La seule centrale électrique de la Bande de Gaza a fermé mardi après qu’Israël ait arrêté le transfert de fuel sur le territoire.
L’arrêt du transfert de fuel fait partie d’une série de mesures de punition collective qu’Israël a imposées à Gaza
Israël a déclaré que ces mesures sont une réponse au lâcher de ballons incendiaires depuis Gaza. Le lâcher de ce genre de ballons par quelques Palestiniens est, en réalité, un effort symbolique pour attirer l’attention sur la détérioration de la situation à Gaza, depuis longtemps soumise à un blocus israélien.
Bien que ces ballons incendiaires aient causé plusieurs feux en Israël, « on n’a fait état d’aucune blessure ni dommage », selon The Jerusalem Post.
Israël a également bombardé Gaza presque quotidiennement au cours de la semaine dernière.
Les deux millions de Palestiniens de Gaza sont sous un blocus israélien létal de puis 13 ans. Israël soumet le territoire à des bombardements chaque fois que sa population résiste ou proteste contre ces mesures de punition collective.
C’est un cercle vicieux auquel seul Israël peut mettre fin.
La disponibilité de l’électricité à Gaza se maintenait à environ 10 à 11 heures avant les nouvelles restrictions. On s’attend à ce qu’elle tombe pendant les quelques prochains jours à quatre heures consécutives par jour, suivies de coupures de 14 à 16 heures.
Hôpitaux et usines
L’association israélienne de défense des droits de l’être humain Gisha a averti que les hôpitaux, les écoles les ateliers et les locaux de quarantaine seraient impactés par des coupures de fuel.
Alors que la plupart des hôpitaux de la Bande sont alimentés en électricité 24 H. sur 24 grâce à la centrale électrique, Gisha dit qu’ils ne savent pas si cela pourra être maintenu.
Le ministère de la Santé de Gaza a averti que les coupures de courant dans les hôpitaux « auraient de graves répercussions sur la vie des prématurés dans les nurseries, des malades en soins intensifs et des patients soufrant d’insuffisance rénale ».
L’interdiction de livraison de fuel par Israël affectera également les usines de Gaza où l’économie a déjà été pour ainsi dire détruite par 13 ans de blocus et les attaques militaires répétées.
Le chef de la Fédération Générale des Syndicats palestiniens a dit qu’on s’attend à ce que les usines et les ateliers ne puissent travailler qu’à 20 % de leur capacité en les reliant à des groupes électrogènes.
Les locaux de quarantaine de Gaza, qui hébergent actuellement environ 2.000 personnes, n’auront pas plus de quatre heures d’électricité par jour.
Israël a annoncé dimanche qu’il interdirait totalement aux pêcheurs de pêcher au large de Gaza, après avoir déjà imposé de strictes restrictions la semaine dernière.
L’industrie de la pêche de Gaza est essentielle à son économie, des dizaines de milliers de Palestiniens en dépendant.
La semaine dernière, Israël a fermé le checkpoint de Kerem Shalom, seul point de transfert des marchandises commerciales à l’entrée et à la sortie de Gaza, pour tout transfert excepté « l’aide humanitaire vitale ».
Bombardement d’une école
Depuis début août, des avions de guerre israéliens ont bombardé la Bande de Gaza dans des attaques aériennes sur la terre agricole et ce qu’Israël prétend être des postes du Hamas.
Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, qui gère les affaires intérieures de Gaza, a attribué aux forces d’occupation israéliennes « l’entière responsabilité » des « résultats et répercussions » du resserrement du siège et de la coupure de fuel.
La semaine dernière, les avions de guerre israéliens ont frappé une école de la ville de Gaza gérée par l’UNRWA, agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, causant des dommages et interrompant les activités scolaires.
« Comment peut-on frapper par accident une école entourée de trois écoles de l’ONU et d’un centre de santé de l’ONU et à une distance considérable de tout site militaire connu ? » a demandé sur Twitter Matthias Schmale, qui dirige l’agence de Gaza.
Les élèves ont été évacués de l’école et les équipes de police travaillent à retirer du campus les restes du missile, d’après Al Mezan, association des droits de l’être humain basée sur le territoire.
Les restrictions constantes par Israël et le bombardement constituent une punition collective, a dit Gisha mardi. Une punition collective est une violation de l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève et, par conséquent, un crime de guerre.
« Israël doit immédiatement révoquer ces mesures illégales de punition collective et cesser de violer délibérément les droits fondamentaux des résidents de Gaza », a déclaré Gisha.
Le blocus israélien de Gaza l’a transformé en ghetto hermétique.
Tout en soutenant qu’il s’était « désengagé » de Gaza en 2005, Israël contrôle toujours l’espace maritime, aérien et la terre frontalière de l’enclave côtière.
Bien que toujours cruels, les effets des actions d’Israël sont encore pires pendant une pandémie.
Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
Source : The Electronic Intifada