRA, et mettant en garde contre l’impact qu’elle pourrait avoir sur la liberté académique.

Les objections de l’IJV à la redéfinition de l’IHRA sont détaillées dans un rapport récent dans lequel l’organisation déconstruit la définition ligne par ligne et annonce ses conséquences dangereuses en cas d’adoption, tant pour la lutte contre l’antisémitisme que pour le mouvement des droits humains des Palestiniens.

Actuellement, il y a une proposition de loi, déposée par un député devant l’Assemblée législative de l’Ontario, qui rendrait applicable la définition de l’IHRA au niveau provincial, et elle a été votée jusqu’à présent en deuxième lecture.

Pour plus d’information, veuillez consulter : www.boihra.ca

Contact : Aaron Lakoff, Communications and Media Lead, IJV

(514) 317-6288

aaron@ijvcanada.org

À propos d’IJV-Canada :

Independent Jewish Voices Canada(IJV) est une organisation populaire ancrée dans la tradition juive qui s’oppose à toutes les formes de racisme et milite pour la justice et la paix pour tous en Israël-Palestine. IJV a des sections actives dans les villes et sur les campus universitaires à travers le pays.

Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine

Source : IJV Canada

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