Par StoptheWall, le 18 décembre 2020
Des colons israéliens ont torturé et battu à mort un travailleur palestinien sur son lieu de travail, dans la colonie de peuplement israélienne illégale de Gilo. Le corps d’Abdulfatah Obayat a été trouvé dans un bâtiment de Gilo mercredi dernier, 16 décembre 2020. La Nouvelle Fédération des syndicats palestiniens considère ce meurtre sauvage comme l’une des formes les plus flagrantes de la brutalité à laquelle les travailleurs palestiniens sont soumis dans les entreprises israéliennes. Nous demandons à l’Organisation internationale du travail, à la Confédération syndicale internationale, et aux syndicats de tenir Israël et ses sociétés responsables de leurs crimes contre les travailleurs palestiniens.
Appel à l’action, par la Nouvelle Fédération des syndicats palestiniens (New Unions)
Des colons israéliens ont torturé et battu à mort un travailleur palestinien sur son lieu de travail, dans la colonie de peuplement israélienne illégale de Gilo. Le corps d’Abdulfatah Obayat a été trouvé dans un bâtiment de Gilo mercredi dernier, 16 décembre 2020. La Nouvelle Fédération des syndicats palestiniens considère ce meurtre sauvage comme l’une des formes les plus flagrantes de la brutalité à laquelle les travailleurs palestiniens sont soumis dans les entreprises israéliennes. Nous demandons à l’Organisation internationale du travail, à la Confédération syndicale internationale, et aux syndicats de tenir Israël et ses sociétés responsables de leurs crimes contre les travailleurs palestiniens.
Abdulfatah Obayat, père de 37 ans originaire de Bethléem, a été retrouvé mort, mercredi, dans un bâtiment de la colonie illégale de Gilo. Avant d’être assassiné, Obayat a été violemment torturé par des colons israéliens fanatiques.
Dès qu’elle a eu connaissance du meurtre d’Obayat, sa famille a publié une déclaration affirmant :
« Abdulfatah a été martyrisé après avoir été brutalement agressé par un groupe de colons alors qu’il travaillait dans la colonie de Gilo. Le corps d’Abdulfatah a été retrouvé dans un bâtiment, il portait des traces de coups sur son corps et une corde était nouée autour de son cou. Abdulfatah était en train de gagner sa vie quand les colons l’ont tué ».
Mohammed al-Blaidi, secrétaire général de la Nouvelle Fédération des syndicats palestiniens a commenté ainsi le meurtre inhumain d’Obayat :
« Le meurtre d’Obayat s’inscrit dans une discrimination systématique et structurelle contre les travailleurs palestiniens dans les sociétés israéliennes. Nos travailleurs sont régulièrement soumis à des actes de violence par des coups et le meurtre, que ce soit par les forces d’occupation israéliennes ou par les colons israéliens. Les sévices contre les travailleurs palestiniens, par les employeurs israéliens, sont une autre forme de brutalité à leur encontre, surtout qu’aucune protection ne leur est assurée dans leurs conditions de travail extrêmes et dangereuses. Depuis la propagation de la pandémie de Covid-19, les employeurs israéliens ont arbitrairement licencié des milliers de travailleurs palestiniens tout en leur refusant l’ensemble de leurs droits. Malheureusement, il n’y a aucun soutien réel et concret aux droits de nos travailleurs au milieu de ces graves violations de leurs droits humains ; nous faisons appel à tous les syndicats, du monde entier, pour qu’ils tiennent Israël responsable en le boycottant et le sanctionnant ».
C’est fréquemment que les colons et les forces d’occupation d’Israël torturent et assassinent des Palestiniens, en toute impunité. Le régime d’apartheid d’Israël, qui soumet les Palestiniens à son système juridique discriminatoire, ne criminalise pas les crimes commis par les colons et les soldats contre les travailleurs palestiniens. Au milieu de cet apartheid et de cette situation coloniale, tenir Israël responsable de ses violations constantes des droits de nos travailleurs dans les sociétés israéliennes est une obligation pour les organisations de défense des droits des travailleurs de par le monde.
Nous exhortons l’Organisation internationale du travail, la Confédération syndicale internationale, et tous les syndicats à travers le monde de tenir Israël responsable en rejoignant le mouvement, conduit par les Palestiniens, de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) et en exerçant une pression efficace et urgente sur leur gouvernement pour :
(1) qu’ils reconnaissent Israël comme étant un État d’apartheid selon la définition des Nations Unies dans la Convention sur les crimes d’apartheid (1973) et appellent à la réactivation du Comité spécial des Nations-Unies contre l’apartheid.
(2) qu’ils interdisent les produits et les services issus des colonies de peuplement israéliennes et cessent toute activité commerciale avec les entreprises israéliennes, et internationales, qui opèrent et tirent profit des colonies de peuplement israéliennes.
(3) qu’ils garantissent que la base de donnée des Nations Unies sur les entreprises engagées dans des activités liées aux colonies israéliennes, publiée le 12 février 2020, sera mise à jour et publiée de façon transparente chaque année.
Le système d’oppression d’Israël à trois niveaux : l’apartheid, le colonialisme de peuplement, et l’occupation, est une entreprise économique qui s’est développée grâce à l’exploitation de centaines de milliers de travailleurs palestiniens. La décision d’Obayat, et de beaucoup d’autres, de travailler dans les colonies israéliennes est loin d’être le résultat d’un libre choix. L’étranglement de l’économie palestinienne et les politiques d’Israël qui en sapent tout développement créent des taux de chômage et de pauvreté élevés qui contraignent les travailleurs comme Obayat à chercher du travail dans les colonies.
Le fait de déposséder les Palestiniens de leurs ressources économiques clés, principalement de leur terre et de leurs ressources en eau, est une raison majeure qui les pousse à chercher du travail dans les colonies de peuplement israéliennes. Sans leur terre et sans leur eau, pour les Palestiniens, aucun développement économique n’est possible, ni aujourd’hui, ni à l’avenir.
Pour gagner sa vie et celle de sa famille, Obayat a dû aller travailler dans la colonie de Gilo, colonie qui s’est montée sur des terres qui ont volées à son peuple. Gilo, bâtie sur les terres de Beit Jala, Beit Safa et al Sharafat, se trouve au sud-ouest de Jérusalem-Est. Installée en 1971 et actuellement habitée par environ 30 000 colons illégaux, Gilo joue un rôle dans l’isolement et la ghettoïsation de Jérusalem en la coupant de Bethléem, d’Hébron et du reste de la Cisjordanie occupée. La colonie de peuplement a été montée principalement sur une carrière, d’où provenaient les pierres que les Palestiniens ont utilisées pour construire de nombreuses structures à Bethléem et Jérusalem. La carrière représentait la principale source de revenus pour les habitants palestiniens du secteur. Et la colonie de Gilo réduit aussi gravement les activités agricoles des villageois d’Al Walajeh. Comme toutes les colonies de peuplement de ce secteur, Gilo restreint également l’accès des Palestiniens à leurs ressources naturelles, et à leur eau particulièrement.
En pleine propagation de la pandémie de Covid-19, Israël tire profit de la période pour maintenir son économie par l’exploitation de centaines de milliers de travailleurs palestiniens, les réduisant à des conditions de travail inhumaines et pénibles. L’exploitation systématique et les sévices contre les travailleurs palestiniens, avant et après la propagation de la pandémie, sont un élément clé de l’apartheid et des pratiques coloniales d’Israël, qui lui permettent de survivre et de se développer.
Source : Stop the wall
Traduction : BP pour l’Agence Média Palestine