Les militants soutenant les Palestiniens continuent à promouvoir le boycott de Puma

Par Umar A Farooq, le 12 décembre 2020

La campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël appelle Puma à cesser de sponsoriser l’Association israélienne de football.

Action pour le boycott de PUMA menée à Marseille le 12 décembre dernier. Photo: BDS France Marseille

Alors que la période de Noël approche et avec elle, l’une des saisons les plus animées pour l’achat de cadeaux, les Palestiniens du monde entier appellent les consommateurs à boycotter la marque d’équipement sportif Puma à cause de son partenariat avec l’Association israélienne de football. 

Samedi, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) a lancé sa quatrième journée internationale d’action « Boycottez Puma », qui en plus d’appeler les acheteurs à boycotter la marque, appellera les équipes locales du monde entier à cesser d’utiliser des produits Puma, organisera aussi des appels à Puma et leur remettra une lettre de la part de 200 équipes de football palestiniennes demandant instamment à Puma de cesser de soutenir l’occupation israélienne. 

« Alors que des communautés du monde entier se battent contre la pandémie de Covid-19, la catastrophe climatique et les effets du capitalisme sauvage, nos choix en tant que consommateurs sont plus importants que jamais », déclare la campagne sur son site web. 

« Nos choix et nos campagnes ont le pouvoir d’effectuer des changements. Nous pouvons convaincre les entreprises de respecter leur propre éthique et leurs politiques sur les droits humains ». 

En 2018, Adidas a mis fin à son partenariat avec l’Association israélienne de football (IFA).

Peu après, Delta Galil, l’importateur exclusif des produits Puma et de l’activité de la marque en Israël a conclu un marché de quatre ans avec l’IFA pour fournir à l’équipe nationale israélienne tous les équipements nécessaires afin de jouer pendant les compétitions. 

Ce marché a été critiqué par les militants palestiniens parce que les équipes de football de l’IFA sont autorisées à jouer dans le territoire occupé de Cisjordanie, en violation du droit international ainsi que des règles fixées par l’organisme régissant le football, la Fifa.

Delta Galil a aussi des branches et diverses opérations dans des colonies israéliennes illégales. 

Dans une déclaration à Middle East Eye, Puma a déclaré que son contrat avec Delta Galil se termine fin 2020 et son nouveau partenaire pour la distribution, Al Srad Ltd, basé à Tel-Aviv, n’a aucune branche dans les colonies illégales et n’y opère pas. 

En ce qui concerne la poursuite du partenariat avec l’IFA, Puma a dit que c’était à Al Srad de décider s’il continuera à travailler avec l’association.

« Puma ne soutient pas les équipes de football dans les colonies et son distributeur israélien n’a pas de branches dans les colonies », a dit à Middle East Eye un porte-parole de Puma.

« Puma n’a aucune autre connexion ou association avec aucune autre équipe d’un club de football israélien —que ce soit en Israël même ou dans les territoires occupés », a déclaré le porte-parole. 

« En tant que marque qui n’est soucieuse que du pouvoir qu’a le sport de rapprocher les peuples, Puma ne soutient aucune direction politique, aucun parti politique, aucun gouvernement ».

Mettre fin à la complicité avec l’occupation israélienne

Stephanie Adam, une militante de PACBI, a dit que Puma essaie de se distancier des colonies illégales d’Israël et de l’occupation des territoires palestiniens.

« Puma a fait toutes sortes d’acrobaties pour essayer de se distancier de l’entreprise de colonisation illégale d’Israël alors que le boycott mondial lancé par plus de 200 équipes palestiniennes continue de croître », a dit Adam à Middle East Eye.

« Ce n’est pas surprenant. Quelle compagnie avec une image progressiste voudrait être associée au régime d’apartheid d’Israël qui vole des terres et des ressources à la population palestinienne autochtone qu’il a maintenue sous occupation militaire depuis des décennies ? »

Alors que Puma dit n’avoir de connexion qu’avec l’équipe nationale de football d’Israël, les défenseurs palestiniens ont aussi critiqué cette déclaration, disant que le sponsoring de l’équipe nationale aide le pays à utiliser la popularité mondiale du sport pour jouer dans des tournois internationaux et blanchir les violations des droits.

Puma s’est labellisé défenseur de la cause de la justice sociale et est signataire de United Nations Global Impact, la plus grande initiative de développement durable du monde. 

En signant cette initiative, la marque s’est engagée à ne pas être complice de violations des droits. 

De plus, Adam a remarqué que la force du boycott a aidé les gens à se rendre compte « que Puma ne peut s’auto-promouvoir comme une entreprise championne de la justice sociale tout en aidant à renforcer le régime d’apartheid d’Israël. »

Elle a dit que l’annonce de Puma selon laquelle l’entreprise met fin à son contrat avec Delta Galil est un témoignage de la force de la campagne de boycott, mais que l’entreprise doit aller encore plus loin, et mettre fin au sponsoring de l’IFA par sa marque.

« Puma doit dépenser moins de temps à élaborer des déclarations hypocrites qui nie la réalité crue et plus de temps à mettre fin à sa complicité avec les violentes expropriations de terres par Israël en arrêtant son contrat de sponsoring avec l’IFA », a-t-elle dit.

« Nous nous mobilisons ce week-end et continuerons à appeler Puma à se montrer à la hauteur de sa volonté de ‘dévouement à l’égalité universelle ».

Source : Middleeasteye

Traduction CG pour l’Agence média Palestine

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